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mis à jour le 08/09/2019
Madame Marie-Laure LEPETIT, Inspectrice Générale de l’Education Nationale – Lettres/cinéma, propose un parcours de lecture d'une oeuvre intégrale pour dire, écrire et lire le métier.
mots clés : transformation de la voie professionnelle, métier
La littérature contemporaine au travail - Académie de Nantes
Angers - mercredi 15 mai 2019
Dans une perspective méthodologique, le titre fait référence à Pierre Bayard, « Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? » et nous questionne pour parler/faire parler une œuvre non lue.
Le livre d'Agnès Desarthe raconte l’histoire d’une personnalité qui va se reconstruire par le travail. C’est le monde de la cuisine et de la restauration vu par une femme.
Cette œuvre foisonnante met en scène de nombreux récits et personnages secondaires. Elle propose un récit complexe de prolepses et d’analepses qui éclairent progressivement le parcours de Myriam, personnage principal en pleine reconstruction personnelle.
Un parcours de lecture reposant sur cinq extraits permet de problématiser la représentation du métier et le rapport au travail.
Cet extrait permet de déduire en creux la vie du personnage principal, un être abîmé par la vie qui a eu des vies multiples. Dans les « blancs du texte » (U. Eco), on peut ainsi faire parler et réfléchir les élèves sur ce qui s'est passé. Une première représentation du travail est aussi à proposer : opposition diplôme / expérience infalsifiable (cf. Montaigne, Essais , chap. 13).
Comment fait-on quand on ne sait pas ? A l’instar de nos élèves, le passage exprime le manque de confiance en soi, la fatigue, la solitude, et insiste sur le fait de se questionner, de réfléchir, de faire preuve de bon sens, et d'utiliser l’expérience pour passer de l’ignorance au savoir/savoir-faire.
C’est une présentation fantasmée du projet professionnel / de soi qui permet de se réaliser, de s’épanouir. Cet extrait est aussi une première représentation positive du travail : l’inventivité, la créativité permettent de dépasser les difficultés initiales.
De nouveau, on observe une mise en tension entre le rêve et la réalité. « Le réel, c’est quand les choses se passent très mal ». La question de l’aide, de l’entraide au travail est ici soulevée et offre une bulle de douceur, de féérie à Myriam. Ben apparît comme un personnage contrasté, volontaire et doux, un peu artiste. La scène du recrutement très romanesque montre la déficience du langage du jeune adulte. A l’inverse, c’est le langage du corps qui fait foi.
Myriam regarde Ben comme un personnage oblatif. Il prend des initiatives, est volontariste. Il a de l’intuition. Son inventivité est le point de départ de la métamorphose de la restauratrice et de son travail. Le projet de Ben devient une réussite et lance la coopération réelle entre les deux protagonistes qui forment un « Nous » (duo). La créativité de Ben permet à Myriam d’être elle-même créative. Il prend aussi conscience qu’il a besoin de l’autre pour réussir, qu’il faut travailler ensemble.
Dans cet extrait, le travail est présenté comme un jeu sérieux. Comme les stichomythies d’une scène théâtrale, le dialogue fait avancer l’action.
Ce livre permet d’aborder le travail comme une reconstruction de soi, de ce qu’on a abîmé, dans un jeu subtil d’oppositions douleur / bonheur ; échec / réussite.
niveau : Lycée professionnel tous niveaux, 2nde professionnelle
type pédagogique : préparation pédagogique
public visé : enseignant
contexte d'usage : atelier, classe
référence aux programmes : Dire, écrire et lire le métier.
Dire et se faire entendre : la parole, le théâtre, l'éloquence.
Oeuvre intégrale
lettres-histoire - Rectorat de l'Académie de Nantes