De part et d’autre du bureau du professeur, cette première séquence « Se dire en images et en mots » est primordiale. En ce début d’année, elle représente une vitrine pour les élèves de ce que peut être un enseignement littéraire différent où chacun, avec sa personnalité et ses racines, ses intérêts, ses difficultés ou ses facilités, peut apprendre et progresser. Dans cette classe de seize élèves de première année CAP Maçonnerie se côtoient deux ULIS, deux allophones, des jeunes de SEGPA ou de Troisième Prépa Pro, mais également deux élèves avec un bon niveau scolaire qui sont dans cette filière par choix. Pour le professeur, durant cette courte période, un lien rapide et direct doit se tisser avec un public souvent réfractaire et peu enclin à travailler dans les matières générales. Il s’agit de mettre les élèves en confiance, de « dédramatiser » leurs difficultés en les identifiant, en les nommant, et de leur montrer qu’ils sont tous capables de réussir.
La démarche d’apprentissage de la séquence « Se dire en images et en mots » s’articule autour de trois axes.
1- dresser un bilan diagnostique individuel de compétences
Le premier s’attache à dresser un bilan diagnostique individuel de compétences, tant sur les savoirs que sur les savoirs être. Une grille de critères sert ainsi au professeur dès la séance d’entrée et la séance Ce premier repérage détermine une différenciation des activités demandées aux élèves :
- des travaux oralisés pour les élèves allophones.
- des tâches différentes ou simplifiées pour les élèves ULIS
- des tâches plus exigeantes en lecture et en écriture.
2- le projet
Le deuxième temps fort repose sur un projet qui traverse la séquence et permet cette différenciation et le réinvestissement des notions vues dans les cours. En effet, les élèves doivent entièrement créer un jeu dans le style « Qui est-ce ? » à partir du trombinoscope de la classe.
- Première étape de ce projet : la réalisation de la notice du jeu constitue la tâche complexe de la séance d’entrée
Elle vise plusieurs objectifs :
- sociaux : créer des interactions au sein de la classe en ce début d’année, identifier les élèves qui pourraient être moteur ou ceux qui ont des difficultés à entrer en contact ou à respecter les règles.
- faire prendre conscience aux élèves qu’expliquer est un acte complexe qui recourt à une méthode, à la description, au vocabulaire…
- montrer que la réussite de tous les élèves est possible par des étayages appropriés.
- Deuxième étape : cette notice est ensuite intégrée au jeu que les élèves, par groupe, auront conçu et réalisé.
- Ce jeu sera testé (réinvestissement du vocabulaire de la séance 2) puis évalué par les pairs.
- Dans cette démarche d’apprentissage « ludique », les élèves ont cherché des informations dans un texte, décrit et expliqué à l’oral et/ou à l’écrit, ont exercé leur créativité et montré des qualités extra-scolaires. Ils ont également dévoilé leur comportement en collectivité.
3- l'écriture longue
Le dernier axe de travail privilégie l’écriture longue. En adoptant la démarche du CCF de Français, les élèves ont écrit puis réécrit leur autoportrait physique et moral de manière à l’amender et l’enrichir. Ce recul métacognitif donne tout son sens à la séance 2 puisque le lexique est alors réinvesti pour nourrir le texte initial. Les apprenants prennent confiance : leur note porte sur la réalisation finale et sur le processus d’amélioration d’après une grille de critères. Les progrès sont réels, mêmes s’ils sont modestes pour la plupart d’entre eux.
Globalement, cette première séquence de Français permet d’identifier rapidement des groupes de travail au sein de la classe et de pouvoir ainsi proposer aux élèves des activités différenciées, adaptées à leurs possibilités.
Séance d'entrée, version professeur.
Séance 1, version professeur.
Séance 2, version professeur.
Séance 3, version professeur.
Séance de sortie, version élève