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Les sciences économiques et sociales : une introduction toute en couleur

mis à jour le 26/03/2007


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Lors du premier cours, les élèves devaient inscrire sur leur "fiche de rentrée" leur couleur préférée. La couleur bleu est de très loin la plus citée.
On peut d'ailleurs comparer le résultat de l'enquête dans la classe avec d'autres enquêtes plus larges (cf. http://www.diacenter.org/km/web/favcol.html)

Plusieurs questions se posent alors : Pourquoi le " bleu " ? Est-ce toujours la couleur la plus citée ? Cela a-t-il toujours été comme cela ?

mots clés : couleur, sociologie, économie, histoire, politique, introduction, seconde


1. Les enseignements de l'histoire

Document 1

1. Comment les romains considèrent les personnes aux yeux bleus ? Pourquoi d'après vous ?

« Disgrâce physique », nature peu vertueuse chez la femme ; trait effeminé ou barbare pour l'homme. Les personnes aux yeux bleus sont essentiellement les barbares (terme qui désigne tout étranger pour les romains) du nord qui sont pour les Romains des ennemis ou des peuples asservis. De plus, le bleu (fabriqué à partir de la Guède) est utilisé par les Celtes pour se teindre le corps afin d'effrayer leurs ennemis.

2. Recherchez dans un dictionnaire l'origine des mots français « bleu »  et « azur » ?

Bleu vient des langues germaniques « blavus » et Azur vient de l'arabe « azureus ».  Aucun des termes désignant le bleu en français ne vient du latin ou du grec car ces langues ne possèdent pas de mots stables et précis pour désigner cette couleur. A tel point que certains historiens ont longtemps pensé que les peuples antiques ne voyaient pas le bleu !

Document 2

1. Le bleu est-il une couleur symbolique importante au Moyen âge ? Non

2. Que pensez-vous des symboles associés aux autres couleurs ?  A discuter

Document audio extrait de «  2000 ans d'histoire », 13h47 à 13h51

1. Qui porte la couleur rouge jusqu'au Moyen Age ? Pourquoi ? Que représente alors cette couleur ?

Seul les personnes riches et possédant un certain pouvoir peuvent s'habiller de rouge car la teinture est chère à réaliser (cochenille, murex). Le rouge a toujours été une couleur symbolique associée à l'origine de la vie (couleur du sang) et représente alors le prestige et la richesse.

2. Quand le bleu devient-il à la mode ? Comment et par qui ?

Le bleu devient à la mode à partir du XIIe siècle lorsque l'on commence à représenter la Vierge vêtue de bleu. (on invente alors de nouvelle façon de faire des vitraux bleus pour suivre cette mode). Au XIIIe siècle les grands personnages de la Royauté suivent cette mode (Saint Louis fut le premier Roi à porter du bleu) qui se répand petit à petit. (on invente également la légende du Roi Arthur qui est souvent représenté vêtu de bleu).

2. Le rôle de la politique

Document 3

1. Pourquoi le drapeau français comprend-il du bleu, du blanc et du rouge ?

Le blanc était alors la couleur de la monarchie. Les révolutionnaires portaient plutôt les couleurs bleues et rouges qui étaient celle de la Garde Nationale (et de la ville de Paris). Lafayette aurait rassemblé ces trois couleurs dans un souci de conciliation pour les faire accepter (et porter ?) par le roi.

2. Expliquez la phrase soulignée.

La couleur des cocardes et plus tard du drapeau devient un enjeu de pouvoir entre ceux qui veulent le maintien (puis le retour) de la monarchie (les blancs) et ceux qui défendent la révolution et la république (bleu, blanc, rouge). Des lois sont prises par le pouvoir en place pour défendre se symbole et défendre le nouveau mode d'organisation politique : la république et la démocratie.

La science politique s'intéresse à la façon dont est dirigé un Etat, à la façon dont sont choisis les hommes et les femmes qui exercent le pouvoir, aux mécanismes qui conduisent à prendre certaines décisions.

3. Le poids de l'économie

Document 4

1. Pourquoi certaines régions françaises sont-elles ruinées au XVIe siècle ?

Ces régions étaient très riches car elles produisaient des plantes (la Guède ou le Pastel) à la base des teintures bleues. Mais petit à petit, la teinture à l'indigo (qui provient de l'Indigotier, plante exotique) s'impose car elle est de meilleure qualité et moins chère. L'importation de l'indigo va ruiner les régions qui produisaient la Guède ou le Pastel malgré des tentatives de protection des pouvoirs publiques (lois interdisant d'utiliser l'indigo dans la teinture).

2. Quel rôle a joué la firme BASF dans le développement des textiles bleus ?

La firme BASF invente l'indigo de synthèse à la fin du XIXe siècle, ce qui va ruiner les entreprises anglaises qui exploitaient l'indigo naturel dans les colonies.

3. Quels risques cette firme a-t-elle pris ? Cela lui-a-t'il été profitable ?

BASF a prit des risques important pour faire des recherches très coûteuses et développer la production des teintures de synthèses. Ces investissements auraient pu ruiner l'entreprises si le produit n'avait pas été de bonne qualité ou si il s'était révélé trop cher à produire. BASF a gagner son pari puisque les produits de synthèses se sont imposés et quelle reste le principal fabriquent d'indigo un siècle plus tard.

Faire construire et remplir le tableau suivant :

   1897    1911  
   Tonnes commercialisées  %  Tonnes commercialisées  %
 Angleterre  10 000  94,34  600  3,8
 Allemagne  870  5,66  22000  96,2
 Total 10870   100  22600  100

Ce pari scientifique et économique a participé à la généralisation des textiles bleus et à la domination de cette couleur dans la mode du XXe siècle (notamment au travers du blue jean).

 

Document audio extrait de «  2000 ans d'histoire », 13h55 à 13h57

1. Pourquoi les pantalons des soldats français étaient-ils rouges ?

Raison évoquée dans le commentaire : la couleur permet de masquer les taches de sang en cas de blessure.
Raison symbolique : rouge symbole de pouvoir et de domination.
Raison économique et historique : A la fin du XVIIIe siècle les pantalons des soldats français étaient bleus mais il fut difficile de continuer de les teindre en bleu car l'Angleterre contrôlait le marché de l'Indigo et était en guerre avec la France (blocus). On choisit donc le rouge (fait à partir de la garance produite en France).

2. Pourquoi cette couleur est-elle conservée jusqu'en 1915 ?

Pour des raisons symboliques et économiques. Ces décisions sont sans doute la cause milliers de mort.

 

Donnez des exemples actuels du poids des couleurs dans l'économie ?

La mode
La publicité : les japonais sont obligés de faire des publicités différentes pour leur produit au Japon et en occident car les préférences y sont très différentes en terme de couleur (blanc, noir, rouge ; opposition mat et brillant).

Le marketting : document 5

1. Quel peut être l'intérêt pour Seb de produire des cafetières en couleur ?

Se distinguer des concurrents. Attirer le regard des consommateurs ex : Coca cola. Pousser au renouvellement des appareils.

2. Expliquez le titre du document.

Le blanc, le noir ou l'inox restent dominant pour le haut de gamme. Le choix du consommateur vient en effet plus des caractéristiques du produit que de son design. De plus, il ne s'agit pas des même consommateurs...

La science économique : définition

4. Une approche sociologique

Expérience sur la pression du groupe et la perception des couleurs.

Document 6

1. Expliquez et discutez les phrases soulignées.

différence selon les sociétés et les époques.

2. N'importe qui peut-il porter n'importe quelle couleur dans notre société ?

Différences selon l'âge : peu de personnes de plus de 60 ans portent du rose flashant.
Différences selon la profession : la robe noire de l'avocat, le costume sombre de l'homme d'affaire, la blouse blanche de l'infirmière, etc.
Différence selon la position sociale : tailleurs Channel / surfwear
Différence selon la mode : été/hiver, couleur imposée.

La sociologie : c'est l'étude de l'organisation des sociétés humaines c'est-à-dire l'étude des groupes humains, de leurs comportements, de leurs relations et des règles qui organisent la vie en société.

Conclusion : lorsque l'on étudie un phénomène comme la couleur, il faut croiser les regards en utilisant l'histoire, la science politique, la science économique et la sociologie. C'est ce que nous feront en SES pour étudier les activités humaines.

 
  • Les documents


    Document 1.

Le bleu dans l'antiquité

De fait, à Rome se vêtir de bleu est en général dévalorisant, excentrique (surtout sous la République et au début de l'Empire) ou bien signe de deuil. Au reste, cette couleur, disgracieuse quand elle est claire, inquiétante quand elle est sombre, est souvent associée à la mort et aux enfers. Quant à avoir les yeux bleus, c'est presque une disgrâce physique. Chez la femme, c'est la marque d'une nature peu vertueuse ; chez l'homme, un trait efféminé, barbare ou ridicule. Et le théâtre, évidemment, se plaît à pousser de tels attributs jusqu'à la caricature. Térence, par exemple, associe à plusieurs reprises les yeux bleus aux cheveux roux et frisés, ou bien à la taille gigantesque ou à la corpulence adipeuse, tous signes dévalorisants pour les Romains de l'époque républicaine. Voici comment il décrit un personnage ridicule dans sa comédie Hecyra, écrite vers 160 avant notre ère : " Un géant obèse, ayant les cheveux rouges et crépus, les yeux bleus et le visage pâle comme celui d'un cadavre ".

 

M. Pastoureau, Bleu, histoire d'une couleur, page 29, Seuil, 2000

 

 


Document 2
. Le bleu au Moyen Age

À partir du XIIe siècle, en effet, les grands liturgistes1 (Honorius Augustodunensis, Rupert de Deutz, Hugues de Saint-Victor, Jean d'Avranches, Jean Beleth) commencent à parler de plus en plus fréquemment des couleurs. Sur la signification des trois principales ils paraissent s'accorder : le blanc évoque la pureté et l'innocence; le noir, l'abstinence, la pénitence et l'affliction; le rouge, le sang versé par et pour le Christ, la Passion, le martyre, le sacrifice et l'amour divin. Ils diffèrent parfois sur les autres couleurs : le vert (couleur " moyenne ": medius color), le violet (sorte de " demi-noir ": subniger, et non pas mélange de rouge et de bleu), accessoirement le gris et le jaune. Mais chez aucun de ces auteurs il n'est question de bleu. Le bleu n'existe pas.

1Ecrivains religieux

M. Pastoureau, op. cit. page 39

 

 Document 3. Les trois couleurs de la France

Dans ses mémoires La Fayette (mort en 1834) affirme que c'est lui qui eut l'idée, le 17 juillet 1789, à l'Hôtel de Ville, de faire fusionner en une seule formule tricolore la cocarde blanche du roi et les couleurs bleue et rouge des la Garde nationale, instituée quatre jours plus tôt pour maintenir l'ordre à Paris. [...] Revenons aux lendemains de la prise de la Bastille et à l'été 1789 pendant lequel le succès de la cocarde tricolore, symbole d'un patriotisme enthousiaste, est foudroyant. On la voit partout, et ses trois couleurs s'étendent aux écharpes, aux ceintures, aux cravates, aux vêtements, aux insignes et aux drapeaux portés par les patriotes. Le 10 juin 1790, l'Assemblée constituante déclare la cocarde tricolore " nationale ", et quelques semaines plus tard, le jour de la fête de la Fédération, le Champ-de-Mars est entièrement pavoisé de bleu, de blanc et de rouge. Ce sont désormais " les trois couleurs de la Nation ". Mais cette cocarde prend au fil des mois une signification de plus en plus politique. D'autant que les contre-révolutionnaires lui opposent désormais la cocarde royale blanche, qu'ils vont installer jusqu'au sommet des arbres de la Liberté. Le 8 juillet 1792, l'Assemblée législative décrète que le port de la cocarde tricolore est obligatoire pour tous les hommes. La Convention prend la même décision pour les femmes le 21 septembre 1793. Etre pris sans cocarde vaut, dans le meilleur des cas, huit jours de prison, et dans le pire... Quiconque est surpris en train d'arracher une cocarde est immédiatement passée par les armes.

M. Pastoureau, op. cit. page 148-150

 

Document 4. Un bleu plus économique

L'indigo, l'un des plus anciens colorants connus, reste aujourd'hui très employé, la mode des jeans, dans les années 1960, lui ayant donné une nouvelle jeunesse. Son importation en Europe, à partir du XVIe siècle, va ruiner des régions entières qui se consacraient à la culture du pastel, dont on tirait différentes nuances de bleu. Toulouse et sa région sont particulièrement touchées. Le commerce de l'indigo, au siècle dernier, était contrôlé par l'Angleterre, qui avait établi aux Indes de nombreuses plantations et indigoteries. Ce ne sera bientôt qu'un souvenir, sous les coups de la BASF, qui, après la synthèse de l'alizarine, va réussir celle de l'indigo. [...] Entre la prise du premier brevet en 1880 et la commercialisation, il s'est écoulé 17 ans, pendant lesquels la BASF a investi 18 millions de marks-or, une somme supérieure à la valeur du capital de l'entreprise. Cet investissement se révèle profitable : en 1897, l'Angleterre commercialisait 10 000 tonnes d'indigo naturel, et l'Allemagne 600 tonnes d'indigo de synthèse. En 1911, les chiffres sont de 870 tonnes de produit naturel et de 22 000 tonnes d'indigo artificiel. Le gouvernement britannique a beau privilégier l'indigo naturel pour les uniformes militaires, on voit se répéter pour les planteurs anglais ce qui s'est produit pour les producteurs de garance en France. Entre 1886 et 1914, 90 pour cent du commerce de l'indigo de l'Inde avec l'Europe s'est évanoui. Aujourd'hui, la Société BASF reste le principal fabricant d'indigo, avec, en 1997, 40 pour cent de la production mondiale, estimée à 17 000 tonnes, de quoi teindre 800 millions de paires de jeans.

G. Bram et N.T. Anh, L'avènement des colorants synthètiques,Dossier " La Couleur ", Pour la Science, HS n° 27, avril 2000



Document 5.
La couleur fonctionne mieux en entrée de gamme

Selon Kevin Camphuis, respon sable du marketing de Seb, " actuellement, tous les consommateurs remarquent les produits en couleurs dans les linéaires et 60% se déclarent prêts à les acheter. Ces modèles représentent déjà 20% des ventes et notre cafetière Performa proposée en bleu ou jaune s'est classée numéro un de sa catégorie ". Ces produits apparus au printemps dans les magasins réalisent de bonnes performances, car ils ont souvent fait l'objet de promotions en tête de gondole ou de mises en avant sur des podiums d'actualité au sein même du rayon. La couleur permet de gommer l'aspect utilitaire du petit électroménager et le transforme en élément de décoration de la cuisine. L'effet joue à plein au moment des promotions (Noël et Fête des mères) et a contribué à la progression de 4,9% des ventes (Gifam) sur les douze derniers mois.

S. Guingois, L.S.A., n°1567, 15 janvier 1998



Document 6.
L'homme vit en société

La notion de couleur préférée est en elle-même extrêmement floue. Peut-on dire dans l'absolu, hors de tout contexte, quelle est la couleur que l'on préfère ? [...] Lorsque l'on cite le bleu, par exemple, cela signifie-t-il que l'on préfère réellement le bleu à toutes les autres couleurs et que cette préférence -mais qu'est-ce qu'une " préférence " - concerne toutes les pratiques et toutes les valeurs, aussi bien le vêtement que l'habitat, la symbolique politique que les objets de la vie quotidienne, les rêves que les émotions artistiques? Ou bien cela signifie-t-il qu'en réponse à une telle question (" quelle est votre couleur préférée? "), par certains côtés très pernicieuse, on souhaite être, idéologiquement et culturellement, rangé et compté dans le groupe de personnes qui répondront " bleu "? [...] La préférence individuelle, le goût personnel existent-ils vraiment ? Tout ce que nous croyons, pensons, admirons, aimons ou rejetons passe toujours par le regard et le jugement des autres. L'homme ne vit pas seul, il vit en société.

M. Pastoureau, op. cit. page 112


Document audio.


Il s'agit d'extraits de l'émission 2000 ans d'histoire du 29 novembre 2000.

 
  • Expérience sur la pression du groupe (inspirée de l'expérience de Ash)
    L'expérience vise à montrer que la perception visuelle des couleurs, ou du moins l'affirmation de cette perception, peut être influencée par la pression du groupe.

  • Matériel nécessaire / préparation : Un ordinateur, relié à un vidéoprojecteur, sur lequel ont été sélectionnés une dizaine de fonds colorés (en utilisant n'importe quel logiciel de dessin) dont les teintes varient entre le bleu et le vert. La série comprend deux couleurs qui sont répétées chacune deux fois. L'ordre de projection ne suit aucune logique particulière mais doit être déterminé à l'avance.

  • Déroulement :
    Deux élèves sont momentanément éloignés du cours pour une raison ou pour une autre (une recherche au CDI par exemple). Durant cette période, le principe et le déroulement de l'expérience sont expliqués à l'ensemble des autres élèves.
    10 élèves (répartis dans la classe) seront désignés pour exprimer chacun leur tour leur perception des couleurs : ils devront attribuer à chaque teinte projetée la couleur bleue ou la couleur verte. L'élève qui s'exprimera en premier reçoit une liste de réponses dans laquelle on attribue une fois le vert et une fois le bleu aux couleurs répétées deux fois à l'identique. Les autres élèves complices devront suivre l'avis exprimé par le premier élève.
    Quelques minutes après le retour des deux élèves "cobayes" (il est préférable d'avoir repris le déroulement normal du cours pour ne pas éveiller leurs soupçons), l'expérience est de nouveau présentée par le professeur. Pour masquer le véritable but aux cobayes, on peut présenter cette expérience comme un simple test visant à contrôler leur vision pour préparer une deuxième expérience (qui bien sûr n'aura pas lieu).
    L'un des "cobayes" est désigné parmi les 10 élèves pour l'expérience et est placé en 6e ou 7e position (suffisamment loin pour être influencé).

  • Résultats :  L'expérience est réussie si le "cobaye" s'est laissé influencé (c''est à dire s'il s'est contredit en attribuant une fois le bleu et une fois le vert aux couleurs identiques projetées deux fois) pour ne pas se distinguer du reste du groupe test, ce qui est généralement le cas.
    La réflexion peut alors être entamée avec les élèves : Pourquoi l'élève s'est-il laissé influencé ? Les autres se seraient-ils également laissés influencer ? Pourquoi ? Dans l'expérience, quelles sont les conditions qui poussent à ce que l'influence soit maximale ? Y a-t-il des situations réelles dans lesquelles on peut se faire influencer ? Volontairement ou involontairement ? Consciemment ou inconsciemment ? Si la perception même des couleurs peut être influencée, que peut-on dire des goûts ?

 

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux, 2nde

type pédagogique : leçon

public visé : non précisé, enseignant, élève

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : Introduction au cours de seconde en S.E.S.

documents complémentaires

Document 1. Le bleu dans l'antiquité

De fait, à Rome se vêtir de bleu est en général dévalorisant, excentrique (surtout sous la République et au début de l'Empire) ou bien signe de deuil. Au reste, cette couleur, disgracieuse quand elle est claire, inquiétante quand elle est sombre, est souvent associée à la mort et aux enfers. Quant à avoir les yeux bleus, c'est presque une disgrâce physique. Chez la femme, c'est la marque d'une nature peu vertueuse ; chez l'homme, un trait efféminé, barbare ou ridicule. Et le théâtre, évidemment, se plaît à pousser de tels attributs jusqu'à la caricature. Térence, par exemple, associe à plusieurs reprises les yeux bleus aux cheveux roux et frisés, ou bien à la taille gigantesque ou à la corpulence adipeuse, tous signes dévalorisants pour les Romains de l'époque républicaine. Voici comment il décrit un personnage ridicule dans sa comédie Hecyra, écrite vers 160 avant notre ère : " Un géant obèse, ayant les cheveux rouges et crépus, les yeux bleus et le visage pâle comme celui d'un cadavre ".

M. Pastoureau, Bleu, histoire d'une couleur, page 29, Seuil, 2000


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