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Statut et rôle du document dans l'enseignement des SES

mis à jour le 12/06/2010


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Une synthèse, une typologie et deux propositions de démarches pédagogiques en guise de réflexion sur la place du document dans l'enseignement des S.E.S.

mots clés : document, pédagogie, didactique, manuel, document audio, video


Pourquoi s'interroger sur le statut et le rôle des documents dans l'enseignement des SES ?


L'utilisation des documents est un véritable « marqueur » de l'identité des sciences économiques et sociales. Dès l'origine, nous avons eu une conception extensive de la nature, du rôle et de l'exploitation des documents.

« On considérera comme document tout support d'information susceptible d'être utilisé dans des situations d'enseignement, même s'il n'a pas été conçu à cette fin. »1. D'où des supports divers et variés : textes (texte d'auteur, articles de presse, texte-description, texte-analyse, texte-définition, synthèse de cours), données statistiques, documents iconographiques, vidéos...

Ces ressources peuvent finalement s'ordonner en deux catégories principales :

  • documents - produits finis (apports de connaissances) ;
  • documents - matériaux bruts (objets d'analyse).

Le travail sur documents obéit également à des injonctions multiples : sensibiliser les élèves aux questions traitées, extraire des informations, analyser, problématiser, argumenter, évaluer...


Cette conception extensive de la nature et de l'exploitation des documents correspond à un projet pédagogique et didactique cohérent.

  • Une démarche résolument inductive : partir des faits pour arriver à la connaissance ;
  • Une démarche « durkheimienne » : découvrir une réalité extérieure par l'expérimentation ;
  • Une démarche se voulant interactive : établir un dialogue permanent entre professeur et élèves.


Mais l'évolution de nos pratiques nécessite peut-être aujourd'hui de repenser ou d'amender ce projet.

  • N'existe-t-il pas une certaine tendance à l'inflation documentaire ?
  • Dans cette hypothèse, donne-t-on aux élèves la possibilité de s'approprier réellement chaque document ?
  • La pertinence des théories est-elle toujours discutée à partir d'une analyse statistique maîtrisée ?
  • Le recours aux documents du manuel n'est-il pas trop systématique ?
  • Ne faudrait-il pas préférer les documents de source première, à forte validité scientifique, à ceux interprétatifs ?
  • L'utilisation de documents-produits finis ne devient-elle pas un succédané du cours magistral ?...


Au final, qu'est-ce qu'un « bon » document ? Un « bon » dossier documentaire ? Comment travailler les documents pour mettre réellement les élèves en activité intellectuelle, en situation de recherche et de production ?


Qu'est-ce qu'un « bon » document ?

Il se dégage un large consensus sur le fait que la qualification de « bon » document dépend de l'usage : place dans la progression, dans la séquence, mais aussi questionnement. En d'autres termes, un document n'est pas « bon » en lui-même. Cette évidence posée, nous réfléchissons néanmoins sur deux types de documents qui semblent particulièrement poser question : les documents « définitions » et les documents « synthèse de cours ». Nous constatons que chacun de nous fait plus ou moins usage de ce type de document, davantage par « confort » (gagner du temps par rapport à la dictée d'une définition, par exemple) que comme une véritable mise en activité des élèves. Nous concluons qu'il est difficile de classer ce type de support dans la rubrique « document », même si son utilisation n'est pas forcément à bannir (par exemple, il existe de nombreux schémas synthétisant des mécanismes ou des points du cours qu'il est possible d'exploiter, soit en le construisant progressivement au fur et à mesure du déroulé du cours, soit à titre de récapitulatif, en fin de séquence).

On observe parfois une forme de « dictature » du document, comme si c'était le document qui dictait le cours et non l'inverse. Quid de la recherche de document ? Cette activité apparaît importante à tous, même si l'on souligne qu'elle se fait de façon systématique en TPE, ce qui ne devrait pas, pour autant, nous conduire à la négliger par ailleurs.


De l'usage des manuels

Parmi les motivations d'une utilisation exclusive des manuels figurent en bonne place les considérations écologiques et économiques. Un collègue fait également remarquer que la qualité des manuels s'est largement améliorée ces deux dernières décennies.

Certains d'entre nous préfèrent néanmoins proposer de dossiers personnalisés pour chaque chapitre. Le consensus se dégageant est qu'en tout état de cause, les manuels présentent des inconvénients : la progression est celle de l'auteur, les titres sont parfois trop explicites, le questionnement n'est pas toujours pertinent. Conclusion : l'usage du manuel suppose de retravailler les documents, tant au niveau de la progression que du questionnement.


Sur les documents de « source première »

Il apparaît souhaitable de recourir, dans toute la mesure du possible, à des documents « bruts », de source scientifique ou institutionnelle, afin de permettre un travail rigoureux d'analyse, sans biais interprétatif. Par exemple, exploiter de façon directe un rapport d'experts ou un accord interprofessionnel sur le stress au travail... plutôt qu'un article interprétant les données correspondantes. Mais cette démarche peut se heurter à deux types d'obstacles :

  • la validité scientifique (supposée) ne se combine pas toujours avec des qualités de lisibilité et d'intérêt pour les élèves ;
  • la recherche de documents institutionnels et la sélection d'extraits pertinents nécessitent un temps conséquent, en amont du cours ; par exemple, il n'est pas toujours possible de lire in extenso le dernier rapport de l'OMC pour préparer le cours sur le commerce international... ; cette démarche ne peut donc pas être systématique, sur tous les thèmes, sauf à accroître continûment le stress de l'enseignant !


L'essentiel consiste donc à construire des dossiers documentaires équilibrés (diversité des ressources mobilisées), en prenant soin de travailler avec les élèves l'identification distanciée des sources utilisées.


Les collègues assurant l'enseignement de spécialité soulignent la difficulté de maintenir un cours basé sur l'étude de textes parfois longs et difficile d'accès pour nos élèves. Deux tendances apparaissent : l'utilisation de textes courts servant davantage d'illustration ; le recours aux textes de « seconde main ». On souligne également le risque de constitution d'un corpus de textes incontournables (mais s'agit-il vraiment d'un risque ?). Un groupe souligne aussi l'effet pervers de l'examen : on cherche le document dont on pense qu'il risque de tomber un jour de bac... L'idée est de proposer des textes courts, ce qui suppose d'effectuer des coupes claires dans les documents d'auteurs souvent difficiles d'accès.



Sur les documents audio et vidéo

Le caractère motivant et impliquant des documents vidéo est souligné, de même que la nécessité d'un vrai travail d'analyse sur ce type de ressource. Des formes originales d'exploitation et d'évaluation peuvent être là mises en œuvre. La confrontation entre textes et films documentaires fait souvent sens pour les élèves. On doit évidemment s'interroger aussi sur les questions de légalité dans l'usage de la vidéo. Question à laquelle les enseignants doivent être sensibilisés.

Il est noté la sous-utilisation des documents audio, pourtant considérés comme relativement efficaces. L'absence d'image oblige l'élève à rester concentré sur le contenu lui-même. Il est constaté que, contrairement à ce qu'on pense en général, les élèves en sont parfaitement capables. La question devient celle des sources et de la technique : quels documents audio ? Quelle durée ? Quel découpage (et comment ?). Les utilisateurs estiment que ce type de technique est facilement exploitable.

1 Statut et rôle du document en sciences économiques et sociales, Rapport Inspection Générale, 1999-2000.


 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée tous niveaux

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : milieu professionnel

référence aux programmes :

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