NOTATION EVALUATIONEn juillet 2013, l'IGEN a remis un rapport au ministre de l'Education nationale intitué :
"la notation et l'évaluation des élèves éclairées par des comparaisons internationales."La nécessaire lecture de ce rapport, dont voici un court résumé, apporte un état des lieux assez synthétique et éclairant sur :
des pratiques d'évaluation à l'école primaire :
- 3 systèmes d'évaluation et des systèmes de notation coexistent :
- l'appréciation littérales
- les systèmes binaire (couleur / smiley / image / lettre...)
- la notation chiffrée
Ces 3 systèmes sont utilisés en fonction des cycles, des types d'évaluation, de ce qui est évalué et de la nature du support :
- le suivi quotidien,
- le livret scolaire
- ou le LPC.
- Les dispositifs y sont décrits comme multiples et concomitants, manquant souvent d'unité au sein des cycles.
- Autour de la note ou de l'absence de notes, les enseignants, les élèves et les parents sont interrogés. Il en ressort :
- que des enseignants plébiscitent l'absence de note pour :
une plus grande cohérence avec le travail par compétences,
pour un accompagnement du travail élève,
cela dynamise le travail et la cohésion des équipes,
- que les enseignants qui maintiennent le recours à la note :
répondent aux attentes des familles,
revendiquent le droit à la liberté pédagogique,
défendent la plus grande justesse et la rigueur de la note,
et souhaitent assurer la transition avec le collège,
- que les parents manquent souvent d'informations mais qu'ils font toujours confiance au système mis en place par l'équipe,
- que les élèves peinent parfois à comprendre le système lorsque celui-ci n'est pas uniforme dans une même école ; que les garçons ou les filles, les élèves en difficultés ou les élèves à l'aise n'apprécient pas tous l'absence de note de la même manière.
- Les appréciations littérales restent le vecteur permanent dans la notation et l'évaluation. Elles servent à indiquer les progrès, guider, réguler, valoriser ou mettre en garde. Il en ressort cependant que parfois la calligraphie peu soignée, des commentaires trop sibyllins ou des items trop complexes rendent peu explicite leur intérêt.
- Les codages sont le reflet d'une grande inventivité, d'un travail parfois concerté mais aussi de dérives : certains codages s'apparentent à un système de notes déguisées et qu'au sein d'une école les codages soient peu cohérents.
des pratiques innovantes d'évaluation au collège :
- La culture de la note demeure et les innovations restent largement minoritaires. Ces dernières sont le fait d'équipes de pionniers qui partant de constats internes, cherchent à innover. Il s'agit plus de tâtonnements que d'expérimentation dans la mesure où ces équipes fonctionnent souvent seules, sans l'appui de structures scientifiques pour venir préparer puis valider des hypothèses de recherche.
- Les effets positifs de ces innovations sont constatés dans la clarification des attendus, autour du travail des compétences, dans la dynamisation des équipes, dans le changement de posture des enseignants et sur les élèves.
- Auprès des élèves justement, après les quelques incompréhensions de départ, ceux-ci changent leur rapport au travail, à l'évaluation, développent de nouvelles compétences d'entraide, cependant il reste souvent une inquiétude autour du besoin de se "situer" et toujours des inégalités d'appréciation entre garçon et fille, élèves en difficultés et élèves à l'aise.
- L'enjeu majeur : c'est davantage la manière d'enseigner qui compte que l'absence ou la présence de notes.
- Les freins à ces innovations sont nombreux cependant, ils sont :
- sociétaux : la poursuite de études, la transition avec le lycée, les attendus des examens, la surévaluation des capacités, la Finlande constate ainsi un sérieux revers lors de la sélection pour les études supérieurs,
- humains : l'épuisement des pionniers, les pratiques chronophages de l'évaluation par compétences,
- statuaires : le statut des enseignants, leur service, le manque d'espace de travail,
- institutionnels : le manque de pilotage, d'étayage scientifique, d'implication des IA-IPR et de liaison inter-degré.
de quelques pratiques dévaluation à l'étranger :
- Les systèmes du Québec, de la Corée du Sud, de la Finlande, de Hong-Kong et des Pays-Bas sont analysés.
- Il en ressort que les pays ayant de bons résultats aux évaluations internationales ont tous fait le choix d'un cadrage opérationnel national qui encadre les évaluations.
Le rapport émet ensuite quelques recommandations :
- Repenser un véritable cadrage national de l'évaluation.
- Bien distinguer une évaluation pour apprendre et une évaluation de ce qui est appris.
- Différencier les attendus des exigibles.
- Mettre en place un pilotage local efficient.
- Faire évoluer les missions des professeurs.