éducation physique et sportive

Sylvain Moreau, Agrégé – Formateur, Académie de Nantes Apprendre, c’est combler un décalage entre ce que l’élève sait et ce qu’il ne sait pas encore. Mais tout n’est pas si simple. Pour faire apprendre, l’enseignant pose des problèmes à l’élève qui le déstabilisent sur les plans cognitif et affectif. L’élève doit mobiliser ses ressources pour construire un chemin (de neurones) vers la connaissance. Que se passe t-il alors dans le cerveau de l’apprenant lorsqu’il est confronté à un problème ?

Bruno Lebouvier, Maître de conférence, Directeur adjoint de l’Ecole Supérieur du Professorat et de l’Enseignement, Académie de Nantes.
L’injonction à problématiser, très présente dans les programmes scolaires, interroge : qu’est-ce qu’un problème, pourquoi, comment et sur quoi les élèves peuvent-ils problématiser ? La problématisation est une approche théorique qui s’intéresse aux processus d’apprentissages que développent les élèves dans leur confrontation à un problème. Elle participe des apprentissages dans les activités physiques et se traduit souvent en classe dans des enquêtes réflexives, des collaborations, des débats. A partir d’exemples et d’études mis en œuvre dans les classes en EPS, la communication propose d’examiner l’activité d’apprentissage d’élèves engagés dans des démarches de problématisation.

Jacques Saury, Professeur des universités, Université de Nantes.
Dans cette intervention, j’interrogerai l’idée selon laquelle la confrontation des élèves à des problèmes à résoudre est une condition essentielle pour qu’ils apprennent et développent des compétences à l’école. La réflexion développée sera fondée, d’une part, sur une conception enactive de l’apprentissage, et d’autre part, sur divers résultats de recherche récents relatifs à l’activité des élèves en classe. Cette réflexion nous amènera à réinterpréter les notions de problème et de résolution de problème en les abordant « du dedans », c’est-à-dire, du point de vue des élèves. Elle nous conduira également à proposer de concevoir les situations d’apprentissage en termes d’espaces d’actions et d’interactions encouragées, ouvrant des champs de possibles qui ne se réduisent pas à des "espaces problèmes".

Delphine EVAIN, IA IPR EPS - Académie de Nantes.
Des remerciements mérités à l'ensemble des contributeurs, mais aussi aux petites mains sans qui ces rencontres ne pourraient se dérouler (prises vidéos, sons, mises en ligne ...)

Charlotte Barboteau, Professeure de mathématiques, Gwanaelle Douarinou, Principale, Joël Gamess, Proviseur, Bruno Lebouvier, Maître de conférence, Yannick Le Briquer, Doctorant, Sylvain Moreau, Agrégé –formateur, Jean- Yves Robichon, Doyen des inspecteurs de l’Education national 1er degrè, Jacques Saury, Professeur des universités, Vianney Thual, Professeur d’EPS – Formateur, animée par Delphine Evain.
Être citoyen, c’est avoir développé son intelligence à l’aide de connaissances et d’expériences suffisantes, autant pour contribuer au bon fonctionnement de la société, que pour faire face à l’adversité au cas échéant, et ce, de manière autonomie. En quoi est-ce que l’École, lieu d’apprentissage du métier de citoyen, parvient-elle à faire cheminer les élèves vers cet idéal, quels seraient ses freins et ses leviers ?

Charlotte Barboteau, Professeure de Mathématiques, Vianney Thual, Professeur d’EPS - Formateur, collège l’Oriette, Cossé le Vivien (53)
Il arrive parfois, dans la pratique, qu’un problème posé aux élèves se transforme en problème posé aux enseignants eux-mêmes. Dans une situation où les réponses des élèves ne vont pas dans le sens des apprentissages attendus, la mobilisation d’une méthodologie très pragmatique peut permettre de voir plus clair dans ce qu’il y a à apprendre et donc, dans ce qu’il y a à enseigner. Le simple fait de s’astreindre à formuler une connaissance à acquérir en commençant par le terme « apprendre à… » modifie sensiblement la perception d’une situation d’apprentissage à construire. Mécaniquement, l’écriture devient moins abstraite, plus en lien avec la réalité, plus explicite. Pour les enseignants, rompus aux formulations institutionnelles, l’exercice est étonnant mais surtout très pédagogique. Pour les élèves, parfois égarés dans le lexique des professeurs, la démarche peut permettre plus d’accessibilité et de compréhension. En se posant simplement la question de ce qu’il y a à apprendre dans le contexte d’un problème à résoudre, les enseignants réalisent que, malgré la multitude des problèmes qu’il est possible de poser, l’enjeu principal reste d’apprendre à raisonner. Dans cette perspective, le projet des enseignants consiste à construire des outils pédagogiques susceptibles d’accompagner les élèves à structurer leur pensée.

Yannick Le Briquer, Agrégé, Formateur de l’Ecole Supérieur du Professorat et de l’Enseignement d’Aquitaine, Doctorant, Université de Bordeaux
Enseigner par situation complexe, c’est confronter les élèves à des problèmes à résoudre individuellement et / ou collectivement grâce à une mise en synergie de leurs ressources. Cette conception est en prise directe avec les textes institutionnels et ancrée à des cadres théoriques différents. L’approche par compétence selon la perspective de la pédagogie de l’intégration (Roegiers, 2000), nous invite de façon innovante à examiner l’évolution des ressources des élèves mobilisées de façon combinatoire. Par ailleurs, l’option choisie dans le Groupe de Production de Ressources Pédagogiques de l’académie de Bordeaux consiste à convoquer, grâce aux paramètres de la situation complexe, la dimension sociale des acquisitions disciplinaires ainsi que les échanges langagiers au sein de petits groupes. Notre dispositif est donc construit aussi à partir des principes de l’apprentissage coopératif (Johnson & Johnson, 1989), situant les interactions sociales et l’interdépendance entre les membres du groupe au cœur du dispositif d’apprentissage. Recueillies au cours de confrontations répétées à un dispositif expérimental de situation complexe en natation de vitesse pour des élèves de 5ème, des données aux niveaux moteur (performance chronométrique et motricité) et cognitif (sentiment d’efficacité personnelle) seront présentées.

Delphine Evain, Inspectrice d’Académie, Inspectrice Pédagogique Régionale, Education Physique et Sportive, Académie de Nantes
D’un professeur qui montre le chemin d’apprentissage à l’élève et dit ce qu’il a à faire, à un professeur qui accompagne la pensée d’autrui pour faire en sorte qu’elle se construise avec pertinence et efficacité, n’est pas une mue aisée. Pour autant, cette mue est aujourd’hui une attente de l’Institution. Quelles réponses observables des élèves témoignent de cette juste orientation pédagogique ? Que pouvons nous retenir comme principes facilitateurs de mise en oeuvre ?

Bruno Lebouvier, Maître de conférence, Sylvie Marquer, Conseillère Académique Recherche Développement Innovation et Expérimentation de Nantes (CARDIE), Jacques Saury, Professeur des universités, Les liens entre les chercheurs et les enseignants se resserrent pour construire petit à petit un espace de travail partagé. Groupes de travail et projet collaboratifs en témoignent.