Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 20 / 44
La vie quotidienne à Buchenwald

   Réveil à cinq heures, nous avions un quart d'heure pour nous préparer. Non pas pour faire notre toilette, Il n'y avait rien pour la toilette, il n'y avait aucune hygiène. Et nous devions nous rassembler sur la place d’appel, cette place d'appel dont je vous parlerai, une immense place à l'entrée du camp qui pouvait contenir 80 000 hommes. Cernée de miradors avec partout des S.S. avec des mitrailleuses, ouvrant sur la grille d'entrée du camp au-dessus de laquelle une tour énorme était aussi gardée par une enceinte de mitrailleuses ne permettant pas le moindre mouvement dans la foule des détenus qui était assemblée sur cette place. Et là, il fallait se mettre par blocks, par blocks sur cinq rangs, toujours bei funf. Et là un S.S. entrait dans le camp avec sa schlague et son chien et il nous comptait. Et nous avions monté avec nous les morts de la nuit.