Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 22 / 44
La vie quotidienne à Buchenwald - les appels

   Il en trouvait un de moins, on recommençait. Jamais je n’ai vu un appel se terminer avant onze heures le soir pour que le nombre exact soit enfin trouvé. De 6 heures à 11 heures, debout, au garde à vous, sans un mouvement, sans avoir le droit de prononcer une parole. Epuisés, combien de camarades ont vu finir là leur calvaire. Et si par malheur, dans tous ces blocks qui se ressemblaient, dans tous ces regroupements qui se ressemblaient, un camarade s’était tout simplement trompé de block, confondant un block avec le block voisin, de trop dans un, manquant dans l’autre: sabotage. Il était emmené immédiatement devant nous sur la place d’appel et pendu. Tous les soirs, nous avions droit à notre cortège de six pendus devant lesquels nous devions défiler pour redescendre dans nos blocks.