Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 24 / 44
La vie quotidienne à Buchenwald - les appels

   Mais enfin, appel normal, onze heures le soir, nous rejoignons nos blocks. Nous rejoignons nos blocks où on va nous servir la soupe. Ah! la soupe aux rutabagas. Rutabagas, je n’ai connu que ça pendant toute ma vie à Buchenwald. Ma foi, quand le rutabaga était frais, à peine récolté, le brouet était acceptable. Mais quand ils avaient passé l’hiver dans les silos, et quand, au printemps ils pourrissaient dans les silos, eh bien dans nos autoclaves, c’étaient toujours les mêmes rutabagas qui passaient là, et nous devions avaler cette mixture... une soupe ?