Mais
comment tenir là-dedans? Entassés! Mais ce n’est pas possible!
Impossible, ni de s’asseoir, ni de se coucher. Malheur à celui
qui tombe, épuisé. Il sera foulé aux pieds par ceux qui sont
restés debout, et ce sera la mort inévitable, dans la paille, le
nez dans la paille. Mais dans quelques jours, ce ne sera plus dans
la paille, ce sera aussi dans la paille et dans les excréments.
Parce que cent personnes dans un wagon et pendant plusieurs jours,
il y a des besoins naturels à satisfaire. On ne peut pas faire
autrement que de rester debout. La paille, la litière, est souillée.
Et des camarades mourront, foulés aux pieds, le nez dans la
paille et dans les excréments, dans ces trains qu’on a appelés
les trains de la mort, et que tous les déportés ont connus au départ
de Compiègne, car c’est toujours de Compiègne que partaient
les trains pour l’Allemagne. |