Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 32 / 44
La vie quotidienne à Buchenwald - la maladie

   Et ces médecins, n’ayant pour eux que leurs paroles, que leurs encouragements, que la façon dont ils essayaient de donner aux détenus qu’ils avaient là le goût de survivre, combien de ces médecins de l’impossible, avec les moyens qu’ils n’avaient pas, ont sauvé de vies humaines. Et quelle reconnaissance nous leur devons ! Enfin! il y avait un chef de block! il aurait pu réagir, protester. Oui, le chef de block de l’hôpital, du Revier de Buchenwald, c’était un boucher de Verdun. Et j’ai appris qu’à Ravensbrück, le chef de block du Revier était un charcutier de Weimar. Et c’est eux qui avaient le droit de décision, quand même les médecins proposaient l’admission d’un malade dans l’hôpital. Mais si le chef de block décidait que ce serait un autre, les médecins n’avaient qu’à s’incliner. Et si un jour une opération délicate se présentait, et qu’il aurait fallu faire, si tout d’un coup il prenait l’envie au chef de block de faire lui-même l’opération, aucune importance, c’était un cadavre de plus pour le crématoire.