Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 40 / 44
La libération du camp de Buchenwald

   Dimanche 8 avril au soir. un convoi se forme sur la place d’appel. Cinq mille détenus vont prendre la route. pour aller où, Vers quelle destination ? Toutes les issues sont fermées avec l’arrivée des armées alliées de chaque côté. De ce convoi, on n’a retrouvé aucune trace : Nuit et brouillard. Morts d’épuisement dans les fossés de la route, abattus par leurs gardiens, enterrés aussitôt par la population allemande. Nul n’a jamais retrouvé trace de ce convoi de cinq mille, parti de Buchenwald le dimanche 8. Lundi matin, 9, un nouveau convoi se forme et lui aussi va partir, va partir. Nuit et Brouillard, on ne l’a jamais retrouvé. Le lundi soir, un nouveau convoi, cinq mille. Celui-là, on l’a retrouvé, il n’y a pas très longtemps. Il a traversé la ville de Weimar et, pour la nuit, il a été enfermé dans une carrière, au sud de la ville, d’où on extrayait des cailloux pour les ballasts des lignes de chemin de fer. et dans la nuit, les jeunesses hitlériennes sont venus, et à la grenade, à la mitrailleuse, ils ont massacré tout le convoi , qui a été immédiatement recouvert par des bulldozers. une très épaisse couche de terre. On a retrouvé ce charnier il y a une dizaine d’années seulement.