Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 41 / 44
La libération du camp de Buchenwald

   Mardi matin, 9, un nouveau convoi de cinq mille se forme et part. Nuit et Brouillard. On n’a jamais su ce qu’il était devenu. Mardi 9 au soir, cinq mille hommes prennent la route. Celui-là, on l’a retrouvé. Et si, un jour, vous allez en pèlerinage en Allemagne, voir ce qui subsiste de ces camps de concentration, le crématoire de Buchenwald, ou quelques traces, vous vous arrêterez à Gardelingen. C’est une immense grange, au bord de la route. le convoi est enfermé dans cette grange pour la nuit. Et, comme à Oradour-sur-Glane, dans la nuit, les Allemands mettent le feu à la grange. Dans les décombres qu’on a fouillés, on a essayé de retrouver les cadavres des déportés morts à Gardelingen. On a réussi à reconstituer 1016 corps seulement sur les 5000 qui ont été incinérés là. Ces 1016 corps sont dans un immense cimetière, devant le mur de façade de la grange de Gardelingen, qui seul reste debout. Mais les Allemands ont planté sur ces tombes 1016 rosiers, qu’ils entretiennent de la façon la plus pieuse qui soit.