Témoignage de Monsieur Giraud sur la déportation à Buchenwald - page 8 / 44
Arrivée au camp de Buchenwald

   Et notre convoi entre dans le camp. Mais, que se produit-il? Les portes se referment, pas un SS n’est entré dans le camp, pas un chien. Notre convoi est là. Bientôt nous voyons venir vers nous des cadavres ambulants, des squelettes couverts de haillons, quelques-uns avec des habits rayés bleu et blanc qui nous disent :"Nous étions des détenus comme vous, nous sommes arrivés il y a quelques jours. Voilà ce que nous sommes, ce que vous serez demain. Alors, suivez-nous." Et le convoi s’ébranle. On entre dans un grand hangar, un immense hall où d’autres détenus, en rayé bleu et blanc, sont derrière des tables. On nous fait déshabiller complètement, mettre tout nus. On nous enlève ce que nous pouvons avoir sur nous de métaux précieux : des alliances, des bagues. Même ceux qui ont des dents en or, on leur arrache avec des pinces. Parce que l’or, c’est le trésor de guerre absolument indispensable à la machine de guerre allemande.