Les pages 154 à 161 concernent les sciences économiques et sociales. Les pages 154 à 156 reproduites ci-dessous présentent leur contribution à l'enseignement des valeurs et principes de la République.
Une démarche scientifique contribuant à la formation citoyenne des élèves et à l’apprentissage de la posture rationnelle au regard des savoirs, propre à la laïcité
Cette démarche est difficile mais nécessaire, car les sciences économiques et sociales traitent de « questions socialement vives » en relation directe avec la vie des élèves et pour lesquelles leurs représentations sont évidemment nombreuses et diverses (travail, production, consommation, famille, école, inégalités, etc.). Pour être saisis dans leur globalité, ces sujets appellent une réflexion éthique qui n’est pas de la moindre importance pour le futur citoyen qui doit sans cesse se poser la question du bien, du juste et en même temps pas la plus facile à mener pour les professeurs. Il n’en demeure pas moins que pour éclairer ces débats de société, il faut mobiliser des savoirs et une argumentation scientifique valides, même lorsque ces savoirs ne conduisent pas à trancher définitivement la question².
Des méthodes pédagogiques et didactiques indispensables à la formation du citoyen éclairé.
L’éducation à la citoyenneté et aux valeurs de la République ne prend pas uniquement appui sur des connaissances liées aux droits et devoirs des citoyens, elle nécessite également de développer chez les élèves des « compétences sociales » liées à des capacités à coopérer, à résoudre des conflits, à intervenir dans le débat public, etc. L’acquisition de ce type de compétences suppose l’adoption de démarches pédagogiques plaçant les élèves dans des contextes d’apprentissage dans lesquels ils pourront exprimer et exercer des dispositions à la délibération collective, à la prise
En économie, la plupart des grands thèmes et grandes notions au coeur des débats contemporains sont abordés et enseignés : la croissance économique et ses limites (notamment environnementales), le rôle respectif du marché et des politiques publiques dans la coordination des économies de propriété privée, l’institution monétaire et le rôle du système bancaire, la finance et l’enjeu de la régulation du système financier face à la répétition des crises, les avantages et les inconvénients de la mondialisation, les mutations du travail et de l’emploi et la question du chômage.
En sociologie, les élèves sont amenés à distinguer ce qui est scientifique de ce qui relève de la croyance ou des représentations, en mobilisant des savoirs relatifs aux conditions et principes de l’organisation des sociétés contemporaines. Sont ainsi abordés, dès la seconde, le thème de la socialisation, de la pluralité des influences socialisatrices, de leur caractère différencié (selon le milieu social, le genre) et l’existence à la fois de reproduction sociale, et de trajectoires individuelles « improbables ». Puis l’on s’interroge sur le lien social, son évolution (et l’émergence de
En science politique, des éléments de connaissances pratiques et historiques sur l’organisation politique, en éclairant les enjeux et débats contemporains relatifs au lien politique et au fonctionnement des systèmes démocratiques, enrichissent la compréhension qu’ont les élèves de leur environnement. En seconde est abordée l’organisation de la vie politique (connaissance des principales institutions de la Ve République, des principaux modes de scrutin et des différents acteurs de la vie politique). Puis sur le cycle terminal sont abordés les thèmes de l’opinion publique en démocratie, de son expression par le vote (quels sont les déterminants individuels et collectifs de la participation électorale et des préférences électorales ?) et de son dépassement par des formes renouvelées d’engagement politique.
¹ Jules Ferry, « Lettre aux instituteurs », 1883.
² Ainsi, une question du programme de terminale porte sur la justice sociale. Il s’agit de présenter les différentes conceptions de la justice sociale, de montrer qu’elles répondent toutes à la question « l’égalité de quoi ? », mais de ne pas trancher un débat qui porte ici sur des valeurs éthiques, la définition d’une société idéale.1 Jules Ferry, « Lettre aux instituteurs », 1883.