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La métacognition : les enjeux pédagogiques de la recherche

par Joëlle Proust, membre du Conseil scientifique de l’éducation nationale

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Introduction

La cognition désigne l’ensemble des traitements de l’information effectués par le cerveau, notamment ceux qui sont mis en jeux dans les apprentissages scolaires. La métacognition désigne les processus cognitifs qui contrôlent et évaluent la cognition ellemême. Autrement dit, le terme de "métacognition" désigne l'ensemble des processus par lesquels chacun d'entre nous régule son attention, choisit de s'informer, de planifier, de résoudre un problème, repère ses erreurs et les corrige. À l'école, cet ensemble de capacités joue un rôle central. Une "bonne régulation" conduit l'élève à s'engager dans l'apprentissage avec confiance et enthousiasme. La "mauvaise régulation" de la métacognition se solde par le dégoût d'apprendre, l'évitement de l'école, le décrochage, et par ce que l'on nomme "la spirale de l'échec".


Extrait (page 28 ) : 


3.6. Comment les stéréotypes de genre influencent-ils les performances ?
  • Si l'on s'intéresse maintenant non à l'influence des performances passées dans la discipline, mais à l'influence des stéréotypes liés au genre, on obtient des résultats semblables. La présentation d'une tâche comme un exercice de géométrie abaisse le niveau  de succès des filles, sensibles au stéréotype "les filles sont nulles en géométrie", mais non sa présentation comme un exercice de dessin. De même, dans des études similaires, le stéréotype "les garçons sont mauvais en lecture" influence les garçons quand la tâche est présentée comme un exercice de lecture, plutôt que comme un jeu.
  • Comment l'enseignant peut-il s'appuyer sur cette étude pour organiser les apprentissages ?La première chose à retenir est que les stéréotypes de genre affectent principalement les filles, et qu'ils sont contextuellement activables et désactivables (voir Section 3.3.). Pour activer un stéréotype de genre (à des fins expérimentales), il suffit de le rendre saillant avant de mettre les élèves au travail. On peut, par exemple, demander aux élèves de colorier une image de fille ou de garçon présentés dans une occupation stéréotypiquement classée comme féminine ou masculine. Ce type de méthode montre que, sous l'effet du stéréotype de genre, les performances des filles sont très diminuées dans des exercices difficiles de mathématiques par rapport à un groupe contrôle non exposé au stéréotype. À l’inverse, les performances des garçons sont améliorées. Aucun effet, en revanche, n'apparaît dans la réalisation des exercices faciles par aucun des deux genres.
  • De même, on peut aussi désactiver un stéréotype de genre (à des fins pédagogiques) en soulignant le succès d'un modèle féminin sur un sujet difficile. Cette intervention permet aux filles d'avoir les mêmes performances que celles des garçons.50 On peut aussi le faire en proposant une tâche de coloriage contre-stéréotypique (une fille se livrant à une activité réputée masculine).


  • Ce qu'il faut retenir :
• Les stéréotypes de genre ont un effet sur la confiance en soi qui, en mathématiques, est positif pour les garçons, et négatif pour les filles, et réciproquement, en lecture ;
• Ces stéréotypes sont auto-réalisateurs : quand ils sont désactivés, les résultats sont identiques pour les filles et les garçons, voire légèrement supérieurs pour les filles ;
• Ce sont les tâches impliquant un effort – celles qui peuvent être ratées -- qui sont affectées par les stéréotypes sociaux ;
• Le stéréotype masculin renforce la motivation et l'effort des garçons, tandis qu'il les amoindrit chez les filles ;
• On peut lutter contre les stéréotypes de genre : - en présentant aux filles des exemples de succès féminins en mathématiques (et inversement pour les garçons en lecture), - en proscrivant les commentaires, les attitudes ou les supports porteurs de stéréotypes implicites.


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