espace pédagogique > disciplines du second degré > histoire-géographie > numérique
mémoire et citoyenneté
Conférence donnée par Olivier Loiseaux, chef de service acquisitions et collections géographiques à la Bibliothèque Nationale de France, à l'occasion de l'édition 2018 du FIG de St Dié des Vosges.
La carte de l'Afrique australe de François Levaillant est rarement visible. Elle a été prêtée à la ville du Cap en Afrique du Sud en 2013 et l’est tout aussi exceptionnellement à St Dié pour la 28ème édition du FIG.
François Levaillant
F. Levaillant né au XVIIIeme siècle est un passionné par la nature, il en fait son métier. Il est le fils d’un homme d’affaires et consul de France au Surinam où il nait. Il revient en Europe et se passionne pour l’ornithologie et s’initie à la taxidermie. A 24 ans, il arrive à Paris où il se dit « ébloui, enchanté de la beauté, de la variété des formes, de la richesse des couleurs, de la quantité prodigieuse des individus de toute espèce ». En 1780, un tournant s’opèrera dans sa vie lors de son voyage aux Pays-Bas où il visite plusieurs collections. Il décide alors de partir au Cap en 1781 pour 3 ans.
Il a fait deux voyages principaux :
De ces deux voyages, il rapporte énormément d'information sur la faune et la flore. Il aurait ramené 2000 peaux d'oiseaux en France. Un ouvrage est écrit et diffusé dans toute l'Europe : Histoire naturelle des oiseaux d’Afrique où il développe une nouvelle forme de récit, le récit cynégétique et qui l’occupera seize ans (1796-1812). Cependant, il regrette l'absence de carte à son ouvrage.
La réalisation de la carte
Louis XVI lit le livre et regrette cette absence. Le marquis de Laborde décide de concevoir avec Levaillant une carte de l'Afrique du Sud. Elle est inspirée essentiellement de cartes hollandaises existantes.
Pour sa réalisation, Levaillant et Laborde s'entourent de spécialistes :
C’est une œuvre grand format qu’ils décident de produire :
Quelques incohérences apparaissent sur la carte : Levaillant est naturaliste, botaniste et non cartographe. Cependant, elle est remarquable par la précision avec laquelle est représenté et situé chaque spécimen.
Les illustrations
Les cartouches sont de titre classique. Les tableaux peints représentent des scènes de voyage y compris Levaillant lui-même avec sa femme. Les dessins ont été faits sur place.
Les dessins de peuples indigènes insistent sur les vêtements, les armes... De nombreuses référence de Jean Jacques Rousseau se retrouvent sur les tableaux. Il ira jusqu’à transposer à ces peuples sa manière de décrire les espèces animales.
Les représentations naturalistes se situent dans les lieux où la faune ou la flore a été vu.
La carte rassemble 166 vignettes représentant faune et flore et dénombre 41 mammifères, 19 oiseaux, 6 plantes notamment.
Quels ont été les usages de la carte ?
Aujourd’hui, la version numérique de la carte est visible sur Gallica.
Bibliographie :
histoire-géographie-citoyenneté - Rectorat de l'Académie de Nantes