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pour que le handicap n'en soit plus un, ni pour l'élève, ni pour le professeur

mis à jour le 24/08/2011


Ecole ouverte

En conformité avec la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, et en concertation avec les collectivités territoriales, développer la scolarité des élèves handicapés est une priorité inscrite au CAP 2015, projet de l'Académie de Nantes 2009-2013, dont l'ambition, partagée avec les Pays de Loire est « d'être en 2015 la région de la connaissance et de la réussite de tous ».

mots clés : GRAF, handicap, EPS, Evain


Un Groupe académique de Recherche et d'Action de Formation (GRAF) sur le thème de la prise en compte du handicap à l'école et plus précisément en EPS se met en place en septembre 2009. Ce GRAF est créé pour une durée de deux années et s'organise autour de cinq réunions pour chacune d'entre elles. Cette cellule académique est ouverte à tout enseignant sensibilisé au sujet qui souhaite s'enrichir de réflexions collectives,produire des écrits, des outils pédagogiques et former ou accompagner ses homologues vers la mise en œuvre de cette politique.

Pour intégrer ce groupe, l'inscription au PAF est nécessaire:

Module 19235, GRAF-EPS  « Inclusion des élèves handicapés en classe » dont l'objectif annoncé est de recenser les pratiques existantes au profit des handicapés, de construire des outils didactiques et de produire des outils d'évaluation.

La problématique est clairement identifiée : comment passer de l'indifférence à l'inclusion selon une échelle qui va de l'absence de prise en compte à la prise en compte complète des handicaps :réfléchir sur les moyens et les démarches pédagogiques et didactiques, sensibiliser les collègues à leur rôle de prise en charge de tous, accompagner tous ceux et toutes celles qui se lancent dans l'aventure pour que le handicap scolaire ne s'ajoute pas au handicap physique et/ou mental.

Les enjeux sont à la fois politiques, sociaux et disciplinaires


La politique du handicap évolue depuis un siècle :
La première étape de sa reconnaissance débute avec la demande de réparation par la prise en charge des mutilés de guerre à la suite de la guerre 1914-18 et des mutilés du travail avec la première industrialisation.
La deuxième étape est celle de la demande de réadaptation. Elle est liée à des maladies, notamment la tuberculose, sur la période de l'entre-deux guerres.
La troisième étape (1980-90) marque la reconnaissance du handicap comme une particularité qui mérite compensation.

Aujourd'hui, la politique du handicap est une priorité nationale qui s'impose à tous :
2002 : Loi sur la compensation au titre de la solidarité nationale avec une couverture des besoins.
2005 : Loi sur la compréhension du handicap. À l'incapacité est proposée l'indemnisation et à l'inadaptation, l'accessibilité. Il s'agit d'une reconnaissance DES handicaps avec une date limite fixée à 2015 pour l'accessibilité de tous.

A l'échelle de l'Education Nationale, l'indemnisation et l'accessibilité passent par plus de moyens humains, de professionnalisme, d'innovation et d'ouverture : augmentation du nombre des UPI (en cohérence avec les CLIS existant dans le 1er degré) et diversification (ouverture d'UPI dans les voies technologiques et professionnelles), formation des enseignants (notamment dans le second degré) et des auxiliaires de vie scolaire (avec harmonisation de cette formation au niveau académique), lien avec l'enseignement supérieur, mise en oeuvre des projets personnalisés de scolarisation. La politique du handicap est une priorité relayée au niveau académique à travers le projet rectoral CAP 2015.

Pour l'élève handicapé, adulte en devenir, il s'agit de permettre une vie à l'identique pour tous les citoyens en termes de besoins, d'accès, de production. Aujourd'hui, il n'est plus question d'intégration mais de solidarité, coopération, modulation pour évoluer vers une plus grande autonomie des personnes.

Pour les élèves valides, il s'agit d'apprendre la différence, de connaître et comprendre le handicap, de développer la tolérance, la solidarité, de relativiser  la vie courante, de rompre avec l'individualisme.

Cet ensemble représente un cercle vertueux pour l'école. Le handicap est conçu comme un facteur de progrès (médical, pédagogique, adaptatif...), de création de liberté, de fraternité, pour la personne en situation de handicap ou non.

Sur le plan disciplinaire, l'enjeu est le moyen de changer de style de vie, d'adopter un type de vie actif qui permet de limiter les effets du ou des handicaps au profit de l'activation de certaines fonctions. L'EPS est un espace de prise d'initiative, de travail sur l'autonomie, d'actions motrices, cognitives, sociales et affectives. Ne pas faire est négatif pour le développement de la santé des personnes en situation de handicap. L'EPS est une éducation à la santé, celle-ci passe par la capacité à se faire plaisir. Sa seule conservation est une démarche peu ambitieuse.

L'élève handicapé est considéré comme les autres. Il doit pouvoir atteindre les trois objectifs généraux de l'EPS mais aussi recevoir une culture commune par l'apprentissage des connaissances et compétences du socle commun dans lesquelles l'EPS s'inscrit pleinement. Pour la discipline et ses enseignants, ne pas s'engager dans la prise en charge des élèves en situation de handicap revient à s'exclure de l'unité éducative que représente l'école de la République.
 

Les moyens d'agir s'appuient sur le connaissance et la représentation du handicap mais également de la discipline EPS

Les handicapés sont volontaires. Ils éprouvent du plaisir à bouger, à mener de nouvelles expériences et à réussir.

Il s'agit pour l'enseignant de développer une représentation non réductrice des capacités, de proposer des projets d'EPS adaptés aux ressources observées, personnalisés aux conditions de gestion du handicap, évolutifs au regard des progrès réalisés, qui ne soient pas de la rééducation ni du jeu, mais un engagement moteur avec décalage optimal et plaisir du ressenti.

Dans le cadre de la leçon, le démonstration et la sécurité sont présentes, mais n'empêchent pas l'élève d'oser, d'agir et de mettre en avant ses potentialités, apprentissages, progrès et réussites.

L'inclusion ne fait que mettre en avant et exacerber l'observation , l'analyse, l'adaptation, l'imagination, l'innovation, la valorisation d'autrui, la différenciation pédagogique, la patience, la tolérance, la communication, le travail en équipe, la recherche et l'utilisation d'informations complémentaires, y compris et surtout auprès d'acteurs différents de ceux de l'enseignement d'EPS (médecins et soigneurs, assistants sociaux et scolaires, familles...), préoccupations permanentes de l'enseignant d'EPS, qui ne modifient en rien méthodes, démarches ou pédagogies.

L'EPS adaptée n'existe pas. L'EPS est adaptative par nature. Elle ne comble pas des manques, mais développe les potentialités, même si l'évaluation en est difficile. Il s'agit de rentrer dans l'enseignement par les compétences comme pour n'importe quel autre élève.

Il est important de multiplier les rencontres et les échanges car il existe beaucoup d'initiatives locales.

La logique veut qu'il y ait :

  • une approche éducative pour une régression des troubles et de leurs conséquences
  • une reconnaissance des capacités, de l'apprentissage possible
  • une éducabilité par l'adaptation, la multiplication des actions et des formations
  • une reconnaissance des hommes de terrain
Il y a un équilibre à trouver entre les deux cultures: "On a peur de ce que l'on ne connaît pas". Il s'agit d'apprendre, de connaître, de comprendre, de tolérer le handicap pour changer le regard posé sur lui, dépasser le sentiment d'empathie ou d'impuissance et s'engager pour mener de véritables apprentissages.
Les représentations sur le handicap doivent évoluer, cependant le professeur d'EPS doit rester professeur d'EPS et faire usage de tout ce qu'il connaît mais qu'il n'a peut-être pas eu l'opportunité d'exploiter jusqu'alors.

Parallèlement, auprès de l'entourage familial et médical, il est nécessaire de lever les craintes sur l'engagement, les risques, les blessures, de contribuer à plus de lisibilité sur la discipline, ses objectifs et ses moyens, de permettre à l'élève handicapé d'élargir son espace de liberté. Pour cet environnement aussi, il est majeur de faire évoluer les représentations.
 

En conclusion


L'engagement dans la prise en charge des élèves en situation de handicap représente une plus value, cercle vertueux car il permet l'enrichissement de la pratique professionnelle (innovation, adaptation, remédiation, observation, compréhension, évaluation...) et l'épanouissement personnel (regards et représentations transformés, connaissances et analyses du monde élargies, adaptation renforcée, seuil de tolérance reculé...).

Pour sortir de l'indifférence et œuvrer pour l'inclusion, il faut connaître les élèves, organiser un tutorat des enseignants novices, développer des ressources, aider aux développements des projets et organiser un partenariat avec les formations possibles.
 
auteur(s) :

Delphine Evain pour le GRAF

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique : activité de recherche, analyse de pratique, article, démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : milieu professionnel, espace documentaire

référence aux programmes : Projet académique CAP 2015
Loi sur le handicap de 2002 et 2005

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éducation physique et sportive - Rectorat de l'Académie de Nantes