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quelques réflexions autour de chatGPT

mis à jour le 26/01/2023


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Une réflexion autour de l’apparition de cet outil dans l’éducation et en NSI en particulier.

mots clés : réflexion, NSI, IA


Les ressources publiées sur ce site sont sous la licence CC BY-NC 4.0.
 

Dans cet article, nous n’entrons pas dans l’aspect technique de la conception de chatGPT mais nous engageons une réflexion autour de l’apparition de cet outil dans l’éducation et en NSI en particulier.
Ce que dit l’article en résumé (lecture rapide)
À l’instar de l’arrivée des premières calculatrices, chatGPT impressionne par la qualité de son interaction et des réponses qu’il apporte. Les bénéfices potentiels de ce type d’outil semblent nombreux (conception de cours, de devoirs etc.). Moyen ultime de triche pour certains, c’est surtout un outil qui permettra à l’élève de progresser, d’approfondir les cours et d’exercer son regard critique. Cerner un problème, formuler des questions, analyser les réponses : autant de défis intéressants pour qui veut vraiment profiter de chatGPT.
Néanmoins, il n’est pas exempt de défauts, aussi bien dans les réponses apportées que dans ceux apportés par la société qui l’a conçu (monétisation, droits d’utilisation etc.).
Pour ceux qui ne connaissent pas chatGPT
  1. C’est un agent conversationnel créé par une société spécialisée dans l’Intelligence Artificielle (OpenAI) et entraîné à l’aide de techniques:
    • d’apprentissage supervisé et
    • d’apprentissage par renforcement à partir de la rétroaction humaine (commentaires humains) ou RLHF. : iel permet de générer du texte de manière autonome et d’entretenir un dialogue cohérent avec un interlocuteur.
  2. chatGPT s’appuie sur des connaissances en grande partie issues du Web avant 2022.
  3. Quelle est la nature d’une réponse de chatGPT ?

    Il n’a aucun souci de savoir si ce qu’il dit est vrai : son seul souci, c’est de savoir si c’est probable étant donné ce qu’il a déjà vu.
    David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS sur l’intelligence artificielle (sur France Inter).
  4. Un tel outil sait programmer !
    Plus que dans tout autre matière, c’est bien en NSI que l’apparition de ce genre d’outils va poser question. chatGPT sait programmer dans de nombreux langages (tous ?) et peut même expliquer le code réponse.
    Ci-dessous un exemple (en SQL) dans lequel les consignes sont tirées d’un sujet 0 NSI paru en 2022 :

Des outils comme chatGPT en NSI

De par sa nature, chatGPT possède une connaissance encyclopédique. Même si les réponses proposées semblent assez stéréotypées, elles n’en sont pas moins “originales”.
Préparer un cours


Construction d’un QCM pour évaluer les élèves sur une partie délimitée du programme : les listes en Python.

Je veux construire un QCM sur les listes en Python avec à chaque fois 4 alternatives dont une unique bonne réponse. les 5 premières questions doivent porter sur les listes à une dimension. Les trois suivantes sur les listes à deux dimensions (les listes de listes) et les deux dernières sur les listes en compréhension. peux-tu m’aider ?



Améliorer et corriger du code, aide à la programmation
Exemple 1

Exemple 2

Exemple 3

Exemple 4




Approches possibles d’un élève

Utiliser chatGPT pour faire ses devoirs

Utiliser chatGPT pour répondre à un devoir, est-ce tricher ? On peut le penser et l’existence même de l’outil doit nous faire réfléchir aux objectifs des devoirs non surveillés, des travaux à la maison.

chatGPT ne répond pas toujours de la même manière, on peut obtenir des réponses à la tournure différente sur une même question voire chatGPT peut se contredire sur deux sessions :

1ère session

2ème session

Avec l’amélioration de ces outils, il deviendra difficile voire impossible de discerner une production personnelle d’une production d’IA. D’autres IA ont d’ailleurs été développées pour détecter si un texte a été généré par chatGPT.
Préciser le cours, se le refaire expliquer

Cela peut être un point à mettre en avant en classe : la possibilité de se faire ré-expliquer les notions travaillées en classe.

Exemple 1

Exemple 2

Vers le dialogue constructif
Assurément, pouvoir dialoguer avec un tel robot va permettre aux élèves de construire leur propre chemin vers les notions que l’on désire leur faire travailler. Construire un dialogue avec l’IA, c’est :
  • savoir cerner et expliciter les problèmes ;
  • demander des précisions pour clarifier ou approfondir le cours ;
  • formuler correctement une question ;
  • analyser la réponse ;
  • la valider, l’accepter ou la remettre en cause ;
  • et reformuler une nouvelle question ;
  • etc.






Les limites du modèle

La page d’accueil de chatGPT avertit sur ses limites
May occasionally generate information
 
Peut parfois généréer des informations fausses
May occasionally produce harmful instructions or biased content
 
Peut parfois produire du contenu nuisible ou biaisé
Limited knowledge of world and events after 2021
 
Connaissances limitées des événements survenus après 2021
La qualité des réponses

Certaines des réponses de chatGPT sont erronées, voire absurdes, le modèle peinant à valider ses réponses. chatGPT ne ment pas (car le menteur a connaissance de la vérité), il brode en corrélant des informations repérées dans ses données. On arrive cependant, par un dialogue contradictoire avec l’utilisateur, à faire évoluer ses réponses.



Mais cette dernière réponse reste fausse. chatGPT ne corrigera finalement jamais son code de départ.

Dans l’exemple ci-dessous, chatGPT affirme tenir compte du document (le programme de Terminale NSI) mais une grande partie de son cours est hors-programme :

Les élèves pourront avoir des difficultés à poser la bonne question, on voit dans les exemples précédents que la formulation des questions est fondamentale. Une mauvaise formulation ou une formulation incomplète entraîne possiblement des erreurs dans les réponses
La modération

OpenAI applique une API de modération pour avertir ou bloquer certains types de contenu dangereux, mais ce bridage semble pefectible : https://www.france24.com/fr/éco-tech/20230120-chatgpt-sama-l-entreprise-éthique-derrière-les-scandales-de-modération-au-kenya
Quid des droits d’auteur ?

De la même façon que les IA de génération d’images (Dalle E, Midjourney, Stable diffusion), ce type d’IA va poser des problèmes de droit d’auteur : à qui appartient le texte généré ?

chatGPT ne cite pas ses sources, doit-on citer chatGPT comme source ?

Dans quelle mesure sa production dépend-t-elle du travail des autres, comment la distinguer de celle d’un humain ?

Va-t-on voir se développer des sites avec un label “Certifié produit par un humain” ?
Quid du RGPD ?

Le service n’est actuellement pas conforme au RGPD.
By using our Service, you understand and acknowledge that your Personal Information will be transferred from your location to our facilities and servers in the United States.

Un outil gratuit ?

Comme le dit la page d’accueil :
During the research preview, usage of ChatGPT is free.
 
Cela suggère que son utilisation pourrait être monétisée dans le futur ou, comme c’est déjà le cas, sera lié à la possibilité d’exploiter vos données personnelles et les question saisies.

Des alternatives libres devraient peut-être voir le jour mais le coût de développement de ce genre d’outils est tel que cela reste difficile à imaginer.
Et l’avenir ?

Un intégration dans les environnements actuels

Citons par exemple : les moteurs de recherche (Bing en parle déjà…), les suites bureautiques (l’API le permet), les IDE pour les développeurs etc.
Sera-t-il accepté par les entreprises (notamment en développement informatique) ?

L’utilisation et la maîtrise de ce type d’outil par un candidat à un emploi ne sera sans doute pas un frein à l’embauche mais pourrait être un prérequis indispensable.
chatGpt va-t-il remplacer les développeurs ?

Les capacités en programmation impressionnent et on peut penser que ce type outil prendra une place importante dans le monde du développement, notamment pour gérer des tâches classiques et bien balisées : convertir un script Python 2 en Python 3, transformer une procédure en une méthode …
Il constituera donc une aide efficace mais ne pourra pour le moment se substituer à une analyse humaine (logique, scientifique) des situations et surtout à la capacité de créer des nouveautés.
Des pratiques à faire évoluer.

Il va aussi profondément modifier les attentes du professeur envers ses élèves et compliquer les phases d’apprentissages initiales où l’on travaille les fondamentaux (les différents tris, l’analyse de complexité temporelle). Il devrait donc obliger à un déplacement vers l’analyse des problèmes car il est frappant de constater que l’outil peine encore à raisonner logiquement, à saisir les relations de causalité, à avoir un regard critique sur sa production.

Il conviendra donc aussi de former les élèves au dialogue avec ce type d’outil, notamment en s’appliquant dans la formulation des questions, et surtout à apprendre à valider, à avoir un regard critique sur les réponses ainsi construites.
 
auteur(s) :

David Cobac, enseignant au lycée Jean Moulin, Angers (49)
Philippe Jonin, enseignant au lycée polyvalent d'Estournelle de Constant, La Flèche (72)

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

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