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scolariser des enfants présentant des troubles des apprentissages (TSA)

mis à jour le 12/12/2012


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Face aux troubles des apprentissages, il n'y a pas de réponse commune, chaque enfant est unique. Les troubles de ces élèves peuvent être liés à une dyslexie/dysorthographie, une dyspraxie, une dyscalculie, un T.D.A.H (trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité), ou à des troubles des fonctions exécutives (trouble de la planification, du traitement séquentiel, et de la mémoire de travail). Ce module de formation destiné aux enseignants propose des adaptations tant sur le plan pédagogique que sur le plan technique qui faciliteront la scolarisation des élèves présentant des troubles des apprentissages.

mots clés : socle commun, TSA, dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, troubles des apprentissages, élèves à beoins particuliers, handicap


Cadre général de la scolarisation des élèves handicapés


La scolarisation est un droit pour tous, inscrit pour ce qui concerne les élèves handicapés dans la loi 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. L'établissement de référence est celui où est scolarisé chaque élève du secteur de recrutement, sauf dans le cas où une notification d'orientation dans un dispositif spécifique a été émise par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH).

1. La règlementation en matière de scolarisation


La scolarisation des élèves handicapés constitue une priorité nationale. Dans ce domaine, des progrès considérables ont été accomplis depuis plusieurs années et notamment depuis la publication et la mise en oeuvre des textes d'application de la loi du 11 février 2005.
En réaffirmant le droit à la scolarisation de tous les enfants et adolescents handicapés et en introduisant la notion de « parcours de formation », cette loi a profondément modifié l'esprit, les procédures et la définition des rôles de chacun. Elle renforce les actions en faveur de la scolarisation des élèves handicapés. Elle affirme le droit pour chacun à une scolarisation en milieu ordinaire au plus près de son domicile et à un parcours scolaire continu et adapté. Les notions d'accessibilité et de compensation sont les deux piliers de la loi.

Chaque école, chaque collège ou lycée a ainsi vocation à accueillir, sans discrimination, les élèves handicapés (art. L. 351-1 du code de l'éducation).
Afin que lui soit assuré un parcours de formation adapté, chaque enfant, adolescent ou adulte handicapé a droit à une évaluation de ses compétences et de ses besoins par l'équipe pluridisciplinaire de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). En fonction des résultats de cette évaluation, il est proposé à chacun un parcours de formation qui fait l'objet d'un projet personnalisé de scolarisation (PPS).

Pour le cas où une famille n'aurait pas saisi la MDPH dans un délai de quatre mois après envoi de l'avis de l'équipe éducative, informant que la situation de l'élève devrait faire l'objet d'une évaluation de l'équipe
pluridisciplinaire, le directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN) en informe la MDPH, en application de l'article 5 du décret 2005-1752 du 30/12/2005.

2. Le livret personnel de compétences pour les élèves en situation de handicap


Les objectifs d'apprentissage reposent, pour tous les élèves, sur les programmes scolaires en vigueur et sur le "socle commun de connaissances et de compétences". Dans ce cadre, le livret personnel de compétences (LPC) a une double fonction : outil institutionnel attestant la maîtrise des sept compétences du socle commun, il est aussi un outil pédagogique au service du suivi personnalisé des élèves. La personnalisation des parcours des élèves en situation de handicap devra prendre appui sur cet outil de suivi et d'aide à la validation des paliers du socle commun. Les connaissances et compétences des paliers 1 et 2 non validées à l'issue de l'école primaire sont à nouveau travaillées et évaluées au collège. De même, si nécessaire, le LPC continue à être rempli et les compétences validées par les équipes enseignantes en lycée, ou au sein d'une unité d'enseignement, en section d'initiation et de première formation professionnelle (SIPFPRO), ou par les formateurs en centre de formation d'apprentis. Le LPC inclut également les attestations et certifications délivrées au cours de la scolarité obligatoire : l'attestation de première éducation
à la route dans les écoles maternelles et élémentaires (APER), le brevet informatique et internet « École » et « Collège » (B2i), les attestations de sécurité routière premier et second niveaux (ASSR), le certificat « Prévention et secours civiques de niveau 1 » (PSC1).

Un bilan personnalisé est proposé aux élèves bénéficiant d'un aménagement de scolarité dans le cadre d'un PPS et ne maîtrisant pas le palier 2 du socle commun à la fin de la scolarité. Ce bilan pourra donner lieu à la délivrance d'une attestation de compétences (Décret n°2005-1013 du 24.08.2005). Elle sera prise en compte dans l'obtention du certificat de formation générale (CFG) qui garantit l'acquisition des compétences du palier 2 du socle commun de connaissances et de compétences. Ce certificat de formation générale constitue la première étape pour l'obtention ultérieure d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP).

3. Les aménagements d'examens


Pour garantir l'égalité des chances entre les candidats aux examens ou concours, des aménagements aux conditions de passation des épreuves orales, écrites, pratiques ou de contrôle continu sont prévus, si la situation de l'élève handicapé le justifie (art. L.112-4 du code de l'éducation). Ceux-ci concernent tous les examens et concours organisés par le ministère de l'Éducation nationale et le ministère de l'Enseignement supérieur ou par des établissements ou services dépendant de ces ministères. Ils peuvent s'appliquer à toutes les formes d'épreuves de ces examens, quel que soit le mode d'évaluation (notamment : épreuves ponctuelles, partiels, contrôle continu, contrôle en cours de formation, entretien) et quelles que soient les modalités d'acquisition du diplôme (y compris par validation des acquis de l'expérience).

Il faut pour cela se procurer et renseigner un formulaire de demande d'aménagement, dès le début de l'année scolaire où l'élève passera son examen ou concours. Un médecin, désigné par la CDAPH, rend ensuite un avis dans lequel il peut proposer des aménagements en fonction des besoins : augmentation du temps des épreuves, utilisation d'un matériel spécialisé, mise en place d'un secrétariat, conservation des notes, etc.

L'administration qui organise l'examen ou le concours décide des aménagements accordés, à partir des propositions du médecin, et les met en place dans la mesure des possibilités offertes par la règlementation.

Pour les élèves handicapés, il est primordial que soient anticipés les demandes d'aménagement d'examen en lien avec le projet d'orientation professionnelle, afin de rechercher les meilleures solutions et d'éviter ainsi des situations de rupture.
 

Les acteurs de la mise en oeuvre de la scolarisation

1. Les parents


L'élaboration et la mise en oeuvre de projets pédagogiques efficaces et signifiants pour les élèves handicapés doivent s'appuyer sur la collaboration des parents, qui connaissent le trouble de leur enfant et ont sans doute déjà mis en place des moyens pour l'aider à gérer ses difficultés. Associer les parents, premiers éducateurs de l'enfant, au processus de planification du projet sert non seulement à favoriser la réussite scolaire de l'élève, mais aussi à créer un climat de confiance, propice aux apprentissages. La relation parents-école repose sur la compréhension mutuelle du point de vue et de la réalité de chacun. Il est
donc important que les parents aient une bonne compréhension du projet scolaire qui est proposé à leur enfant, et de la façon dont chaque classe doit répondre aux besoins de tous les élèves.

2. L'enseignant référent pour la scolarisation des élèves handicapés


L'enseignant référent a pour mission d'assurer la mise en oeuvre du PPS. Il veille à la cohérence des actions et à leur continuité. Son rôle est particulièrement important lors des changements de lieu ou de mode de scolarisation, afin d'éviter les ruptures dans les prises en charge ou les adaptations pédagogiques.

Il est compétent pour les élèves handicapés du premier et du second degré, y compris les élèves de l'enseignement supérieur scolarisés en lycée (Brevet de Technicien Supérieur, Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles)...

3. Le médecin de l'éducation nationale


Le médecin, en sa qualité de référent en matière de santé, a un rôle spécifique de conseiller technique en prévention individuelle et collective auprès des inspecteurs de l'éducation nationale, des directeurs d'école, des chefs d'établissement et de la communauté éducative de son secteur d'intervention, des jeunes scolarisés et de leurs parents. Ses missions répondent aux objectifs essentiels de la santé en milieu scolaire en particulier :

  • favoriser avec les autres personnels les apprentissages et la réussite scolaire ;


  • porter une attention particulière aux élèves en difficulté ;


  • favoriser l'inclusion scolaire des jeunes handicapés et des jeunes atteints de maladies chroniques.

Pour mener à bien ces missions, différents modes d'intervention sont à sa disposition :


  • Il a accès au carnet de santé personnel de l'enfant et à la fiche de liaison instituée par l'arrêté interministériel du 18 août 1997 transmise par les services de la protection maternelle et infantile (PMI), ce qui lui permet de prendre connaissance du diagnostic porté par le médecin traitant ou le médecin de la PMI. En cas de pathologie, il peut ainsi déterminer les conséquences sur la scolarité de l'élève et les aménagements qu'il convient d'apporter. II suit le jeune tout au long de sa scolarité et favorise son adaptation à l'école.


  • Il collabore dans son secteur d'activité avec les divers partenaires institutionnels, les relais et les réseaux environnementaux.


  • Il assure le diagnostic des troubles présentés par les élèves qui lui sont signalés par les infirmiers(ère)s ou tout membre de l'équipe éducative et oriente vers le médecin traitant ou les services de soins de proximité. Il en assure le suivi.


  • Il est le spécialiste du bilan spécifique permettant de poser le diagnostic médical devant les difficultés d'apprentissage scolaire, de prescrire les aides adéquates et d'en assurer le suivi.

4. L'infirmière scolaire


La mission des infirmiers (ère)s de l'Éducation nationale s'inscrit dans la politique générale de l'éducation nationale pour promouvoir la réussite des élèves et des étudiants ; elle concourt à cet objectif par la promotion de la santé des jeunes et participe plus largement à la politique du pays en matière de prévention et d'éducation à la santé.


Ces missions répondent aux objectifs essentiels de la santé à l'école, en particulier :


  • favoriser les apprentissages, le projet personnel et la réussite scolaire de l'élève, et veiller à son bien-être et à son épanouissement ;


  • aider l'élève à construire son projet personnel et professionnel en collaboration avec les enseignants, les conseillers principaux d'éducation, les conseillers d'orientation psychologues, les assistant(e)s de service social et les médecins, chacun dans son champ de compétence ;


  • porter une attention particulière aux élèves en difficulté ;


  • favoriser l'inclusion scolaire des jeunes handicapés et des jeunes atteints de maladies chroniques.


5. Les personnels chargés de l'aide humaine


La scolarisation n'est pas liée à l'attribution par la CDAPH d'une aide humaine, ni à l'affectation par le ministère de l'éducation nationale d'un personnel chargé de cette aide. Le temps de scolarisation de l'élève n'est pas corrélé au temps d'accompagnement. En conséquence, sauf accord de la famille ou décision du
directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN) après consultation du médecin de l'éducation nationale, on ne saurait refuser la scolarisation d'un élève à ce motif ni demander à la famille de garder l'élève au domicile en cas d'absence de la personne chargée de l'aide. Il convient donc d'anticiper cette situation et de prévoir une organisation adaptée qui permette à l'élève handicapé de tirer le meilleur parti de sa scolarité.


L'aide humaine peut être mutualisée ou individuelle et se décline selon les trois grands domaines d'activités de l'élève que sont les actes de la vie quotidienne, les activités d'apprentissage et les activités de la vie sociale et relationnelle.
La personne chargée de l'aide humaine participe à la mise en oeuvre du PPS de l'élève. Dans ce cadre, elle peut être amenée à assister à certaines réunions, notamment aux équipes de suivi de la scolarisation.

 

Des parcours de formation personnalisés


La majorité des enfants handicapés peut suivre un parcours de scolarisation avec des adaptations plus ou moins importantes. Les élèves peuvent être scolarisés soit en milieu ordinaire (classes ordinaires ou classes spécialisées), soit en unité d'enseignement d'un établissement médico-social. Pour certains jeunes, le parcours scolaire peut se dérouler de la maternelle au lycée, parfois jusqu'à l'université.

Lorsqu'une scolarisation à temps plein n'est pas possible dans une école ou un établissement scolaire, l'élève handicapé peut être amené à fréquenter, à temps plein ou à temps partagé un établissement médicosocial, qui permettra de répondre à ses besoins spécifiques.

1. Le projet personnalisé de scolarisation (PPS)


Le parcours scolaire de chaque élève handicapé fait l'objet d'un projet personnalisé de scolarisation (PPS). Élaboré par l'équipe pluridisciplinaire de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) à partir des besoins identifiés, il vise à organiser la scolarité de l'élève qui en bénéficie (article L112-2 du code de l'éducation). Il précise les actions pédagogiques, psychologiques, éducatives, sociales, médicales et paramédicales en y associant les professionnels du secteur médico-social et ceux de l'éducation, en lien étroit avec l'élève et sa famille. Il s'agit de privilégier, chaque fois que possible, la scolarisation en milieu ordinaire la plus proche du domicile du jeune.

Le PPS définit les modalités de déroulement de la scolarité en précisant :

  • la qualité et la nature des accompagnements nécessaires, notamment thérapeutiques ou rééducatifs ;


  • les activités de la personne chargée de l'aide humaine, s'il y a une décision en ce sens ;


  • l'utilisation d'un matériel pédagogique adapté, s'il y a une décision en ce sens ;


  • les aménagements pédagogiques.


Le contenu du PPS est évolutif par nature, il est régulièrement réajusté. Il constitue un carnet de route pour l'ensemble des acteurs, contribue à la scolarisation de l'élève et à son accompagnement et permet d'assurer la cohérence et la continuité du parcours scolaire.

Il faut cependant rappeler qu'il n'a aucune légitimité pour afficher une décision de dispense d'enseignement d'une ou plusieurs matières.

Une équipe de suivi de la scolarisation (ESS) facilite la mise en oeuvre du PPS et assure, pour chaque élève handicapé, un suivi attentif et régulier. C'est l'enseignant référent, interlocuteur privilégié des parties prenantes du projet, qui veille à la continuité et à la cohérence de la mise en oeuvre du PPS.

Le document de mise en oeuvre du PPS est un outil rédigé par l'équipe pédagogique et soumis à l'E.S.S. Il opérationnalise le projet personnalisé de scolarisation, qui s'impose à tous. Il vise à expliciter précisément et de manière partagée entre les différents acteurs de la scolarisation de l'élève les objectifs et les modalités de la scolarisation, pour une année scolaire. Ce document doit être utilisé quel que soit le mode de scolarisation de l'élève. En cas de scolarisation partagée entre différents lieux scolaires (par exemple IME et
école élémentaire, IME et ULIS ...), c'est l'équipe pédagogique qui scolarise l'élève sur le temps le plus important qui sera amenée à rédiger le document de mise en oeuvre du PPS.

2. Les partenaires extérieurs


L'élève en situation de handicap relève ou bénéficie souvent de prises en charge qui peuvent avoir lieu dans les locaux scolaires ou à l'extérieur. En effet, selon la nature et la sévérité du trouble, un accompagnement global et pluridisciplinaire est nécessaire et peut associer interventions éducatives coordonnées, orthophonie, soutien psychologique, psychomotricité, orthoptie...

Ces suivis peuvent être effectués par un praticien libéral ou en CAMSP, CMP, CMPP, réseaux ou centres spécialisés. Sur notification de la MDPH, les élèves peuvent bénéficier d'un accompagnement par un établissement ou service médico-social. Il est très important que l'ensemble des aides qui lui sont apportées soient coordonnées et que le travail de chaque intervenant s'inscrive dans un projet d'ensemble incluant la famille.

L'élève doit se sentir au centre d'un réseau de professionnels qui échangent régulièrement et coordonnent leurs efforts. L'enseignant doit apprendre à travailler avec ces différents professionnels (médecin et infirmière de l'éducation nationale, professionnels libéraux ou exerçants en centre de soins) et intégrer son travail dans le projet d'ensemble défini en équipe.
L'échange avec les professionnels spécialisés lui assurera une meilleure connaissance de l'élève, de ses difficultés, mais également de ses compétences, acquises ou en voie d'acquisition.

3. Les Services d'Éducation et de Soins Spécialisés à Domicile (SESSAD)


Les SESSAD sont, dans le secteur médico-social, la structure d'aide privilégiée qui soutient l'inclusion scolaire. Ils interviennent dans le cadre du PPS auprès d'enfants et adolescents handicapés scolarisés en milieu ordinaire ou dans un dispositif d'inclusion collective (CLIS, ULIS). Les accompagnements peuvent aussi se dérouler au sein de leurs locaux ou à l'extérieur. Ils ont pour missions d'apporter, en lien avec la famille et les partenaires concernés, un soutien et un accompagnement personnalisé à la scolarisation et à l'acquisition de l'autonomie des jeunes handicapés.

4. Établissements médico-sociaux ou sanitaires


Chaque fois que la situation de l'enfant ou de l'adolescent le nécessite, en concertation avec la famille et après évaluation de l'équipe pluridisciplinaire de la MDPH, l'orientation vers un établissement médico-social peut être décidée par la CDAPH. Dans certains cas, la possibilité d'un accompagnement par un établissement de santé peut être proposée. Les modalités de scolarisation adaptées sont alors mises en oeuvre.

Ainsi, le parcours de formation d'un jeune handicapé au sein de ces établissements peut se dérouler à temps plein ou à temps partiel. Ces modalités s'inscrivent dans le cadre du projet personnalisé de
scolarisation (PPS).
 

Troubles des apprentissages

1. Définition


Les troubles des apprentissages correspondent à une atteinte durable et persistante affectant une ou plusieurs fonctions cognitives. Ces troubles cognitifs neuro-développementaux perturbent l'acquisition, la compréhension, l'utilisation et le traitement de l'information verbale ou non verbale. Ils ne s'expliquent pas par des facteurs externes. Ils surviennent chez un enfant d'intelligence normale, et normalement scolarisé.

Les troubles des apprentissages ne résultent pas :

  • d'une mauvaise formation scolaire ;


  • d'un contexte familial défaillant ;


  • d'un manque de volonté d'apprendre.

Ils doivent être distingués de la « simple » difficulté.


On distingue entre autres :

  • La dyslexie/dysorthographie : trouble d'apprentissage du langage écrit (lecture, transcription)


  • La dysphasie : trouble du développement de la parole et du langage entraînant une restriction notable d'acquisition du langage expressif (ce que l'on produit) et/ou réceptif (ce que l'on comprend)


  • La dyspraxie : trouble de la planification et de l'automatisation des gestes volontaires


  • La dyscalculie : trouble des outils de logique mathématiques


  • Le T.D.A.H : trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité


  • Les troubles des fonctions exécutives (trouble de la planification, du traitement séquentiel, et de la mémoire de travail)
Les élèves concernés par ces troubles peuvent avoir besoin d'aménagements individualisés dans leur scolarité et parfois leur vie sociale, d'où la nécessité d'un repérage précoce.

2. Textes spécifiques concernant les élèves présentant des troubles des apprentissages


La maîtrise de la langue orale et écrite constitue l'enjeu central de toute scolarité et, au-delà, un élément essentiel de l'exercice de la citoyenneté. Le développement de compétences langagières et linguistiques est un facteur déterminant dans l'élaboration des processus de communication et de conceptualisation. Il fait, à ce titre, l'objet d'une attention particulière de la part des parents, ainsi que des professionnels, enseignants en particulier, concernés par l'éducation du jeune enfant.

Mise en oeuvre d'un plan d'action pour les enfants atteints d'un trouble spécifique du langage oral ou écrit, (circulaire. n° 2002024 du 31-1-2002)

3. Le Projet d'Accueil Individualisé (P.A.I)


Lorsque les troubles des apprentissages ne conduisent pas à l'élaboration d'un P.P.S, les aménagements, de la scolarité des élèves souffrant de troubles des apprentissages peut prendre la forme d'un projet d'accueil Individualisé. Si le P.A.I s'applique en premier lieu aux élèves atteints de trouble de la santé évoluant sur une longue période (maladie signalée, pathologie chronique), il a pour objectif de définir la prise en charge dans le cadre scolaire de l'élève au regard de ses spécificités et d'assurer la communication avec la communauté éducative.

Ce cadre peut être adopté pour préciser les besoins de l'élève avec des troubles spécifiques des apprentissages (TSA) en matière de scolarisation.
Il est mis au point, à la demande de la famille, ou en accord et avec la participation de celle-ci, par le directeur d'école ou le directeur de l'établissement et en concertation étroite avec, selon le cas, le médecin de l'éducation nationale, de la PMI, ou le médecin et l'infirmier(ère) de la collectivité d'accueil.

Le P.A.I sera rédigé avec le médecin qui y associera l'élève et sa famille, l'infirmier(ère) désigné(e) de la collectivité, COP, les enseignants, l'assistante sociale, CPE et les partenaires extérieurs....

Afin de respecter le code de déontologie, aucun diagnostic médical ne peut apparaître sur ce document.

Le P.A.I est lié à un diagnostic dont les symptômes peuvent évoluer. Il peut donc être établi pour une période variable, pouvant aller jusqu'à la durée totale de la scolarité. Il peut être aménagé suivant l'évolution des enseignements (LV2) et les difficultés rencontrées.

4. Les aménagements pédagogiques


Les évaluations


Les évaluations mises en place par l'enseignant constituent un outil permettant de définir des objectifs pédagogiques inscrits dans le PPS. Elles sont un moyen efficace de mettre en oeuvre des stratégies pédagogiques opérantes qui fournissent aux enseignants des repères pour comprendre les types d'erreurs
commises par l'élève handicapé afin de le soutenir dans ses progrès, d'augmenter sa motivation et sa confiance en lui.

Pour les élèves présentant des troubles des conduites et des comportements, les évaluations peuvent prendre la forme d'observations ciblées, de questionnaires (à l'oral, QCM, informatisés) de dictée à l'adulte ou toute autre forme susceptible de renseigner l'enseignant sur les compétences de l'élève, dans le cadre du socle commun de connaissances et de compétences. Il faut veiller à ce que l'élève ait accès à la compréhension des consignes et à l'adaptation des supports à ses besoins. Lorsque l'on évalue des savoirs historiques ou des compétences mathématiques par exemple, il importe de se centrer uniquement sur ce que l'on cherche à évaluer (ne pas évaluer l'orthographe puisqu'il ne s'agit pas ici de la compétence poursuivie).

La mise en oeuvre


Les enseignants se sentent souvent démunis lorsqu'ils doivent scolariser un élève handicapé. Il n'y a pas de réponse commune à tous, chaque enfant est unique. La scolarisation d'un élève handicapé dans sa classe ne signifie pas qu'il faille changer complètement sa façon d'enseigner. Cependant, cela implique des
aménagements. De ce fait, cet élève peut être perçu comme ayant un statut privilégié.

Devant cette situation, il paraît souhaitable de préparer l'arrivée de cet élève en expliquant à ses pairs, et avec l'accord de l'élève concerné et sa famille, quelles sont ses particularités, en insistant sur la nature du trouble, les
difficultés de concentration ou de comportement. Les enfants accepteront plus facilement la différence et un système de tutorat pourra se mettre en place.

La qualité de l'accueil et de l'environnement scolaire permettra à l'élève avec T.S.A de s'adapter au rythme commun, d'ajuster au mieux ses conduites. La présence d'un élève handicapé dans la classe les amènera à poser un autre regard sur la différence. Ils trouveront là l'occasion d'exercer leur esprit civique, d'apprendre la solidarité, le respect de l'autre.

Des adaptations sont nécessaires tant sur le plan pédagogique que sur le plan technique. Pour scolariser un enfant handicapé, l'enseignant va devoir :

  • adapter et s'adapter (pratiques de classe, les situations proposées)


  • différencier sans exclure


  • évaluer (rechercher les potentialités) pour ajuster ce qu'il va proposer à l'élève


  • s'appuyer sur le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) ou le PAI


  • savoir recueillir et prendre en compte les informations transmises par les personnes ayant une connaissance de l'enfant, dans le cadre des réunions d'équipe (équipes de suivi de scolarisation, équipes éducatives) et particulièrement celles émanant de la famille.


Les troubles des apprentissages retentissent non seulement sur les fonctions qu'ils affectent, mais aussi sur la confiance en soi de l'élève d'où l'importance d'une prise en compte par les enseignants et des aménagements de la scolarité. L'élève pourra ainsi s'adapter et apprendra à contourner ses faiblesses par
l'utilisation de ses forces. Ceci lui permettra alors de connaître des succès aussi bien sur le plan scolaire, professionnel ou social et ainsi de favoriser son estime de soi.

Dans tous les cas, il convient d'éviter absolument les doubles tâches : réaliser une tâche consiste à accomplir une action (intentionnelle) dans le but d'atteindre un objectif. Il est impossible de réaliser deux tâches en même temps, sauf si l'une d'entre elles est complètement automatisée (marcher par exemple).

Chez les élèves qui présentent des troubles des apprentissages, certaines actions ne sont pas automatisées (l'écriture, le fait de focaliser son attention ou d'inhiber les distracteurs, la lecture). Ils se trouvent en difficulté lorsqu'ils doivent réaliser ces tâches en même temps qu'une autre : écrire tout en écoutant, ou en lisant par exemple.

Deux difficultés spécifiques


La lecture :

Certains élèves présentant des troubles des apprentissages sont confrontés à des difficultés d'acquisition du langage écrit qui vont persister durant toute leur scolarité et durant toute leur vie. Or la maîtrise de la lecture est nécessaire à l'acquisition des savoirs et savoir-faire dans toutes les disciplines, générales ou
professionnelles.

C'est pourquoi il est indispensable que l'apprentissage de celle-ci se poursuive bien au-delà du cycle des apprentissages fondamentaux, car en dépit d'un enseignement adapté la lecture reste lente, hachée et souvent erronée.

Il s'agit de donner aux élèves présentant des troubles des apprentissages les moyens de renforcer les compétences qu'ils maîtrisent et de continuer leurs acquisitions.

Cela implique des aménagements, qui visent à :

  • réduire les difficultés propres aux compétences de la lecture, poursuivre le travail qui conduit à la reconnaissance du code pour que l'identification devienne plus rapide ;


  • mettre en place des stratégies pédagogiques de contournement de l'écrit, poursuivre le travail sur la mémoire immédiate (c'est elle qui est mobilisée par la lecture). Lire c'est la capacité de mémoriser et traiter les informations sur un laps de temps court. C'est ainsi que l'on donne du sens aux textes lus.
Ces aménagements profitent non seulement aux élèves présentant des troubles des apprentissages, mais également à tous les élèves qui éprouvent des difficultés en lecture.

Les langues vivantes étrangères : l'anglais

Parmi les troubles des apprentissages, certains ont un retentissement plus important sur l'enseignement des langues vivantes. C'est le cas notamment pour la dyslexie qui, parce qu'elle est liée à une désorganisation de la relation graphème/phonème, perturbe l'identification du code écrit. Cela a des incidences sur l'apprentissage des langues vivantes étrangères et tout particulièrement de l'anglais. En effet, la langue anglaise présente la particularité d'être peu transparente : un phonème peut s'écrire sous forme de nombreux graphèmes, beaucoup plus qu'en français (en français, 36 phonèmes pour 190 graphèmes, en anglais 40 phonèmes pour 1120 graphèmes).

À partir du CE1, les élèves reçoivent un enseignement de langues vivantes. À l'issue de l'école primaire, ils doivent avoir atteint le premier niveau du CECRL (cadre européen commun de référence pour les langues).

Dès la classe de sixième et jusque dans les établissements d'enseignement général et technologique, l'apprentissage d'une langue vivante étrangère est obligatoire, au titre de la LV1. C'est à partir de la classe de quatrième que le choix d'une seconde langue vivante s'impose à l'élève. Toutefois, si le choix de l'anglais n'est pas rendu obligatoire, il est important que les élèves, quels que soient leurs troubles, puissent y avoir accès car de nombreuses formations en particulier professionnelles comportent une évaluation en anglais.

Pour cela, des aménagements spécifiques à l'apprentissage de cette langue vivante étrangère doivent être mis en oeuvre. Ils visent à :

  • donner du sens à partir de supports visuels et kinesthésiques (images, schémas heuristiques, pictogrammes, imitations, mimes, manipulation d'étiquettes.) ;


  • permettre l'apprentissage de la phonétique, à partir de supports auditifs (chants, jeux de sons différents, intonations).
Le choix de la langue vivante par les parents et l'élève est dicté d'une part en fonction de l'offre disponible dans les établissements et d'autre part en fonction du projet professionnel du jeune.

L'apprentissage d'une deuxième langue vivante peut être, pour l'élève dyslexique, l'occasion de découvrir une langue « transparente », comme l'espagnol. Il pourra ensuite envisager de la conserver, comme la réglementation l'autorise, comme LV1.

Voici quelques exemples d'adaptations : ces outils et aménagements pédagogiques doivent être personnalisés et correspondre aux besoins de l'élève, à ses capacités et à ses attentes. Il ne s'agit pas de les appliquer dans leur totalité. Ces actions peuvent également être profitables aux élèves en difficulté.
 
aménagements
 
aménagements
 

Ressources



EDUSCOL : Guides pour « scolariser les élèves handicapés »
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/ASH/81/9/scolariser_eleves_handicapes_114819.pdf

Troubles « DYS » de l'enfant. Guide ressources pour les parents INPES
http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1276.pdf


Association pour la recherche des troubles de l'apprentissage :
http://www.arta.fr/

COGNI-SCIENCES « spécificité des difficultés scolaires des enfants dyslexiques »
http://www.cognisciences.com/rubrique.php3?id_rubrique=4


Guide pratique « Difficultés et troubles des apprentissages chez l'enfant à partir de 5 ans » Société française de pédiatrie avec le soutien de DGS
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Difficultes_et_troubles_des_apprentissages_chez_l_enfant_a_partir_de_5_ans.pdf

EDUSCOL : Lecture de mots et dyslexie : approche cognitive
http://eduscol.education.fr/recherche.php?recMot=dyslexie&type=Simple&recPer=per


« Aider les élèves souffrant de troubles des apprentissages » Logiciels pour les élèves dys
http://blog.crdp-versailles.fr/ressourcesdysgarches/public/PDF/RESSOURCES_POUR_L_ENSEIGNANT/OUTILS/Logiciels_et_materiel_adaptes_aux_eleves_dys_par_le_groupe_dys_du_Gard.pdf

Académie de Poitiers Le premier degré : Les dys
http://ww2.ac-poitiers.fr/ecoles/spip.php?rubrique47

Module de formation réalisé par le bureau de la personnalisation des parcours scolaires et de la scolarisation des élèves handicapés DGESCO.

Ont également participé à l'élaboration de ce module :
D. Cabouat : Fédération française des Dys
B. Céleste : INS HEA
L. Bacot : Fédération des APAJH
B. Kail : APF
V.Tricotet : Conseiller départemental TSL
M. Dutrieux : Enseignante référente
C. Gallet : TSA 77
KG. Angenon Delerue : Hypersupers TDAH France
 

Glossaire


CAMPS = centre d'action médico-sociale précoce
CDAPH = commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées
CLIS = classe pour l'inclusion scolaire
CMP = centre médico- psychologique
CMPP = centre médico-psycho pédagogique
ESS = équipe de suivi de la scolarisation
IME = institut médico-éducatif
LPC = livret personnel de compétences
MDPH = maison départementale des personnes handicapées
PPS = projet personnalisé de scolarisation
SESSAD = service d'éducation et de soin à domicile
SIPFPRO = section d'initiation et de première formation professionnelle (au sein d'une unité d'enseignement)
ULIS = unité localisée pour l'inclusion scolaire
 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Ecole tous niveaux, Collèges tous niveaux

type pédagogique : analyse de pratique

public visé : chef d'établissement, enseignant, inspecteur

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

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Sommaire


Cadre général de la scolarisation des élèves handicapés
1. La règlementation en matière de scolarisation
2. Le livret personnel de compétences pour les élèves en situation de handicap
3. Les aménagements d'examens

Les acteurs de la mise en oeuvre de la scolarisation
1. Les parents
2. L'enseignant référent pour la scolarisation des élèves handicapés
3. Le médecin de l'éducation nationale
4. L'infirmière scolaire
5. Les personnels chargés de l'aide humaine

Des parcours de formation personnalisés

1. Le projet personnalisé de scolarisation (PPS)
2. Les partenaires extérieurs
3. Les Services d'Éducation et de Soins Spécialisés à Domicile (SESSAD)
4. Établissements médico-sociaux ou sanitaires

Troubles des apprentissages
1. Définition
2. Textes spécifiques concernant les élèves présentant des troubles des apprentissages
3. Le Projet d'Accueil Individualisé (P.A.I)
4. Les aménagements pédagogiques

Les évaluations

La mise en oeuvre

Deux difficultés spécifiques

Ressources

Glossaire

handicap et scolarité - Rectorat de l'Académie de Nantes