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Apprends à danser avec Éléa : la phrase en 3 temps - étapes 1 et 2

mis à jour le 10/05/2025


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Ce projet propose un parcours numérique structuré en trois étapes distinctes pour maîtriser l'analyse de phrases complexes. La première étape révise les fondamentaux à travers un support de cours et l’intégration d’un logiciel externe d’analyse grammaticale : igrammaire. La deuxième étape consolide ces acquis par des exercices ciblés. La troisième étape se concentre sur l'identification et l'analyse des subordonnées. En utilisant l'outil igrammaire et un système de badges motivant, les élèves développent progressivement leur autonomie dans l'analyse syntaxique, les préparant ainsi à être plus confiants lors de l’épreuve orale du Baccalauréat.

mots clés : étude de la langue, numérique, Éléa


Présentation

Nature de la ressource : parcours numérique d'apprentissage sur Éléa en trois étapes autour de la syntaxe de la phrase.

La ressource est divisée en deux parcours Éléa distincts :
  • Étapes 1 & 2 : La valse de la phrase à deux pattes et sa danse d’entraînement
  • Étape 3 : Le Tango des subordonnées (article séparé à lire ici)

Les deux parcours comprennent :
  • des supports de cours pour révision autonome
  • des exercices de consolidation des fondamentaux concernant l’analyse de la phrase
  • des activités d'entraînement sur l'identification des subordonnées

Les parcours sont divisés en plusieurs sections : une partie est réservée aux documents de cours au début des étapes 1 et 3.

Cet article concerne plus spécifiquement le premier parcours incluant les étapes 1 et 2.


Pourquoi cette activité et cet outil ?

Ce travail s'inscrit dans une démarche de révision, de consolidation et d'approfondissement de l'analyse de la phrase en classe de Première. L'objectif est double : permettre aux élèves d'acquérir une maîtrise solide de l'analyse syntaxique et développer leur capacité à verbaliser leur raisonnement grammatical. Cette approche vise à les préparer efficacement aux exigences de l'épreuve du Baccalauréat, notamment dans sa dimension orale où ils doivent pouvoir adapter leur analyse aux demandes de l'examinateur. L'accent est mis sur le développement de l'autonomie et de la confiance des élèves dans leur maîtrise des outils grammaticaux.
Comment répondre à la question : « analysez la phrase suivante ? » qui représente la majorité des questions de grammaire à l’oral du Baccalauréat quand l'approche scolaire découpe la grammaire en éléments séparés au lieu de montrer comment ces éléments fonctionnent dans un système cohérent ? Les élèves peinent souvent à développer une vision globale de l'analyse syntaxique. Pour remédier à cela, j'ai choisi de tester et d'utiliser "igrammaire", un outil développé par Loïc Pastor (Académie d'Aix Marseille), qui facilite l'analyse de phrases par des manipulations syntaxiques. L'accent est mis sur le raisonnement de l'élève et sa capacité à justifier son analyse plutôt que sur une simple validation binaire.

Quelle a été la démarche mise en œuvre ?

La réflexion autour des outils numériques s’est portée sur l’intégration d’Éléa dans les pratiques de la classe en cherchant à savoir comment son utilisation pouvait favoriser une réflexion approfondie sur la langue et développer la persévérance des élèves grâce à un parcours d'apprentissage structuré.

Plusieurs questions se sont posées au début de ce travail : comment intégrer la leçon dans l'ensemble du dispositif ? Comment envisager et structurer les activités à faire en classe et celles réservées au travail hors classe ? Comment faire pour que les élèves s’emparent du parcours et restent motivés jusqu’au bout ? Comment adapter le dispositif à tous les élèves ? L'approche retenue a été de tenter plusieurs modalités en testant le parcours dans deux classes possédant des profils différents. La réponse à certaines questions mentionnées ci-dessus a été de fournir un cadre clair aux élèves ainsi qu’un cours rédigé et distribué sous la forme d’un livret. Cela permet aux élèves d’avoir un document de référence : cela rassure ceux qui se sentent mal à l’aise avec les outils numériques – ce support s’arrête avant la classification des différentes subordonnées, qui fait l’objet de l’étape 3. 
Afin d’engager et de maintenir la motivation, le parcours respecte la modulation des trois paramètres suivants : 1- niveau de difficulté 2- engagement cognitif nécessaire 3- durée de l’activité.
Le parcours proposé sur Éléa s'organise en trois étapes. L'étape 1 comprend la leçon qui, initialement prévue en présentiel, est devenue un support de révision et d'assimilation du cours en autonomie à la maison. La partie finale de l’étape 1 sur igrammaire s’est faite en classe puis à la maison. L'étape 2 vise à consolider les acquis fondamentaux et surtout à maintenir les élèves en activité. L'étape 3, divisée en deux modules, se concentre sur l'identification des différentes subordonnées et propose des exercices de mémorisation et d'entraînement.
Afin de baliser l’apprentissage et de le rendre plus concret côté élèves, les parcours incluent un système de badges qui les motivent et valident leur progression. L'évaluation combine des notes traditionnelles pour certaines activités et de l'auto-évaluation pour d'autres.
 

Description des étapes, de leurs contenus et de leurs mises en œuvre


Étape 1 : la valse de la phrase à deux pattes

L’étape 1 propose des activités plutôt faciles, rapides et calquées sur le cours permettant la délivrance d’un premier badge. Les éléments constitutifs de ces activités sont principalement des modules H5P comprenant des activités simples. La deuxième partie comprend l’analyse sur igrammaire et sa remise en ligne. Un seconde badge « expert » est délivré lorsque l’évaluation est effectuée par le professeur.
Conçue pour accompagner le cours, l’étape 1 a pour objectif la révision de l’analyse de la phrase (identifier la structure GS+GV= modèle P), la révision des fonctions grammaticales principales et l'apprentissage des manipulations syntaxiques qui permettent une analyse rigoureuse. En effet, les élèves ont souvent tendance à essayer de deviner les fonctions plutôt que d'utiliser des méthodes d'analyse précises. Or ces manipulations permettent une auto-évaluation : lorsque l’analyse est effectuée à l’aide de ces manipulations, il n’y a pas d’erreur possible. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’intégrer igrammaire à ce parcours. Ce logiciel en ligne permet d’analyser des phrases sous la forme du modèle de base, et cela par une succession de manipulations permettant d’aboutir à une analyse complète : encadrement, pronominalisation, suppression, déplacement. Le logiciel suppose la préparation rigoureuse en amont d’un corpus de phrases à analyser. Afin d’aider les élèves à s’approprier l’outil, j’ai fourni l’analyse complète des 3 premières phrases sur la feuille de cours et nous avons refait l’analyse de ces phrases en classe.

La particularité de ce logiciel est de ne pas fournir de rétroaction : ce qui n’est pas évident pour les élèves habitués à être satisfaits immédiatement. À l’inverse, d’autres exercices de ce parcours fonctionnent sur ce modèle de réponse immédiate mais, ici, le but est d’obliger l’élève de première à fournir la meilleure analyse possible. Les élèves ont finalisé ce travail à la maison qu’ils devaient ensuite remettre en ligne sur Éléa. J’ai évalué ce travail.
Le temps nécessaire pour ce cours a été de deux séances, incluant l'explication du cours, les démonstrations et les exercices pratiques avec igrammaire abordés de manière explicite.
Selon les classes et leur niveau initial, il peut être nécessaire de pratiquer l’analyse syntaxique à chaque séance en utilisant éventuellement igrammaire afin de familiariser les élèves à l’utilisation des manipulations. C’est ce que j’ai fait avec l’une de mes deux classes de première, plus fragile que l’autre. Dans la seconde classe, les élèves sont venus avec leur ordinateur et ils ont pu s’entraîner à utiliser igrammaire en classe. https://igrammaire.com/site/
Une fois les manipulations et tests effectués, c’est à l’élève de décider si le complément sélectionné est complément de verbe ou de phrase. Pour cela il doit répondre à trois questions qui correspondent aux trois manipulations. C’est ce raisonnement systématique que les élèves retrouvent dans les exercices de l’étape 3.
 


Étape 2 : la danse d’entraînement

Cette étape a pour objectif principal le maintien dans l’activité par des exercices d’entraînement autour des pré-requis :
  • Exercice 1 : mots-mêlés - les conjonctions et adverbes de coordination
  • Exercice 2 : exercice de pronominalisation (évalué avec une note minimale de réussite de 8 sur 10)
  • Exercice 3 : identifier les verbes conjugués puis reconstituer des phrases complexes.
  • Exercice 4 : utiliser les pronoms relatifs (évalué avec une note minimale de réussite de 10 sur 20)
  • Exercice 5 : coordonner des propositions juxtaposées en respectant le lien logique présenté sous la forme d’un indice.
Ces exercices sont assez faciles et rapides à effectuer mais certains élèves ont rencontré des difficultés avec la pronominalisation. Toutefois, l'analyse des rapports d'activité révèle un engagement remarquable, certains élèves allant jusqu'à recommencer l'exercice 15 fois pour atteindre un score parfait.
 

Bilan - Quelles plus-values pour les élèves/pour l’enseignant ?

L’utilisation du logiciel igrammaire s’est révélée fructueuse bien que son ergonomie ne soit pas toujours très fluide. Une vigilance accrue doit être observée lors de la création du corpus. Il faut éviter les inversions sujet - verbe, privilégier les compléments circonstanciels déplaçables et ne pas les positionner en début de phrase (afin de pouvoir les déplacer), ne pas utiliser de pronom sujet ou complément (afin de pouvoir les pronominaliser ultérieurement) et éviter les cas de pronominalisations qui produisent un accord du participe passé, le logiciel n’effectuant pas la transformation lors du test. En revanche je recommande de développer le sujet par différentes expansions afin d’obliger les élèves à utiliser la manipulation d’encadrement (« c’est…qui »). Par ailleurs, il est impératif de tester et ajuster le corpus avant de le soumettre aux élèves. Enfin, dernière remarque, je pense qu’il faut limiter le nombre de phrases du corpus. Celui-ci était de 6 phrases et cela représentait déjà un travail important et suffisant pour une activité faite en autonomie.
Les élèves ont besoin de progresser et de savoir qu’ils progressent. Le cahier de texte côté élève est une succession de “validations”. Le système de badges constitue donc un atout formidable pour renforcer la motivation et la clarté de l’apprentissage. Le fait de scinder le cours en 3 étapes - même si la seconde est un peu artificielle - a permis de maintenir l’intérêt jusqu’au bout. En revanche, il aurait fallu amorcer ce travail plus tôt dans l’année afin de permettre aux élèves d’assimiler plus tranquillement les concepts de base.
L’utilisation d’un parcours structuré sur Éléa permet une meilleure visibilité sur les pratiques des élèves et leur rythme de travail.
 
auteur(s) :

Hélène BILLET, lycée Aristide Briand à Saint Nazaire

information(s) pédagogique(s)

niveau : 1ère

type pédagogique : démarche pédagogique, scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe, travail à distance

référence aux programmes :

  • Les relations au sein de la phrase complexe.
  • La syntaxe des propositions subordonnées relatives.
  • Les subordonnées conjonctives utilisées en fonction de compléments circonstanciels.

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