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la dictée du brevet 2015 à l'envers

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Souvenez-vous de l'expérimentation sur le développement de compétences orthographiques menée en classe de 3ème à l'aide de tablettes numériques dotées d'une application de transcription automatique. (voir article de l'espace pédagogique).

Nous avons 
à nouveau testé l'outil avec l'extrait de Désert de Jean-Marie Gustave Le Clézio donné lors de l'épreuve de français du brevet 2015 (série générale).

Voici la copie rendue par la machine accompagnée de quelques observations.


Texte original

Signalons d'emblée que cette dictée extraite de Désert (1980) de JMG Le Clézio fait 614 signes et correspond bien aux consignes données dans la note de service du 24 février 2012 marquée par un allongement de la dictée : "La maîtrise de la langue et de l'orthographe est évaluée [...] par la dictée d'un texte de 600 à 800 signes, de difficulté référencée aux attentes orthographiques des programmes." 



 

Texte obtenu avec l'application de transcription  


 

Observations et note obtenue sur 6

  • Une nouvelle fonctionnalité a été découverte en réutilisant cet outil : la possibilité une fois le texte dicté à la tablette d'ajouter la majuscule à chaque début de phrase. Souvenez-vous de la majuscule à "Résistance" l'année dernière dans cette dictée où Kessel n'en mettait justement pas. Il est intéressant de noter cette fois que l'application n'en a pas mis au nom "terre" contrairement à certains candidats qui ont sans doute pensé qu'il s'agissait de la planète.


 
  • Le mot "gangue", qu'il était recommandé d'écrire au tableau pendant l'épreuve est correctement orthographié. Cette nouvelle dictée à la machine confirme que cette dernière est imbattable en matière d'orthographe lexicale. De même, la machine écrit bien "brûle" dans la dernière phrase tandis qu'on acceptait "brule" conformément aux recommandations orthographiques de 1991.


  • Le pluriel à "leurs lèvres" et le singulier à "leur langue", nombre qui a souvent entraîné des erreurs dans les copies des candidats (et faute non sanctionnée conformément aux consignes de correction) n'est pas commise par la machine.


  • On remarque rapidement en revanche que l'outil de transcription trébuche sur le pluriel général de ce texte, ne parvenant pas à "entendre" la liaison du début (ils étaient nés/il était né) et à "comprendre" que les sujets sont au pluriel dans tout l'extrait. Il est intéressant de noter quand on dicte à la machine "ils étaient normaux", que la machine orthographie l'énoncé correctement. L'homophonie "né/nés" est en effet rompue avec "normal/normaux" : le pluriel du couple sujet/attribut de la phrase deviennent alors "évident". "Ils étaient devenus", à la fin du texte, n'est pas entendu au pluriel par la machine, qui n'accorde pas l'adjectif "muet" en conséquence, ni "plein". Notons que cette forme au singulier "plein" était acceptée dans le barème : on pouvait conclure que l'adjectif se rapportait au nom commun qui précède "désert", au singulier.


  • La phrase de 4 mots "la faim les rongeait" a également posé beaucoup de problèmes à la machine. On a beau dicter de façons différentes; on obtient irrémédiablement "la fin" ... Mais quand on dicte le même énoncé cette fois au présent "la faim les ronge", le logiciel ne fait pas d'erreur, ce qui tendrait à montrer que la machine va interroger une base de données où la fréquence d'usage a de l'importance : le présent de l'indicatif "la faim me ronge" est plus courant que l'imparfait. La requête "la faim les ronge" obtient en effet sous le célèbre moteur de recherche 307 000 résultats quand "la faim les rongeait" n'en obtient que 60 300. Notons enfin sur ce point que les consignes de correction demandaient de ne pas pénaliser le candidat qui écrit "la fin".


  • la tablette dotée de l'application de transcription obtiendrait la note de 3.0/6.



Emmanuel Vaslin, Iatice Lettres, Nantes

 

 

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