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lecture et écriture dans un atelier d’écriture numérique créative

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Comment penser et mener les interactions entre lecture et écriture dans le cadre d'un atelier d'écriture ?
 




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L’atelier d’écriture comme atelier de lecture
La pratique de l'atelier d'écriture entraîne la découverte et la lecture de textes d'auteurs qui servent de point de départ, d'appui ou de prolongement, et visent à inspirer les propositions d’écriture de l’animateur. Des textes sont là parce qu’ils posent une ou plusieurs questions d’écriture, parce qu’ils questionnent aussi l’animateur. Animer en tenant compte de ses propres préoccupations, les donner en partage, c’est se rendre au centre de l’animation.

Donner la possibilité d’autres voix
Venir avec ses propres textes, venir avec ce qui nous anime, c’est encore donner la possibilité à d’autres voix de se faire entendre. La littérature contemporaine, la littérature expérimentale, les auteurs francophones et les écrivains femmes en particulier, ont alors toute leur place. C’est donner la possibilité, si on le souhaite, d’aller aborder des sujets parfois un peu éloignés des manuels scolaires ou des programmes. Cela revient dans tous les cas à parler à partir de soi et non plus d’un vague lieu commun parfaitement inidentifiable.

La lecture oralisée comme création
Si la lecture est présente dans l'atelier d'écriture, c'est déjà par celles qu'effectuent les participants de leurs propres textes. Peut s’initier alors un travail sur la lecture oralisée qui est aussi création. C'est un travail sur le corps (François Bon, "Petit répertoire d’exercices sommaires pour la lecture à voix haute", tiers livre magazine), sur le rythme, sur la voix, qui peut et doit aboutir à une oralisation d’un texte mis en ligne sur le blog.

Réactiver le "moi-peau"
Il s'agit également de la lecture des textes des autres. Une lecture qui n'est pas destinée à décortiquer, à analyser en détail, mais qui cherche des pistes dans les textes, des fils que l’on pourrait tirer pour continuer de tricoter les textes. Il faut se mettre en quête de ce que les textes produisent chez chacun, de ce que l'on entend à leur lecture, de ce que l'on ressent. Cela revient à réactiver le "moi-peau" de Didier Anzieu, cette membrane sensible où se jouent les échanges entre le dehors et le dedans. Toucher davantage cette fibre sensible que de faire appel à l’intellect. Des récurrences, des réseaux, des correspondances entre les divers textes lus, sont pistés et suivis. C'est affaire de contrastes, allers-retours,  articulations…

Échange et bienveillance
Tout ceci se dit et s’échange dans l’absolue nécessité de la bienveillance. L’atelier est pensé comme un espace sûr.  Ces retours ne doivent pas être l’apanage du seul animateur, il faut, c’est important, que tout le groupe apprenne à se mettre au service de l’individu, et vice-versa. C’est le principe fondamental de l’atelier que celui de prendre l’habitude de travailler ensemble, de s’écouter, de prendre en compte les idées des autres pour enrichir sa propre pensée, ses compétences, son inspiration. Penser l’atelier comme un espace de parole, démocratique, un espace encore qui vise à l’autonomie.

Les propositions d’écriture : de l’intérêt de la contrainte
Avant et après cela, il y a l’écriture. Les propositions d’écriture ne sont jamais des sujets de rédaction. On ne cherche pas à faire rédiger, on cherche à faire écrire. Ce n’est pas demander de raconter des histoires ou chercher "l’expression de soi". Facebook, Twitter, Instagram, YouTube, Myspace ont été inventés pour que des millions de gens puissent "s’exprimer", ce que beaucoup font déjà à longueur de journée. 
Il s'agit donc de passer de la première écriture à la deuxième, si l’on préfère de l’écriture utilitaire à l’écriture créative. Ce sont donc bien des champs d’expérimentation que l'on cherche à faire traverser, d’où l’intérêt de la contrainte, qui pousse à l’écriture, la déclenche.

La recherche du saisissement de la langue

Ce qui est cherché en atelier, c’est le saisissement de la langue : comment faire pour mettre nos participants dans la posture d’un écrivain. Cela revient à les inviter à aller travailler la langue comme une pâte, pour reprendre l’expression de François Bon, travailler le "comment" et pas le "quoi" et à chaque fois mener avec eux une "méta" réflexion sur les productions. 
Exercer les participants à conscientiser leur écriture constitue en effet l’autre axe fondamental de l’atelier. Qu’est-ce qui est produit quand… ? Qu’est-ce qui serait produit si… Écrire un texte de mille mots, c’est se poser mille questions, sans compter les signes de ponctuation... Ce qui passe par de nombreuses, très nombreuses relectures. Il faut des trouvailles, certes, mais il faut aussi du travail. On voit là encore les brèches qui s’ouvrent pour aborder, quelque peu différemment peut-être, des questions relatives à la mécanique de la langue. Là encore, des élèves se révèleront étonnamment ressources.


 

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