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quelles activités de Mise en Train (MET) dans les cours de lettres

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Définition

La mise en train est une activité rituelle liminaire qui permet de remobiliser des savoirs abstraits en visant l’acquisition d’automatismes.  Elle s’inspire des tâches rituelles en mathématiques. Elle permet de travailler sur le savoir-être et participe de la "solennisation" du cours. Elle favorise un enseignement spiralaire. Elle possède une fonction rassurante et "apéritive". Elle permet de gérer les débuts d’heure (appel, vérification du travail personnel) en mettant rapidement les élèves en activité.


Principes
 
  • Elle concerne toute la classe, tous les élèves sont en activité.
  • Elle favorise le travail de réflexion rapide.
  • Elle ne donne pas lieu à une évaluation ; elle est gratuite. 
  • Elle ne vise pas à la production d’un écrit bilan, une institutionnalisation.
  • Elle peut recourir à l’écrit, plutôt au brouillon. 
  • Elle ne cherche pas à être exhaustive.
  • Elle peut être ludique.
  • Elle peut trouver plusieurs formes et modalités : orale, écrite, individuelle, collective, en groupes.      
  • Liminaire, elle ne dépasse pas cinq minutes (le temps d’une musique, un chronomètre, un sablier…)
  • Ce temps doit être formalisé, ritualisé, c’est une manière de solenniser le début de la séance.
  • Son but n’est pas d’aborder des savoirs nouveaux, mais de remobiliser, sous forme de prise de notes rapide par exemple, des savoirs abstraits.
  • Il s’agit de mobiliser des mécanismes.
  • Elle implique la réitération, sous des formes variées, selon une durée donnée pour permettre l’imprégnation.
  • Elle peut être complètement décrochée du contenu de la séance qu’elle ouvre.
  • Elle peut aussi s’articuler avec elle (utiliser une phrase du texte qui sera support de la séance ; elle peut porter sur l’objet qui sera étudié plus complètement et systématiquement au cours de la séance).
  • Si des erreurs sont présentes, régulations possibles : verbalisation rapide de la démarche qui a conduit à l’erreur ; retour ultérieur à l’écrit de référence s’il s’agit d’un savoir déjà abordé ; verbalisation de la bonne réponse ou des bonnes réponses pendant la mise en commun.


Difficultés et pistes de résolution

Les MET favorisent un fractionnement du temps qui peut être nuisible aux apprentissages.
  • Les MET permettent, au contraire, de conserver sur un temps long (quelques semaines, une période, une année…) un objet d’apprentissage et de le stabiliser 
  • Elle s’inscrive dans une logique circulaire, éventuellement spiralaire (si on complexifie au cours de l’année).
  • Le reste de la séance n’est pas affecté, n’est pas fractionné ; la MET constitue un prélude.
  • Il est important d’être rigoureux sur le temps : mise au travail rapide, et brièveté de la MET.
  • La répétition est essentielle dans ce mode de mémorisation ; plusieurs possibilités : même type de MET au début de plusieurs séances d’affilée, organisation en pointillés (d’une séance à l’autre, changer de type de MET, en revenant régulièrement sur le même type : un type de MET par jour de la semaine…) 
  • Il est possible d’élaborer une progression sur l’année en variant les types de MET selon les périodes (exemple : MET "révisions en vue des examens").
  • Cette approche peut permettre d’alléger des séances massives sur des objets abstraits. Le travail sur la notion initié en MET peut donner ensuite lieu à une stabilisation sur une séance pratique. De même le travail peut se poursuivre en MET, parallèlement à un autre chapitre.

Quels supports choisir ?
Les supports doivent entrer en cohérence avec les finalités de la MET : rapidité, mobilité, pas d’institutionnalisation en bonne et due forme.

Supports pour le professeur :
- vidéoprojecteur (photographie d’une copie, texte, phrase…)
- pas de support : une question posée à la classe ou écrite au tableau
- des supports imprimés montrés à la classe
- documents individuels pour les élèves : moins pertinents (lenteur de la distribution, peuvent aller à l’encontre d’un questionnement collectif)

Supports pour les élèves :
- feuille de travail, cahier de brouillon… : notes ultra-rapides, schématiques, visuelles
- logique d’ardoise : on ne conserve pas la trace de l’activité
- cahier de recherche, notebook

Quelle motivation ? MET et prévention du décrochage ?
  • Elles permettent d’accorder du temps à des éléments abstraits, auxquels des élèves peinent à donner du sens.
  • Elles permettent d’aborder ces éléments de manière dédramatisée, sans enjeu d’évaluation, de sanction, sans y passer une heure d’affilée.

Que faire des difficultés qui apparaissent au cours de la MET ?
Si des élèves sont durablement en difficulté sur certaines activités proposées en MET, prévoir un temps de remédiation :
  • Retour réflexif, entretien de type entretien d’explicitation (prendre le temps ; développer un mode de questionnement qui ne porte pas seulement sur l’objet visé, mais aussi sur les circonstances de leur apprentissage).
  • Récapitulation des méthodes possibles, des méthodes employées par les élèves, de leurs stratégies.
  • Le professeur peut expliciter les stratégies pertinentes.


Exemples : pistes d’activités et de mises en œuvre

Savoirs linguistiques
  • Savoirs conditionnels en orthographe, par exemple identifier quand s’applique une règle ; ainsi, plutôt que de demander aux élèves d’accorder un verbe avec son sujet, leur demander d’identifier dans un énoncé des erreurs d’accord.
  • Analyser une phrase hors contexte qui se retrouve dans la séance. 
  • Manipuler des racines grecques ou latines. 
  • Constituer un réseau de mots, trouver des synonymes ou des antonymes.
  • Repérage d’erreurs dans une phrase fautive avec nécessité de les expliquer.

Savoirs culturels et littéraires
  • Identifier rapidement (pour développer des stratégies de lecture ; démarche par rapport à des objets textuels). 
  • Titres d’œuvres à mettre en lien avec des genres, des époques, des auteurs, des mouvements culturels, des aires géographiques… 
  • Questions sur un auteur ou mouvement littéraire à identifier.
  • Identifier des figures de style.

Savoirs méthodologiques (savoirs sous-jacents)
  • Faire s’interroger les élèves sur ce qu’est une bonne réponse.
  • Définir les qualités ou les défauts d’une prise de note ou d’un extrait de copie.
  • Analyser des consignes, analyser des sujets, analyser la pertinence d’une réponse par rapport à une consigne, relever les qualités et les défauts d’une réponse.
  • Mesurer la pertinence d’une proposition, d’un raisonnement.

Autres pistes d’activités 
  • Réaliser un nuage de mots-clés sur un cours, un texte, une notion…     
  • Restituer une phrase du cours précédent.

Autres pistes de mises en oeuvre
  • Faire animer la MET par un ou plusieurs élèves : un élève prend en charge la trace écrite à la fin du cours sur un cahier de classe et en fait le compte-rendu au cours suivant (le compte-rendu évolue dans l’interaction).
  • S’appuyer sur les interactions entre élèves pour réguler et mutualiser (plutôt que ce soit le professeur qui n’apporte des réponses).


Exemple de mise en pratique

"Activités sur les savoirs liguistiques au collège", Mélanie Brioude, Collège Pierre et Marie Curie de Chemillé.

Mise en pratique

Dans le classeur, une partie est dédiée aux activités de mise en train. Côté restitution, les réponses orales et les réponses écrites alternent selon les exercices. La classe commente les propositions de plusieurs élèves et une synthèse est faite ensuite.  Quand il s'agit de réponses plus formelles, comme la grammaire, la réponse peut être notée au tableau par un élève. Dans l’exemple ci-dessous, une consigne est traitée au début d’une séance.



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