III- Analyse et bilan
- Quelles sont les plus-values pour les élèves et pour l’enseignant ?
Le parcours ÉLÉA utilise la ressource de « restriction d’accès » : il est nécessaire d’obtenir un pourcentage de réussite minimum pour passer à la suite. Le pourcentage choisi ici est assez élevé (autour de 80%). Ainsi les élèves sont amenés à développer des stratégies pour réussir. De plus, ils sont obligés de relire le texte jusqu’à ce qu’ils trouvent la bonne solution. L’épisode 1 a été lu de nombreuses fois avant de passer à l’épisode 2.
L’activité s’est avérée très engageante car les élèves ne se sont pas sentis en difficulté – la recherche d’un nom ne leur semble pas inaccessible – en revanche ils avaient envie d’avancer dans le parcours.
C’est un moyen efficace de revoir les bases d’identification d’un nom par la pratique. Par ailleurs cela permet de faire découvrir certains noms moins évidents à identifier comme :
un peu, quarante ans, deux heures. D’autres observations ont été effectuées lors de cette séance : le rôle des adjectifs, celui des déterminants et pour certains élèves vraiment en difficulté, les verbes.
La présence d’une élève espagnole dans la classe a aussi permis de souligner le parallèle avec une autre langue.
Pour le professeur, ce parcours favorise une réflexion sur la façon d’enseigner l’étude de la langue et l’observation des élèves : leurs difficultés, leur cheminement, la façon dont ils transfèrent leurs connaissances, le passage à la pratique. C’est également très instructif pour la rédaction des consignes avant de se lancer dans l’élaboration de parcours numériques à distance. J’ai modifié plusieurs consignes afin de les adapter aux élèves en leur demandant ce qu’ils comprenaient.
- Adaptations après avoir testé le parcours avec deux classes différentes.
Proposer une fiche comprenant la liste des noms à chercher dans le dictionnaire (épisode 3) pour les élèves non scripteurs. Proposer une grille vierge comprenant deux colonnes de 20 cases pour faciliter l’inscription des 20 mots de l’épisode 3. Ces adaptations ne sont pas indispensables, néanmoins elles peuvent permettre de raccourcir la durée du travail. Pour ma part, j’ai trouvé intéressant de voir les élèves non scripteurs, dyslexiques et ayant des troubles de l’attention trouver des stratégies pour réussir l’exercice. Il leur aura fallu 20 minutes de plus que pour les autres élèves, ce qui reste un bon score.
L’épisode final : le premier document montrait des pointillés entre chaque nom supprimé, de ce fait les élèves pensaient qu’ils devaient compléter les mots manquants. Pourquoi ne pas avoir retenu une telle consigne ? Tout d’abord parce que c’est une consigne beaucoup plus complexe que celle prévue initialement or ce parcours est long, il ne doit pas être difficile. De plus, l’objectif final est de montrer aux élèves qu’ils réussissent à comprendre la chute de la nouvelle en ne disposant pour cela que des noms. Si le verbe permet d’animer la phrase, c’est bien le nom qui lui donne du sens.
- Quel est l’apport du numérique ?
L’exercice de substitution de noms est librement inspiré du cahier « La grammaire en texte » des éditions
Accès. Ayant pratiqué la version papier et la version numérique, je peux comparer les deux. L’avantage de la version papier réside dans une implication des élèves par paires, mais généralement ce qui les motive est d’avoir le droit de colorier les images à la fin. La version papier ne fonctionne pas très bien sur plusieurs séances. La plus-value du numérique réside dans l’implication et l’engagement des élèves. Les exercices sur les extraits du récit leur semblent ludiques et variés. Il est donc possible de les maintenir plus longtemps dans l’activité. La recherche dans le dictionnaire en ligne est plus facile pour eux, ils peuvent utiliser le copier-coller contrairement à la version papier. Avec le parcours numérique, il leur semble plus facile d’inventer des stratégies de réussite. Dans les faits, le professeur doit aider et orienter les élèves au fur et à mesure de l’avancée du travail.
L’enjeu principal reste la mise en œuvre d’un parcours pédagogique incluant la leçon, l’utilisation du cahier et les activités numériques.
- Transposition, utilisation de ce parcours
Le parcours peut être téléchargé et utilisé directement ou modifié pour être adapté à une classe particulière. On veillera à bien vérifier et adapter les restrictions de passage avant de le soumettre à la classe, cela n’étant pas modifiable ensuite. Si le parcours est réalisé en deux ou trois fois, il peut être utile de créer un clone du parcours sans restrictions pour les épisodes déjà réalisés afin que les élèves puissent circuler librement entre les pages mais surtout pour pallier les inévitables absences d’élèves puisque seul un des deux membres du binôme se connecte.
La trame du parcours peut être utilisée avec un autre texte – moins « glauque » – plus simple, plus court….. mais en conservant une nouvelle à chute afin de maintenir l’intérêt jusqu’au bout !