Bilan
1. Rendre visible le processus d’écriture : un levier pour la réécriture
Le recours au numérique facilite considérablement le travail de réécriture. L’usage du Wiki individuel sur Éléa permet de visualiser chaque étape du processus, grâce à l’historique des versions et au surlignage automatique des modifications (ajouts, suppressions). Ce travail de traçabilité s’avère doublement bénéfique :
- Il valorise les efforts des élèves, qui prennent conscience de l’évolution de leur production. Il leur est en effet demandé de comparer les différentes versions de leur travail, avant le dépôt de la version finale dans le devoir. Un temps de dialogue permet aux élèves de réagir et le professeur peut faire verbaliser les types de modifications réalisées.
- Il donne à l’enseignant une vision fine des ajustements linguistiques, permettant d’identifier les compétences mobilisées (enrichissement lexical, corrections grammaticales ou syntaxiques).

2. Différencier les parcours pour soutenir tous les élèves
La

plateforme Éléa a permis de mettre en œuvre une différenciation simple mais plutôt efficace. Grâce à un test de positionnement initial, chaque élève a été orienté vers une série d’exercices adaptée à son niveau (A ou B). La série B correspond au niveau attendu en 6e. Sur 15 élèves, 4 ont été orientés vers la série A en vocabulaire, et 6 en grammaire, un seul dans les deux séries A. Les profils des élèves concernés correspondent à des difficultés déjà repérées, la plupart disposant d’un PAI.
Les retours sont globalement positifs, en particulier chez les élèves les plus fragiles, qui ont apprécié les feedbacks immédiats fournis dans les exercices H5P, facilitant l’auto-correction en autonomie. La présence physique du professeur se révèle toutefois importante, pour rassurer et encourager les élèves qui ont besoin de la validation de l’enseignant pour avancer plus sereinement. Des explications supplémentaires ont également été nécessaires lorsque certains élèves se sont éloignés de l’objectif de compréhension en se focalisant sur le résultat chiffré à atteindre, quitte à répondre au hasard.
3. Travailler la langue en contexte : des effets contrastés
L’expérimentation visait à intégrer étroitement l’étude de la langue au travail d’écriture, via des activités interactives. Le bilan est contrasté, selon les volets travaillés.
Vocabulaire - Les activités ont permis de découvrir un lexique riche, en lien avec le portrait. Toutefois, au moment de la réécriture, les élèves n’avaient pas toujours bien mémorisé les mots travaillés. Une adaptation a été proposée en cours de séance : les élèves ont été invités à reparcourir les exercices dans un deuxième onglet pour retrouver les mots utiles. Cela a partiellement résolu le problème, mais une étape intermédiaire semble nécessaire : glossaire numérique intégré, ou répertoire lexical individuel (type corolle lexicale), pour ancrer durablement les mots nouveaux. Enfin, l’usage approximatif de certains mots dans les productions d’élèves montre une compréhension encore fragile.
Grammaire - Le travail sur l’adjectif a montré des résultats plus probants. Les élèves ont relu leurs textes avec un objectif grammatical clair. Certains ont même utilisé les outils du Wiki pour surligner les adjectifs et identifier leur fonction. Malgré quelques erreurs persistantes, la majorité des élèves a su corriger les accords attendus. Dans les exercices, ils ont pu expérimenter de manière visuelle et dynamique le fonctionnement de la langue, ce qui a probablement renforcé leur compréhension des notions abordées.
4. Structurer l’apprentissage par la scénarisation
La scénarisation rendue possible par Éléa a structuré l’ensemble du parcours. Les activités étaient organisées en sections progressives, accessibles selon des critères définis. Les élèves ne pouvaient accéder à l’étape finale (réécriture dans le Wiki) qu’une fois les exercices préparatoires réalisés. Ce cadre progressif a facilité l’autonomie et la lisibilité du parcours. Cependant, l’absence de conditions d’achèvement précises (seuil de réussite, nombre de tentatives limité) a engendré des écarts de rythme : certains élèves, très motivés, ont multiplié les tentatives (jusqu’à 13 fois), au détriment du temps de réécriture. Pour réguler cela, une limitation du nombre de tentatives aurait pu permettre de mieux harmoniser les temps d’apprentissage, tout en conservant l’engagement des élèves.
Vous pourrez retrouver ce parcours Éléa dans le Réseau des Concepteurs.