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Portrait d’un aventurier ou d’une aventurière - Étudier la langue avec le numérique en contexte d’écriture

mis à jour le 30/04/2025


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Cette activité a été menée dans le cadre des Travaux Académiques Mutualisés autour de l’étude de la langue avec le numérique. Elle a été conçue pour accompagner un groupe hétérogène d’élèves de 6e dans un travail d’écriture et de réécriture, en leur permettant de développer des compétences en vocabulaire et en grammaire. Le parcours, construit sur la plateforme Éléa, mobilise des outils numériques variés pour un travail progressif et différencié. L’activité s’étend sur 4 séances, soit une semaine de cours.

mots clés : étude de la langue, écriture, numérique, Éléa


Étape 1 : Rédiger un premier jet

Ce parcours s’inscrit dans une séquence intitulée « Les voyages extraordinaires de Jules Verne », dans le cadre de l’étude du thème « Récits d’aventure » au programme de 6e. Après une phase d’observation et d’analyse comparée de portraits de héros verniens célèbres (Ned Land, Passepartout, Otto Lidenbrock, Phileas Fogg, Gédéon Spilett), les élèves sont amenés à imaginer le héros ou l’héroïne d’un roman "perdu" de Jules Verne. Il s’agit d’un exercice d’écriture d’invention, guidé par une réflexion préalable sur les éléments constitutifs d’un portrait littéraire. Pour les aider à entrer dans la rédaction, les élèves ont identifié trois types d’informations présents dans les portraits analysés, qu’ils devront à leur tour mobiliser : l’identité du personnage, ses caractéristiques physiques et ses principaux traits de caractère, en lien avec l’héroïsme et le goût pour l’aventure. La première activité proposée sur la plateforme numérique Éléa prend la forme d’un Wiki individuel, sur lequel chaque élève rédige la première version de son portrait.
 

Étape 2 : Enrichir le vocabulaire du portrait


La deuxième étape du parcours vise à faire prendre conscience aux élèves de l’importance du choix des mots dans la qualité d’un portrait littéraire. L'objectif est de leur permettre d’enrichir le vocabulaire employé dans leur premier jet. Une série d’exercices différenciés est proposée sur Éléa. Un premier exercice de positionnement permet d’évaluer la maîtrise du lexique lié aux éléments du visage. Il s’agit de placer les étiquettes au bon endroit.

En fonction des résultats obtenus (plus ou moins 60 % de réussite), chaque élève est orienté vers l’une des deux sections correspondant à une série de niveau 1 (section A) ou niveau 2 (section B). Si les consignes restent identiques, les exercices de la série A sont allégés pour accompagner au mieux les élèves les plus en difficulté (réduction du nombre d’items, feedbacks immédiats plus explicites, suppression des distracteurs…).
Les élèves progressent ensuite dans une série de cinq activités H5P ou spécifiques à Éléa. L’accent est mis sur la variété du lexique et la précision des formulations.

  • Le premier exercice, de type « Faites glisser les mots », porte sur la formation des adjectifs : il s’agit d’associer un radical à un suffixe pour reconstituer un adjectif correct.
  • Le second, « Glisser-Déposer », invite les élèves à classer des synonymes d’adjectifs associés aux qualités héroïques (courageux, intelligent…), afin d’élargir leur palette lexicale.
  • Le travail se poursuit avec un exercice d’appariement, centré sur les antonymes : les élèves doivent retrouver les paires d’adjectifs de sens opposé.

  • Un quatrième exercice, de type « Remplissez les blancs », leur propose de reformuler des phrases pour éviter la répétition du verbe « avoir », et ainsi varier les structures syntaxiques.
  • Enfin, un millionnaire intitulé « Quel est l’intrus ? », vient clôturer la série : il permet de consolider les acquis à travers un jeu mobilisant des notions lexicales variées (champ lexical du corps, synonymes, antonymes, familles de mots…).


Une fois la série d’exercices complétée, les élèves sont redirigés sur leur Wiki individuel afin de retravailler leur portrait. Ils peuvent ainsi mobiliser les acquis lexicaux nouvellement consolidés pour modifier et enrichir leur texte initial.

 

Étape 3 : Maîtriser les adjectifs – accords et fonctions

Après le travail lexical, la troisième étape du parcours vise à consolider les connaissances grammaticales sur l’adjectif. Elle fait suite à une leçon en classe portant sur sa construction, ses règles d’accord et ses différentes fonctions (épithète, attribut, apposé). Sur le modèle de l’étape précédente, un exercice de positionnement permet de vérifier la capacité des élèves à identifier un adjectif dans un texte. En fonction des résultats, chacun est orienté vers un parcours différencié : niveau 1 (section A) ou niveau 2 (section B).
Le support de cet exercice initial est un portrait d’aventurier, généré à l’aide d’une intelligence artificielle, qui intègre vingt adjectifs dans des contextes variés : adjectifs épithètes, attributs ou apposés, placés avant ou après le nom, parfois modifiés par un adverbe. Les élèves enchaînent ensuite avec une série de six exercices progressifs.
Les trois premiers sont centrés sur l’accord de l’adjectif.
  • Le premier demande de réemployer un adjectif donné en gras en l’accordant avec un nouveau nom, modifié en genre et/ou en nombre.
  • Le deuxième a été construit à partir d’exemples authentiques extraits des premiers jets rédigés dans les Wikis : les élèves doivent y repérer et corriger des erreurs d’accord relevées dans leurs propres productions.
  • Le troisième propose de replacer des adjectifs déjà accordés dans des phrases, en s’appuyant sur les indices grammaticaux.

Un rappel de la leçon sur les fonctions grammaticales de l’adjectif est ensuite proposé sous la forme d’un schéma visuel synthétique.
  • L’exercice suivant (n°4) prend la forme d’un quiz « Vrai ou faux » pour vérifier la compréhension de la leçon.
  • Le cinquième exercice, de type « Glisser-Déposer », amène les élèves à classer des phrases selon la fonction de l’adjectif en gras (épithète ou attribut).
  • Enfin, l’exercice n°6 propose une manipulation syntaxique plus complexe : les élèves doivent réorganiser les groupes d’une phrase pour faire passer un adjectif de la fonction d’épithète à celle d’apposé.

Comme à l’étape précédente, les élèves sont à nouveau dirigés vers leur Wiki individuel. Cette fois, ils doivent relire leur texte à la lumière des notions travaillées, repérer les adjectifs utilisés, vérifier les accords, et retravailler certaines phrases afin de varier les fonctions grammaticales des adjectifs employés.
 

Étape 4 : Figer la version finale

Dans un dernier temps de travail, les élèves déposent la version finalisée de leur portrait sur Éléa, via l’activité Devoir. Il leur est demandé de copier/coller le texte retravaillé dans leur Wiki afin de le soumettre pour évaluation. Ils peuvent à cette occasion effectuer de dernières modifications. Cette évaluation s’appuie sur une grille critériée intégrée directement à l’activité numérique, permettant de rendre visibles les attendus et les niveaux de maîtrise pour chaque compétence.
Quatre compétences sont évaluées, chacune selon une échelle à quatre niveaux. Pour atteindre le niveau « maîtrise très satisfaisante », les critères suivants sont définis :
  • Rédiger des écrits variés - J’ai rédigé le portrait d’un personnage d’aventurier ou d’aventurière, en apportant quelques informations sur son identité, et en développant ses caractéristiques physiques et morales.
  • Réécrire à partir de nouvelles consignes ou faire évoluer son texte - J’ai écrit mon texte en plusieurs fois, en utilisant au moins 3 mots découverts dans les exercices de vocabulaire et en apportant des corrections grammaticales sur l’emploi des adjectifs. J’ai effectué des modifications variées (ajout, suppression, déplacement, remplacement).
  • Enrichir le lexique - J’ai utilisé un vocabulaire adapté au portrait d’un personnage en utilisant des synonymes et/ou des antonymes moins fréquents. J’ai précisément désigné les éléments du corps décrits, notamment les parties du visage. J’ai utilisé au moins une comparaison.
  • Acquérir l’orthographe grammaticale - J’ai utilisé plusieurs adjectifs correctement accordés, en fonctions épithète, attribut et apposé.
 

Bilan

1. Rendre visible le processus d’écriture : un levier pour la réécriture

Le recours au numérique facilite considérablement le travail de réécriture. L’usage du Wiki individuel sur Éléa permet de visualiser chaque étape du processus, grâce à l’historique des versions et au surlignage automatique des modifications (ajouts, suppressions). Ce travail de traçabilité s’avère doublement bénéfique :
  • Il valorise les efforts des élèves, qui prennent conscience de l’évolution de leur production. Il leur est en effet demandé de comparer les différentes versions de leur travail, avant le dépôt de la version finale dans le devoir. Un temps de dialogue permet aux élèves de réagir et le professeur peut faire verbaliser les types de modifications réalisées.
  • Il donne à l’enseignant une vision fine des ajustements linguistiques, permettant d’identifier les compétences mobilisées (enrichissement lexical, corrections grammaticales ou syntaxiques).

2. Différencier les parcours pour soutenir tous les élèves

La plateforme Éléa a permis de mettre en œuvre une différenciation simple mais plutôt efficace. Grâce à un test de positionnement initial, chaque élève a été orienté vers une série d’exercices adaptée à son niveau (A ou B). La série B correspond au niveau attendu en 6e. Sur 15 élèves, 4 ont été orientés vers la série A en vocabulaire, et 6 en grammaire, un seul dans les deux séries A. Les profils des élèves concernés correspondent à des difficultés déjà repérées, la plupart disposant d’un PAI.
Les retours sont globalement positifs, en particulier chez les élèves les plus fragiles, qui ont apprécié les feedbacks immédiats fournis dans les exercices H5P, facilitant l’auto-correction en autonomie. La présence physique du professeur se révèle toutefois importante, pour rassurer et encourager les élèves qui ont besoin de la validation de l’enseignant pour avancer plus sereinement. Des explications supplémentaires ont également été nécessaires lorsque certains élèves se sont éloignés de l’objectif de compréhension en se focalisant sur le résultat chiffré à atteindre, quitte à répondre au hasard.

3. Travailler la langue en contexte : des effets contrastés

L’expérimentation visait à intégrer étroitement l’étude de la langue au travail d’écriture, via des activités interactives. Le bilan est contrasté, selon les volets travaillés.
Vocabulaire - Les activités ont permis de découvrir un lexique riche, en lien avec le portrait. Toutefois, au moment de la réécriture, les élèves n’avaient pas toujours bien mémorisé les mots travaillés. Une adaptation a été proposée en cours de séance : les élèves ont été invités à reparcourir les exercices dans un deuxième onglet pour retrouver les mots utiles. Cela a partiellement résolu le problème, mais une étape intermédiaire semble nécessaire : glossaire numérique intégré, ou répertoire lexical individuel (type corolle lexicale), pour ancrer durablement les mots nouveaux. Enfin, l’usage approximatif de certains mots dans les productions d’élèves montre une compréhension encore fragile.
Grammaire - Le travail sur l’adjectif a montré des résultats plus probants. Les élèves ont relu leurs textes avec un objectif grammatical clair. Certains ont même utilisé les outils du Wiki pour surligner les adjectifs et identifier leur fonction. Malgré quelques erreurs persistantes, la majorité des élèves a su corriger les accords attendus. Dans les exercices, ils ont pu expérimenter de manière visuelle et dynamique le fonctionnement de la langue, ce qui a probablement renforcé leur compréhension des notions abordées.

4. Structurer l’apprentissage par la scénarisation

La scénarisation rendue possible par Éléa a structuré l’ensemble du parcours. Les activités étaient organisées en sections progressives, accessibles selon des critères définis. Les élèves ne pouvaient accéder à l’étape finale (réécriture dans le Wiki) qu’une fois les exercices préparatoires réalisés. Ce cadre progressif a facilité l’autonomie et la lisibilité du parcours. Cependant, l’absence de conditions d’achèvement précises (seuil de réussite, nombre de tentatives limité) a engendré des écarts de rythme : certains élèves, très motivés, ont multiplié les tentatives (jusqu’à 13 fois), au détriment du temps de réécriture. Pour réguler cela, une limitation du nombre de tentatives aurait pu permettre de mieux harmoniser les temps d’apprentissage, tout en conservant l’engagement des élèves.

Vous pourrez retrouver ce parcours Éléa dans le Réseau des Concepteurs.
 
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H5P : Il s'agit d'une technologie s'appuyant sur le code html, le plus répandu sur internet. Ce format permet de proposer des interactions et assure une bonne récupération des traces d'apprentissage par l'enseignant. On trouve aujourd'hui une grande diversité d'activités H5P et leur variété est en constante augmentation.

 

 
auteur(s) :

Gwenaëlle Leray-Paturaux, Collège Coubertin à Legé

information(s) pédagogique(s)

niveau : Cycle 3, 6ème

type pédagogique : démarche pédagogique, scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : salle multimedia

référence aux programmes :

  • compétences disciplinaires :
Écrire - Maîtriser les bases de l’écriture au clavier. Réécrire à partir de nouvelles consignes ou faire évoluer son texte.
Comprendre le fonctionnement de la langue - Acquérir l’orthographe grammaticale. Enrichir le lexique.
  • compétences numériques :
Domaine 3 - Développer des documents textuels.
Domaine 5 - Évoluer dans un environnement numérique.

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