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mis à jour le 26/01/2008
Une étude globale du Lac de Grand-Lieu : présentation de l'aspect historique, géologique, hydrologique du site et évaluation de l'impact de l'activité humaine sur son fonctionnement. Sa protection s'inscrit dans le programme LIFE.
mots clés : lac, hydrologie, LIFE, pollution, gestion, environnement, EDD
Le lac de Grand-Lieu est situé à l'extrême ouest de l'Europe à une quarantaine de kilomètres du littoral atlantique. |
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A une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de NANTES,
le lac de Grand-Lieu est entouré des communes de : |
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La superficie du lac varie de 4000 hectares en été à 6300
hectares pendant les crues de l'hiver. Sa profondeur n'excède pas 1.20
mètre,. |
Géologie |
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Le socle La zone du lac de Grand Lieu est située dans une région de très faible altitude (50 m). Le socle est constitué de blocs orientés NW-SE affaissés ou soulevés les uns par rapport aux autres. |
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Une timide transgression La région a été partiellement submergée au crétacé. Peu de dépôts ont été conservés de cette époque. |
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La mer pliocène C'est au tertiaire que la mer pliocène à recouvert toute la région. |
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Le modelage du paysage actuel Au quaternaire, l'intense érosion due à la régression de la mer pliocène a accumulé dans les cuvettes les matériaux arrachés aux reliefs. La zone du lac est une de ces cuvettes née d'un effondrement fin pliocène ou quaternaire. |
Hydrologie |
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Les moyens : Afin de prélever pour analyse, l'eau souterraine, on réalise des forages qui permettent de connaître la nature des terrains traversés (ex : le forage F1) |
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Coupe technique |
Coupe sondeur |
La localisation des sondages : Les sondages permettent de construire une coupe géologique de synthèse. |
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Les résultats : Les résultats varient d'un forage à l'autre. Exemple pour l'ammoniaque : de 0.5 à 14.6 mg.L-1. |
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Les conclusions : Les eaux souterraines de la zone de Grand-Lieu sont riches en Fer, matières organiques et ammoniaque. Cependant, il apparaît une zonation géographique de l'ammoniaque avec une plus forte concentration près du lac de Grand-Lieu. La variation des teneurs en ammoniaque pour les eaux d'un même forage permet d'avancer l'hypothèse d'une stratification des eaux souterraines en ammoniaque. L'explication de ce phénomène n'est pas connue. D'autres études seraient nécessaires pour comprendre cette répartition. |
3-
LA FAUNE ET LA FLORE DU LAC DE GRAND-LIEU
La flore |
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Le nénuphar blanc (Numphea alba) |
Le nénuphar jaune (Numphea lutea) |
Saules cendrés (Salix cinerea) sur levis. |
Le polystic des marécages (Thelypteris palustris) |
La châtaigne d'eau (Trapa natans) |
Le piment royal (Myrica gale) |
La grande glycérie (Glyceria maxima) |
La faune |
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Des insectes : Moustique, Aeschne bleue... |
Des poissons : Anguille, Brochet, Sandre, Brème, Lamproie, Carpe, Tanche, Gardon, Poisson-chat... |
Des batraciens : Crapaud commun, Grenouille verte, Salamandre, Triton, Rainette... |
Des reptiles : Couleuvre à collier, Vipère aspic, Orvet, Lézard vert.. |
Des mammifères : Loutre, Vison, Belette, Ragondin, Ratmusqué... |
Des oiseaux : Canard, Aigrette, Spatule, Héron, Mouette, Cormoran, Pluvier... |
La chasse |
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Histoire : | |
La chasse est pratiquée depuis la nuit des temps sur
Grand-Lieu.
Homo erectus y chassait. On en trouve la trace dès le
paléolithique.
Interdite la nuit, elle est aujourd'hui pratiquée depuis la dévolée jusqu'à la volée. Les chasseurs se dissimulent soit dans des caches soit dans des tonnes qu'ils gagnent à bord de yoles et utilisent des formes et des appelants pour attirer les oiseaux migrateurs. L'été les canards cols-verts et les foulques constituent
l'essentiel des tableaux de chasse. Plus tard, les migrateurs comme les
sarcelles, les bécassines, les canards milouin, siffleur, souchet
et pilet viennent les compléter. |
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Action des chasseurs | |
Les chasseurs contribuent à la préservation du milieu. La fondation nationale pour la protection des habitats français de la faune sauvage, organisme créé, géré et financé par les chasseurs, oeuvre pour la pérennité des espèces en valorisant les habitats français de la faune sauvage. Cette fondation est propriétaire de 650 ha sur Saint Philbert de Grand-Lieu. |
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-Bûcheronnage de la
saulnaie pour éviter
l'atterrissements des
roselières. Faucardage des
nénuphars dans les rades pour permettre la libre circulation de l'eau
et donc ralentir l'envasement.
-Curage des douves et des étangs. -Fauchages partiels des roseaux et des prairies humides. -Pâturage par des vaches nantaises. -Etudes scientifiques et techniques par l'intermédiaire de l'université de Rennes et de l'office national de la chasse. -Comptages effectués à différentes périodes (migration, hivernage, reproduction). -Baguage de bécassines afin de mesurer l'impact des différentes actions. -Réalisation d'inventaires sur la faune, la flore, l'entomofaune. |
La pêche |
1923 : 120 pêcheurs professionnels 1999 : 8 pêcheurs professionnelsLa plate équipée d'une come qui permet de conserver les poissons capturés, dans de bonnes conditions Le verveux Les bossellesLe relèvement du niveau de l'eau et la mise en place du programme S.A.G.E. (voir Protection/Programme LIFE/Surveillance de la qualité de l'eau) vont dans le sens d'une meilleure productivité de la pêche mais les pêcheurs sont inquiets de la prolifération du grand cormoran dont l'impact est sensible notamment sur des espèces comme l'anguille. |
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La minoterie |
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Les hommes ont mis à profit les reliefs occasionnés par les jeux de failles pour exploiter l'énergie éolienne. |
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L'exploitation des prairies |
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Exploitation :
Les parcelles sont soit |
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La valeur fourragère est faible.
Le risque sanitaire est grand. La productivité représente 2 et 9 tonnes de matière sèche/ha/an.
Une unité gros bovin/ha.
Par ailleurs, les agriculteurs mettent en valeur ces prairies et contribuent à leur diversité biologique, il s'agit donc de trouver des solutions intermédiaires dans lesquelles chacun y trouve son compte. L'intérêt des agriculteurs est que ces prairies soient exondées tôt au printemps de manière à en tirer une productivité maximale mais certaines espèces (poissons, oiseaux) des prairies humides se reproduisent tardivement. |
Après avoir, en quatre siècles, échappé à 19 projets d'assèchement, le Lac de Grand-Lieu reste aujourd'hui sous deux types de menaces :
Menaces sur le régime hydraulique du Lac |
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Siècle |
Actions |
Conséquences |
XIXème |
Creusement de l'Acheneau |
Abaissement des eaux du lac entrainant en été la découverte de vasières qui favorisent le botulisme |
Détournement d'une partie des eaux de l'Acheneau par le creusement d'un canal |
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Abaissement du seuil du Butay |
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Creusement du canal de l'étier jusqu'à l'eau libre du lac et construction d'une chaussée digue entre Bouaye et Saint Mars de Coutais : le lac perd un de ses 3 affluents : Le Tenu. |
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XXème |
Remplacement des derniers seuils rocheux par une écluse |
Abaissement des eaux du lac et artificialisation du régime hydraulique ayant pour conséquence une exondation des prairies humides au printemps avant que certaines espèces puissent s'y reproduire |
Travaux d'approfondissement du chenal de la Loire |
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Initiatives personnelles : creusement d'un canal jusqu'à l'eau libre du lac qui aussitôt en a triplé la largeur |
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Abaissement de la douve de ceinture |
Menaces liées à la pollution chimique |
Il s'agit de rejets de phosphore et d'azote dus à l'agriculture et à l'urbanisation du bassin versant. |
En 30 ans, la quantité de phosphore rejetée dans le lac a été multipliée par 120 et celle de l'azote par 70. On rejette actuellement dans les deux affluents du lac, l'Ognon et la Boulogne, respectivement 260 et 460 mg/m3 avec des pointes à 1700 mg/m3. |
En un hiver il se déverse 95 tonnes de phosphore et 2500 tonnes d'azote dans le lac. Résultat : les 10 premiers cm de sédiments déposés au fond du lac contiennent 10 fois l'apport annuel de phosphore. |
Les pesticides, parmi lesquels on compte le diuron et l'atragine qui sont des produits hautement cancérigènes dont les effets sur la faune et la flore n'ont fait l'objet d'aucune étude ont dépassé 10 à 12 fois le seuil de potabilité (6 à 11 mg/m3). |
Les mécanismes de la pollution |
Dès 1992 avec le soutien de
- la Direction régionale de l'environnement des pays de Loire, | |
Devant la pression exercée par certains agriculteurs, des chasseurs de
gibier d'eau et surtout en raison de l'échec du financement, le projet risque
d'échouer. La Société Nationale de Protection de la nature dépose fin
1993, auprès de la communauté européenne, un dossier de financement en 5 points
: c'est le PROGRAMME
LIFE |
Le suivi scientifique du programme LIFE | |
Un autre moyen de surveiller la qualité de l'eau : Géré selon des préoccupations exclusivement agricoles, le niveau de l'eau s'est trouvé trop bas favorisant le développement d'herbiers dans la cuvette centrale d'eau libre du lac. | |
Afin de permettre des calculs fiables il était nécessaire de réaliser
des prélèvements 24h/24. Les calculs ont porté sur : - la quantité departicules en suspension (turbidité), - les différentes formes d'azote (minérale et organique), - les différentes formes de phosphore (minérale et organique). | |
Moyens techniques mis en place par l'université de Rennes : stations automatiques de prélèvements sur les deux affluents l'Ognon et la Boulogne, les deux canaux de sortie : le canal de l'étier et le canal Guerlain. | |
Une station Automatiquede prélèvement. |
L'Ognon à la Chevrolière |
La Boulogne à Saint Philbert de Grand-Lieu |
Le canal de l'étier |
La productivité de ces herbiers est un moyen d'évaluer la qualité de l'eau. | |
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Surveillance de la qualité de l'eau : Quelques résultats...
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Travaux du génie écologique sur l'envasement |
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Les moyens et les techniques utilisés |
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Une pelle flottante permettant d'assurer l'entretien des douves. |
Une drague de 400 cv permettant de désagréger, la vase légère (à 80% d'eau) pour la diluer et la refouler dans des conduites de 20 cm de diamètre et 2 à 4 km de long. |
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Les vases sont accumulées juste en amont de l'écluse de Bouaye pour être diluées une nouvelle fois (1500 à 3000 fois) et rejetées dans l'Acheneau pendant l'hiver qui correspond à la période des crues alors que le risque de botulisme est moins grand (repos biologique). |
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L'envasement du lac est dû principalement à une pollution
chimique en provenance des bassins versants de l'Ognon
et la Boulogne (voir la rubrique Menaces de ce
site).
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Le retour à un régime hydraulique naturel |
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Il s'agissait de retarder l'exondation (Retrait de l'eau d'une prairie qui avait été inondée)des prairies inondables de
façon à permettre à certaines espèces de poissons notamment (brochet, carpes...)
de se reproduire et de relever le niveau de
l'eau. |
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Une prairie inondée au début du printemps (mars 1999). | |||||
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Ce projet se heurte à l'intérêt de certains agriculteurs qui exploitent ces
prairies pour le pâturage et la production defoin et qui doivent désormais : - conserver les animaux à l'étable 20 jours supplémentaires, - retarder le fauchage de 10 jours. 1997 : l'administration indemnise les agriculteurs pénalisés à la hauteur de 200 F/ha. 1998 : La S.N.P.N., (réserve naturelle du lac de Grand-Lieu) acquiert 8 propriétés totalisant 118 ha sur les prés-marais pour lesquels un cahier des charges sera proposé aux exploitants. |
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Surveillance de la qualité de l'eau |
Le lac de Grand-Lieu est alimenté par deux rivières
: - La Boulogne et son affluent la Logne - L'Ognon |
Les activités sur le bassin versant sont essentiellement agricoles. |
1992 : Le syndicat intercommunal Logne-Boulogne préconise l'élaboration d'un S.A.G.E.(Schéma d'aménagement et de gestion des eaux. Le S.A.G.E. concerne 23 communes de Loire-Atlantique et 20 communes de Vendée pour une population de 50 000 habitants). Le syndicat intercommunal de l'Ognon se joint à cette démarche. Le contenu du S.A.G.E. : -Améliorer la qualité des cours d'eau en étiage (débit le plus faible d'un cours d'eau). -Gérer les ressources quantitativement -Limiter l'eutrophisation (Enrichissement de l'eau en sels minéraux nutritifs (Phosphates, nitrates) qui conduit à une prolifération exagérée des végétaux aquatiques). -Concilier activités humaines et protection des sites naturels |
Les actions : - Stockage des effluents (Fluide émis par une source de pollution) en étiage durant trois mois pour les stations d'épuration importantes - Démonstration permettant de faire évoluer les pratiques culturales afin de lutter contre les pollutions - Traitement des effluents viticoles par épandage, - Réduction des prélèvements directs dans les cours d'eau en préconisant des ressources alternatives et la réutilisation des rejets des stations d'épuration, - Maîtrise des prélèvements directs dans le lac. |
Les résultats attendus à 10 ans : Réduction du flux de phosphore vers le lac de 40 % (l'idéal serait une réduction de 90 %) ; Pour les rivières, diminution des pesticides, maintien des niveaux d'eau en étiage ; Diminution du flux de matières en suspension et de l'azote organique de 50 %. |
Fin 1999: Le S.A.G.E. entrera en vigueur. |
Accueil et information au public |
L'accueil du public est prévu à l'ouverture de la "maison de la réserve
naturelle" fin mars 1999.Le public pourra y être accueilli 4 après-midi par semaine : - informations générales sur le lac, - diaporamas, - projection de films, - interventions thématiques, - conférences débats. - sorties guidées. Les sujets abordés : |
Remerciements
Monsieur Yves Alix , Hydrogéologue de la Loire-Atlantique qui a bien voulu nous consacrer un peu de son temps et nous fournir une importante documentation
Monsieur Luc Brient de l'université de Rennes 1 qui a consenti à partager les résultats de ses recherches
La Société Nationale de Protection de la Nature Réserve naturelle du lac de Grand-Lieu.
Bernard Bastide, professeur de SVT au lycée Albert Camus à Nantes
éditeur(s) :Fougerolle Gérard, professeur de SVT au collège Le Grand Champ à Grez-en-bouèreFrédéric Colineaux, professeur de SVT au collège Jules Renard à Laval
niveau : tous niveaux
type pédagogique : activité de découverte
public visé : enseignant, élève
contexte d'usage : classe, espace documentaire, sortie pédagogique
référence aux programmes :
Education pour un développement durable
Caractéristiques de l'environnement proche et répartition des êtres vivants
Peuplement d'un milieu
Responsabilité humaine : santé et environnement
Une ressource indispensable : l'eau
La biodiversité, résultat et étape de l'évolution
sciences de la vie et de la Terre - Rectorat de l'Académie de Nantes