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Revue de Presse - évolution humaine - année 2020

mis à jour le 13/10/2020


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Cette revue de presse correspond à une lecture critique des articles sur l'évolution des hominidés parus dans certaines revues scientifiques francophones en 2020. Les articles sont classés par ordre chronologique.

mots clés : Evolution Humaine, Hominisation, Homme, hominidé, primates, préhistoire, outil, paléontologie, anthropologie


Décembre 2020


Document sans titre

Décembre 2020

Pour la science N� 518 p 12

Un chromosome Y très "sapiens"

La plupart des ADN denisoviens et néandertaliens séquencés proviennent de femmes. En extrayant l'ADN de fossiles masculins il a été possible de séquencer leur chromosome Y. Alors que les denisoviens demeurent originaux sur ce plan, le chromosome Y des néandertaliens est très proche de celui de sapiens. La datation du métissage conduisant à cette similitude est datée de 100 000 à 370 000 ans alors que la séparation des dénisoviens et des sapiens serait beaucoup plus ancienne. Ces datations très anciennes font remonter les métissages à une époque où les néandertaliens et les sapiens typiques n'existaient pas encore.

La notion de cline ou "anneau d'espèces" bien connue pour les goélands et certaines espèces de pouillots semble de plus en plus pertinente en ce qui concerne l'homme. Un article intéressant pour nos élèves mais d'une approche un peu difficile. Il sera intéressant d'accompagner sa lecture par les exemples classiques cités ci-dessus.

 

Novembre 2020

Document sans titre

Novembre 2020

La Recherche Novembre2020/Janvier2021 p78

La grande fresque de l'histoire humaine

Cet article n'est pas adapté pour notre enseignement

Pour la science N°517 p 44

La sociabilité, clé du succès de "sapiens"

En exploitant une corrélation maintenant bien connue entre morphogenèse crânienne et taux hormonaux, il est possible de dire que les taux de testostérone ont baissé et ceux de sérotonine ont augmenté au cours du temps au sein de l'espèce sapiens. En faisant le parallèle avec des observation du même ordre chez les mammifères domestiqués on en arrive assez logiquement à l'idée d'une autodomestication de notre espèce par elle-même. La principale conséquence est le renforcement des liens sociaux et de la coopération entre les membres du groupe et même avec des étrangers reconnus cependant comme membre du groupe simplement par leur aspect. Ces réseaux sociaux ont commencé à se développer il y a 80 000 ans et continuent à le faire. Cela explique peut-être que notre espèce se soit maintenant quand les autres hommes disparaissaient

A force de montrer que nous sommes très proches des autres hominidés nous sommes souvent questionnés par nos élèves sur ce que l'on pourrait qualifier de "propre de l'homme". Il me semble que la réponse fournie par cet article est particulièrement pertinente. On pourra ainsi développer que cette hypersociabilité est notre principal mécanisme de survie.

Sciences et Avenir La recherche N°884 p 50

Stonehenge révèle ses secrets

La provenance des célèbres trilithes du cercle central a été trouvée par des analyses géochimiques. Elles ont été extraites du site de West Wood à 25 kilomètres de là.

Le reste de l'article ne fait que reprendre des éléments déjà connus et fortement hypothétiques pour certains. Compte-tenu des programmes nous n'aurons guère l'occasion d'utiliser cet article.



 

Octobre 2020

Document sans titre

Octobre 2020

Pour la science N°516 p 62

Quand les agriculteurs se sont imposés en Europe

Le séquençage des ADN anciens a permis de retracer le scénario des migrations européennes du mésolithique à l'âge du bronze. Les chasseurs cueilleurs mésolithiques ont vu arriver des agriculteurs en provenance d'Asie mineure à la fois par la voie danubienne et par la voie littorale. Des signes de métissage existent surtout en ce qui concerne les populations arrivées via le littoral méditerranéen. Ce métissage est tardif et se produit surtout pour les personnes en bas de l'échelle sociale. Cela traduit l'existence de sociétés très stratifiées et discriminantes envers les chasseurs cueilleurs. Cependant des traces de leur culture matérielle persistent longtemps après leur assimilation partielle. La migration des Yamnayas en provenance de la steppe au début de l'âge du bronze est surtout masculine et laisse des traces génétiques assez ténues dans les populations locales. Il est possible que ces migrants aient apportés avec eux la peste.

Entre acculturation et migration les scientifiques ont longtemps hésité. L'utilisation de l'ADN fossile fait nettement pencher la balance du côté des migrations. Cet article est surtout intéressant par le fait qu'il montre que, comme partout ailleurs, les populations d'un continent résultent de migrations nombreuses et successives et sont suivies de métissages. Un document intéressant pour lutter contre l'ethnocentrisme ambiant.

Sciences et Avenir La recherche N°884 p 50

L'enfance dorlotée des bébés préhistoriques

Des éléments épars sur les différentes problématiques concernant l'enfance des hominines ont été rassemblés. On y aborde aussi bien les australopithèques que les humains modernes. L'obstétrique, la durée de l'alimentation maternelle, le développement cérébral, l'impact du néolithique y sont abordés.

Chacun de ces thèmes mérite un article à lui tout seul et ces quelques pages assez hétéroclites seront difficiles à exploiter en classe.

Sciences et Avenir La recherche N°884 p 16

Néandertal nous a légué sa sensibilité à la douleur.

L'étude porte sur 362 944 britanniques et montrent que ceux qui portent une certaine mutation du gène SCN9A, connue chez les néandertaliens, sont plus douillets.

S'agissant de britanniques le "nous" doit être relativisé. Cette information assez mineure peut être ajoutée aux corpus des preuves de métissages dans le thème 3 de l'enseignement scientifique de terminale ou en spécialité SVT de première.

 

Septembre 2020

Document sans titre

Septembre 2020

Sciences et Avenir La recherche N°883 p 52

Le passé des vieilles poteries s'éclaire

Cet article sur la datation de poteries néolithiques par l'extraction de certains acides gras s'accompagne d'une série de fiches sur les méthodes de datation utilisées par les archéologues.

C'est cette deuxième partie qui est la plus intéressante pour le programme de spécialité de Terminale. Certaines de ces méthodes sont cependant exclues du champ des programmes actuels

Sciences et Avenir La recherche N°883 p 20

Là où le coq fut domestiqué

Cette brève nous apprend que c'est dans le Sud-Ouest de la Chine, le Nord de la Birmanie et de la Thaïlande.

Il n'y a rien à ajouter à cela sauf que l'on parle pas du tout de la domestication de la poule. Sexisme ?

Sciences et Avenir La recherche N°883 p 20

La plus ancienne trace d'activité humaine en Amérique

Un site d'extraction d'ocre aujourd'hui submergé dans la grotte de Sac Actun a été daté de 12 000 B.P. C'est à dire la période "Clovis".

La qualification de plus ancienne trace d'activité humaine est sans doute erronée dans la mesure où des traces bien antérieures à la période Clovis ont été découvertes dans diverses localités américaines.

Pour la science N°515 p 16

L'odyssée des gènes

Cette présentation du "livre du mois" est consacrée à "L'odyssée des gènes, sept millions d'années d'histoire de l'humanité révélées par l'ADN" de Evelyne Heyer est en elle-même un article très intéressant. On y navigue au sein de populations que l'on considère parfois comme isolées et qui sont des terrains d'explorations pour les biologistes et les généalogistes. C'est l'occasion de dynamiter quelques lieux communs sur la très grande consanguinité des québécois ou des habitants des hautes vallées du Jura. Des généalogies détaillées sur plusieurs siècles et des enquêtes biologiques et médicales ont conduit à considérer que cinquante individus d'avant 1700 sont présents de très nombreuses fois (jusqu'à 92) dans la généalogie d'un francophone québécois actuels alors que les autres habitants du Québec à cette époque n'ont laissé que peu de traces chez leurs descendants. Certains de ces fondateurs sont pourtant porteurs de mutations récessives potentiellement désavantageuses. Résoudre ce paradoxe ne peut se faire que par les sciences sociales. S'il est bien établi dans un lieu et que ses enfants se marient sur place et y restent sa contribution au génome de la population est bien supérieure à celle des gens qui migrent. C'est ainsi que la sélection naturelle, l'effet fondateur et la dérive génétique ne suffisent pas à expliquer la génétique des populations humaines.

Cet aperçu assez copieux donne réellement envie de lire le livre en question.


 

Août 2020


Document sans titre

Août 2020

Pour la science N°514 p 38

L'enfant au collier de Ba'ja

Sur le mode du récit de recherche, Marion Benz décrit la découverte et la reconstitution d'un collier de perles trouvé dans une sépulture d'enfant du village de Ba'ja dans l'actuelle Jordanie. Ce village occupé au Néolithique précéramique est daté de 9 000 BP. La tombe en elle-même était incorporée à une habitation. Si les sources parfois lointaines des matériaux semi-précieux du collier sont assez bien connues, la raison de la présence de ce collier dans une tombe d'enfant reste mystérieuse alors que très peu de défunts avaient les honneurs d'un tel traitement.

Le thème et la période considérées ne correspondent pas à nos programmes mais l'article sera lu avec intérêt par ceux de nos élèves qui se destinent à l'archéologie.

 

Juillet 2020


Document sans titre

Juillet 2020

Pour la science HS108 p 84

Instincts : la marque de l'évolution

Nos instincts actuels seraient intrinsèquement liés à nos origines parmi les mammifères et particulièrement les primates. Dans ce long article les auteurs s'attachent à montrer que divers comportements sont bien antérieurs à nos sociétés contemporaines mais induisent des actes qui semblent maintenant difficilement explicables en termes de survie. Cela va du goût pour le sucre, à la consommation de pornographie, à la tendance à résoudre les conflits par la force et au rejet des personnes perçues comme étrangères pendant les crises sanitaires. Bien souvent ces comportements sont liés au genre mais les auteurs proposent d'y obvier par l'éducation plutôt que de les considérer comme des fatalités.

Un article qui sera très difficile à intégrer dans nos progressions mais qui apporte de nombreux éléments utiles sur les rapports entre ce que l'on appelle instinct et notre coeur de métier, c'est à dire l'éducation.

La Recherche N°561 p 80

Premières révélations sur un haut lieu du Gravettien

Les fouilles sur le site gravettien d'Amiens Renancourt I livrent progressivement des informations sur ce campement de chasseurs de chevaux. Outre les fameuses "Vénus" taillées dans la craie locale, des outils de silex et des éléments de parure proviennent parfois de plusieurs centaines de kilomètres. Le camp semble avoir été occupé vers 27 000 B.P. lors d'une période réchauffement de courte durée au sein de la glaciation de Würm. Il a été ensuite enfoui sous plusieurs mètres de Loess qui l'ont ainsi protégé.

Un article dont le contenu s'accorde assez mal avec celui de nos programmes mais qui permet de se représenter les campements des chasseurs cueilleurs du Paléolithique supérieur.

La Recherche N°561 p 25

Une histoire française des migrations

A partir d'ADN mitochondriaux et d'ADN du chromosome Y extraits de 243 fossiles collectés en métropole et répartis sur 7 000 ans une équipe de généticiens a montré que deux vagues migratoires issues directement ou indirectement des steppes d'Europe de l'Est contribuent de façons significatives aux caractéristiques génétiques des populations occupant le territoire métropolitain. La première serait néolithique, la seconde correspondrait à l'âge du Bronze et les deux auraient contribué à introduire l'agriculture en France. Cependant ces migrations se caractérisent aussi par un métissage important avec les chasseurs-cueilleurs présents initialement dans la région.

Un article très intéressant mais peu soutenu par des exemples concrets. Cependant cette période de l'histoire de l'humanité, trop récente, n'est pas primordiale dans nos programmes.

La Recherche N°561 p 24

Le plus vieil Homo sapiens européen découvert en Bulgarie

Dans la grotte de Bacho Kiro en Bulgarie des artéfacts et des ossements datés de 45 000 ans sont attribués par la paléogénétique à Homo sapiens. Il s'agit donc des restes les plus anciens en Europe de cette espèce. L'ancienneté de ce site relance l'hypothèse selon laquelle les outillages lithiques trouvés dans les sites néandertaliens contemporains seraient le résultat d'une acculturation des néandertaliens et non d'une invention au sein de cette espèce.

Un article qui du point de vue de nos programmes "coupe un peu les cheveux en quatre". Que l'arrivée des sapiens soit survenue il y a 40 000 ou 45 000 ans ne change pas les grandes lignes du peuplement de la planète par notre espèce.

Pour la science N°513 p 14

Ornements corporels de 45 000 ans

Des dents de carnivores percées pour servir de pendentifs ont été retrouvées dans la grotte de Bacho Kiro en Bulgarie. Elles ont été datées de 45 000 ans et sont associées à des ossements d'Homo sapiens et à des outillages des paléolithiques moyens et supérieurs, ce qui correspondrait à la première vague d'hommes modernes en Europe.

Un article illustré mais qui sera sans doute assez difficile à exploiter avec nos élèves.

Pour la science N°513 p 6

Sept millénaires de démographie hexagonale

243 génotypes issus de restes d'habitants du territoire français ont été étudiés en identifiant bien leur âge et à quelle culture ils appartenaient. Le résultat le plus important est que des allèles issus des chasseurs cueilleurs magdaléniens sont toujours présents dans la population française. Bien évidemment les migrations ont enrichi ce fond génétique avec un courant issu d'Anatolie et qui correspond temporellement à l'introduction de l'agriculture en Europe de l'Ouest. Une seconde vague de migration associée à la culture Yamnaya serait partie un peu plus tardivement des rives septentrionales de la mer noire. Elle serait responsable de la diffusion des langues Indo-européennes dans notre continent.

Un article très intéressant qui utilise malheureusement le terme de gène à la place d'allèle ou d'haplotype. Il faudra faire la rectification pour ne pas semer la confusion chez nos élèves. Il est important de comprendre que la confusion entre invasion et migration est impropre. Il y a certes eu des migrations mais elles ont plus contribué à enrichir le patrimoine génétique qu'à remplacer une population par une autre.

 

Juin 2020


Document sans titre

Juin 2020

La Recherche N°560 p 27

Comprendre Neandertal par ses héritiers

En comparant les génomes complets de 27 000 islandais actuels avec ceux de populations d'Afrique sub-sahariennes actuelles les chercheurs de l'Université d'Aarhus au Danemark ont mis en évidence des éléments qu'ils pensent issus de populations non sapiens. Il s'agit bien entendu de néandertaliens mais aussi de dénisoviens et d'autres espèces humaines pour l'instant inconnues. Cette étude montre aussi que les traits phénotypiques que l'on pensait hérités des néandertaliens ne sont pas ceux que l'on croyait.

Cette étude très riche d'enseignements repose sur des postulats fragiles. Le plus critique est de considérer que les populations sub-sahariennes actuelles sont indemnes de toutes introgressions néandertaliennes. Un article récent montre au contraire que des migrations anciennes ont introduit en Afrique sub-saharienne des éléments de génomes néandertaliens issus des hybridations du Moyen Orient. A cette fragilité s'ajoute le fait que la population islandaise a des origines numériquement et géographiquement assez restreintes. L'effet fondateur et une dérive génétique relativement rapide troublent un peu la représentativité de cet échantillon. Une étude intéressante mais qui demande un peu de prudence quant à sa présentation aux élèves.

La Recherche N°560 p 22

Dater les vestiges de poterie grâce à des résidus alimentaires

L'extraction des résidus alimentaires contenus dans des poteries et leur datation par la méthode du Carbone 14 ont permis de dater très précisément la période d'utilisation de ces récipients.

Une application assez simple de la datation par radio isotope qui permet de proposer un exercice aux élèves.

Pour la science N°512S p 14

La ficelle de Néandertal

Un cordage vieux de 40 000 ans découvert dans une grotte ardéchoise fréquentée par des néandertaliens nous apprend que ces hommes savaient filer et tresser des fibres.

Une brève qui vient soutenir l'idée d'une cognition robuste chez Néandertal.

Pour la science N°512S p 14

Quand Homo erectus côtoyait les paranthropes

Dans la strate de Drimolen en Afrique du Sud, les crânes d'un très jeune Homo erectus et d'un paranthrope ont étés datés par diverses méthodes de 2.05 à 1.95 Ma ce qui fait qu'ils sont antérieurs au restes d'Australopithecus sediba un temp présenté comme un ancêtre des hominines. Ces trois taxons étaient donc présents en même temps dans cette région.

Voilà un élément qui soutien massivement la notion de buisson des hominidés ou même des hominines.

Pour la science N°512S p 13

Néandertal pêcheur

Dans une grotte du Portugal, la calcite qui recouvre des amas coquilliers anthropiques a été datée de 86 000 à 106 000 BP. Ces amas résultent donc de l'activité de néandertaliens exploitant des ressources alieutiques.

Une brève qui pourrait être exploitée sous la forme d'un petit exercice de datation.

 

Mai 2020


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La Recherche N°559S p 26

Les origines de Neandertal explorées à partir d'une dent

Les protéines de l'émail d'une dent d'un Homo antecessor trouvé dans la grotte de la Grande Dolina en Espagne et daté de 860 000 B.P. ont été extraites. Les séquences d'acides aminés obtenues révèlent, par comparaison avec celles d'autres espèces humaines qu'Homo antecessor serait un ancêtre probable d'Homo neandertalensis mais pas d'Homo sapiens. L'anatomie comparée des trois espèces conduit au renversement d'un paradigme solidement établi : La face large et prognathe des néandertaliens résulterait d'une dérive propre à cette espèce alors que sapiens et antecessor partagent des traits assez fins

Devant la difficulté à obtenir et à séquencer l'ADN d'espèces très anciennes ou vivants dans des climats chauds, la protéomique est une technique de plus en plus utilisée. Le résultat obtenu ici fait partie d'un vaste mouvement de remise en cause des arbres phylogénétiques existants. Nous ne sommes pas au bout de ce cheminement mais il peut être intéressant d'utiliser ce document avec nos élèves dans la mesure où cela permet de réactiver les savoirs sur le message génétique et son expression.

La Recherche N°559S p 26

1.95 à 2.04 millions d'années

sont les âges attribués à deux crânes trouvés dans la grotte de Drimolen. L'un appartient au genre Homo l'autre au genre Paranthropus. Ce qui en fait des contemporains des Australopithèques.

La transformation de la prétendue "lignée humaine" en "buisson des hominidés" ne fait que s'accentuer. Malheureusement cette brève est trop brève pour être exploitée aisément.

Pour la science N°511 p 8

Nous sommes bien issus de nombreux métissages

Cet article repose uniquement sur les simulations numériques à partir de génomes actuels et fossiles. Ces simulations construisent un scénario truffé d'hybridations successives entre les différentes lignées. Dans cette simulation l'homme de Heidelbergue est considéré comme l'ancêtre commun aux néandertaliens et aux denisoviens.

Comme le fait remarquer le chroniqueur, il suffit de changer quelques paramètres pour que la simulation donne un tout autre résultat. Devant cette fragilité il serait inopportun d'utiliser cet article avec nos élèves.

 

Avril 2020


Document sans titre

Avril 2020

La Recherche N°558S p 14

Qui était les premiers "américains"

L'étude morphologique de quatre crânes datés de 15 000 à 10 000 ans B.P., découverts au Mexique montre des ressemblances avec les morphologies européennes, groenlandaises et d'Asie du Sud-Est.

C'est une sorte de résurgence du débat qui avait eu lieu à propos de l'Homme de Kennewick mais les années ont passé et l'hypothèses de vagues migratoires multiples et diverses est maintenant retenue par de nombreux chercheurs. Un article qui n'aura que peu d'intérêt pour nos élèves car la question du peuplement des Amériques est assez secondaire dans nos programmes.

Pour la science N� 5010 p 15

Toba n'a pas arrêté Homo sapiens

Cette brève évoque l'éruption du volcan Toba en Inde entre 74 000 et 48 000 B.P. Des traces d'occupations humaines avant et après cet épisode éruptif majeur montrent que l'homme a continué son expansion dans cette région.

Une brève peu utilisable dans la mesure où l'on savait déjà que les catastrophes naturelles ont des effets mineurs sur les paramètres démographiques ce qui n'est pas le cas des épidémies et des guerres.

Pour la science N� 5010 p 8

Les africains aussi ont des ancêtres néandertaliens

Depuis la découverte d'ADN néandertalien dans le génome des européens et des asiatiques. On pensait les africains indemnes de ce métissage. Il s'agissait d'un biais méthodologique car l'africain pris comme référence était postulé comme non métissé. Une nouvelle méthode statistique, reposant toujours sur la comparaison des génomes, indique que les africains subsahariens possèdent 0.5 % d'ADN néandertalien. Il pourrait provenir d'un très ancien mouvement de population impliquant des personnes résultant d'une hybridation très ancienne en Eurasie.

Quand la bougeotte des hommes brouille les cartes que l'on trouvait rassurantes. Encore un article à verser au dossier de la permanence des échanges et des migrations au sein de l'humanité.


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Mars 2020


Document sans titre

Mars 2020

La Recherche N°HS33 p 61

Une petite femme sur une petite île

La découverte d'Homo fiorensis et sa publication en 2004 ont été un coup de théâtre. Elle a été suivie d'une longue controverse sur sa position dans le buisson des hominidés.

A partie de cette découverte l'existence de plusieurs espèces distinctes d'hommes jusqu'à une époque récente a été bien établie.

La Recherche N°HS33 p 61

Les plus vieux outils du monde

Encore un rappel : la découverte en 2015 de 149 outils de pierre datés de 3.3 ma alors que le genre homo est beaucoup plus récent (2.8 ma). D'autres hominidés seraient les auteurs de ces outillages.

On peut constater que cette question n'a pas connu de rebondissement depuis 5 ans.

La Recherche N°HS33 p 61

La famille Homo s'agrandit

Ce très court texte relate la découverte en 2019 d'Homo luzonensis.

Comme lors de la publication originale, il convient d'attendre pour en savoir un peu plus.

La Recherche N°HS33 p 60

Denisova, une nouvelle lignée identifiée grâce à l'ADN

Cette petite évocation d'une publication de 2010 relate la découverte de cette nouvelle lignée.

On mesurera le chemin parcouru depuis et cet article peut être un outil pour poser un problème.

La Recherche N°HS33 p 57

Homo sapiens vieillit de 100 000 ans

Les fossiles de Jebel Irhoud étaient connus depuis longtemps mais les résultats de datations récentes ont permis de les dater de 300 000 ans. Ces hommes anatomiquement modernes ne sont probablement pas nos ancêtres mais auraient participé avec beaucoup d'autres groupes à l'émergence de l'espèce actuelle en un lieu qu'on est maintenant incapable de situer.

Cet article de 2018 a fait grand bruit car il remet en cause un des paradigmes les mieux acceptés concernant l'origine des hommes modernes. Le scénario "out of Africa" est donc à modifier profondément sans que l'on sache exactement dans quel sens. Un article bien illustré qui peut être lu par des élèves passionnés.

La Recherche N°HS33 p 54

On a tous un peu de néandertal

Cet article de Nicolas Constant date de 2010 relate la découverte du métissage entre l'homme moderne et l'homme de néandertal par l'équipe de Svante Pääbo. Il évoque brièvement la découverte alors toute récente d'une Denisovienne.

On mesure ainsi le chemin parcouru depuis dix ans mais cet article en décalage avec les connaissances récentes ne sera guère profitable à nos élèves.

La Recherche N°HS33 p 51

Toumaï questionne les origines de l'homme

Cet article de Bernard Wood, daté de 2002, montre en quoi la découverte de Toumaï a conforté le modèle d'une évolution buissonnante des hominidés face au modèle linéaire.

L'ancienneté de cet article ne lui nuit pas.

La Recherche N°HS33 p 50

Les chefs-d'oeuvre révélés de la grotte Chauvet

Dans cette rétrospective une magnifique photo da la grotte Chauvet découverte en 1994 est présentée.

L'art pariétal a tenu une place importante dans la paléoanthropologie même si d'autres disciplines l'ont un peu éclipsé.

La Recherche N°HS33 p 46

Lucy change le cours de l'histoire

Dans cet article de 2004, repris pour célébrer les cinquante ans de la revue, Donald Johanson revient sur la découverte de Lucy en Ethiopie.

Une excellente façon, pour nos élèves, de comprendre comment fonctionne la paléoanthropologie.

La Recherche N° 557 p 17

Une chevauchée de plusieurs millénaires

Des centaines de gravures d'animaux ont été découvertes dans les galeries souterraines de Font Major en Espagne. Elles sont datées de 15 000 ans.

Une pièce de plus à ajouter au dossier de l'art pariétal mais il s'agit de gravures relativement récentes puisque datées du Paléolithique supérieur.

Pour la science N� 509S p 14

74 fossiles de néandertaliens en Sibérie

Dans une grotte de l'Altaï ces fossiles ont été trouvés en compagnie de 90 000 outils de pierre et artéfacts. Le style de ces derniers permet d'avancer que la population en question était originaire de l'Europe de L'Est.

Un article récent cantonnait les Néandertaliens à l'Europe et attribuait plutôt l'Asie aux Denisoviens. Il semble encore une fois que les migrations étaient très nombreuses et très diverses. Voilà une brève que l'on pourra présenter aux élèves comme un indice de ces migrations incessantes et précoces.

La Recherche N° 557 p 12

Le génome d'enfants préhistoriques chamboule l'histoire de l'évolution

Pour la science N� 509S p 12

Des indices sur le passé des populations africaines

La conservation d'ADN ancien est réputée comme quasi impossible sous les climats tropicaux. Des ossements d'enfants datés de 3 000 et 8 000 ans dans une grotte d'altitude derrière une cascade au Cameroun ont cependant permis de réaliser des séquençages. Alors que cette zone est considérée comme le berceau des populations d'agriculteurs bantoues, les génomes révèlent une parenté assez forte avec les Aka d'Afrique centrale et les Sans d'Afrique Australe. Pour les chercheurs ces fossiles représenteraient une population très ancienne, antérieure à la séparation des lignées des chasseurs-cueilleurs (appelés anciennement pygmées), des Sans, des Bantous et des africains de l'Est.

Des articles sans doute assez difficiles à lire pour nos élèves car l'histoire ancienne des populations africaines est très mal connue.


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Février 2020


Document sans titre

Février 2020

La Recherche N° 556 p 44

Une modernité qui fait débat

Cette synthèse tente de faire la lumière sur l'utilisation du concept d'homme moderne pour l'opposer aux autres hominines. La modernité serait notre apanage et tous les sapiens peuvent ne pas relever de ce concept. Sur ce point les désaccords persistent entre les chercheurs.

Comme le précise l'article utiliser le mot moderne consiste à commencer à établir que les hommes actuels sont le point de référence. Il sera sans doute préférable de s'en tenir à la dénomination sapiens qui englobe de nombreuses formes fossiles de façon plus satisfaisante.

La Recherche N° 556 p 36

Un berceau à l'échelle du continent africain

Lounès Chikhi et Francesco d'Errico se livrent dans cet article à une remise en cause du modèle le plus accepté de peuplement du monde par homo sapiens. Après un historique assez développé des différentes théories anciennes, ils développent certains de éléments qui invalident l'hypothèse d'un foyer à la fois récent et très localisé. Sans revenir au modèle dit "du chandelier" ils indiquent que des populations africaines de sapiens très diverses ont contribué par des échanges génétiques et culturels plus ou moins prolongés à former une métapopulation très hétérogène génétiquement et culturellement qui serait globalement à l'origine de l'humanité récente.

Cet article risque de déstabiliser certains de nos élèves dans la mesure où il est plus riche en remise en cause qu'en solutions. Son mérite est toutefois de mettre à bas une sorte de messianisme qui ferait d'une petite population africaine l'origine récente de l'humanité actuelle. Un article un peu touffu qu'il sera difficile de mettre sous les yeux de nos élèves sans une petite explication de texte préalable.

La Recherche N° 556 p 32

Homo sapiens n'est pas apparu du jour au lendemain

Dans cet entretien Jean-Jacques Hublin revient sur les découvertes de son équipe à Jebel Irhoud. Ces fossiles datés de 300 000 ans sont maintenant considérés comme des hommes modernes. L'apparition de cette espèce est ainsi reconsidérée. C'est le neurocrâne qui fait selon lui la différence fondamentale entre notre espèce et les autres hominines contemporains. Ce développement particulier de l'encéphale, sous tendus par quelques mutations des gènes de développement, expliquerait l'abondance des manifestations culturelles liées à l'homme moderne alors que ces indices sont rares en ce qui concerne en particulier les néandertaliens.

Comme à son habitude Jean-Jacques Hublin se montre un peu provocateur en relativisant l'apport des néandertaliens et des dénisoviens à notre patrimoine génétique. Sans les nier il les considère comme des épiphénomènes qui n'impliquent pas des relations harmonieuses et prolongées entre les différents groupes. Ce qu'il faut sans doute retenir c'est que l'émergence de l'espèce sapiens est loin d'être un phénomène rapide, récent et bien localisé. Les petits encadrés décrivant les espèces d'hominines sont tout à fait bienvenus.

La Recherche N° 556 p 30

Quand l'humanité est devenue sapiens

Ce texte n'est que l'introduction du dossier qui suit. Il expose les principales interrogations des paléoanthropologues actuels.

Voilà un texte très clair qui pourra servir dans nos progressions.

La Recherche N° 556 p 23

Une femme du néolithique dessinée grâce à son chewing-gum préhistorique

Pour la science N� 508 p 17 

La bouche de Lola

Lola est le surnom donné à la jeune fille qui a mastiqué une boule de gomme de bouleau retrouvée au Danemark. L'analyse des ADN piégés dans cette gomme ont permis de connaître le sexe et certaines caractéristiques physiques de cette personne mais aussi ses origines probables, quels agents infectieux et quels aliments elle avait consommés.

La paléogénomique est devenue en quelques années une discipline très efficace dans la reconstitution des paléobiomes. Tout cela peut trouver place dans nos progressions à condition de disposer des séquences génétiques à comparer. Pour son développement on préférera sans doute l'article de La Recherche.

Pour la science N� 508 p 10 

Des Venus gravettiennes en Picardie

Des clichés de bonne qualité présentent une de ces statuettes qualifiées de Venus et trouvées dans sur le site d'Amiens-Renancourt correspondant à un campement de chasseurs de chevaux au cours du dernier maximum glaciaire (27 000 BP).

Une excellente iconographie mais un texte très réduit qui ne permet pas une exploitation aisée surtout dans le contexte des programmes actuels.

Pour la science N� 508 p 9 

Une scène de chasse de 44 000 ans

Les plus anciennes peintures figuratives connues à ce jour ont été découvertes dans la grotte Sipong 4 en Indonésie. La datation par la méthode Uranium Thorium de la calcite qui les recouvre indique un âge d'au moins 43 900 ans.

Cette brève peut donner lieu à un exercice sur les datations à condition de récupérer les données numériques. Une fois de plus cette découverte montre que les éléments culturels témoignent de développements cognitifs plus précoces qu'on ne le pensait il y a quelques années.

Pour la science N� 508 p 9

L'erectus indonésien redaté

La nouvelle datation d'un tuf volcanique présent sous le fossile du plus ancien erectus indonésien indique qu'il ne peut être plus âgé que 1.3 Ma.

Une brève quasiment inexploitable faute d'avoir d'autres informations sur les erectus indonésiens.


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Janvier 2020


Document sans titre

Janvier 2020

La Recherche N° 555 p 60

Des singes bipèdes il y a 11,62 millions d'années

Alors que l'actuelle Allemagne connaissait un climat tropical, le singe bipède Danuvius guggenmosi vivait probablement dans les arbres. La bipédie semble être apparue très précocement chez les primates.

Il serait imprudent de considérer ce primate très ancien comme un ancêtre direct des hominines. Il est fort probable qu'il s'agisse d'une convergence qui montre simplement que les bipédies apparaissent assez facilement dans ce groupe. Un article à considérer avec prudence compte tenu de l'âge du fossile.

La Recherche N° 555 p 51

Le paléoanthropologue qui a découvert Homo Luzonensis

Ce portrait de Florent Détroit qui a publié l'article de Nature sur la découverte d'une nouvelle espèce humaine à Luçon aux Philippines donne quelques indications sur cette cinquième espèce humaine ayant existé il y a moins de 100 000 ans. Comme souvent les restes sont très partiels et comportent à la fois des caractères modernes et des caractères archaïques.

Quelques éléments iconographiques peuvent être utilisés mais la reconstitution est encore trop partielle pour nourrir nos progressions. L'existence de cette nouvelle espèce ne fait que renforcer la notion d'évolution buissonnante concernant les Hominines. Il est à parier que cette nouvelle espèce s'intégrera rapidement dans nos programmes.

La Recherche N° 555 p 22

Une statuette féminine d'exception mise au jour à Amiens

Le site d'Amiens-Renancourt vient de livrer 14 statuettes gravettiennes dites de type "Venus" représentations féminines typiques de cette époque. Il s'agit d'un site exceptionnel par sa richesse et son emplacement géographique car aucune Venus n'avait été trouvées dans cette partie de l'Europe.

Cet article bien illustré ne prendra pas facilement place dans les cours de SVT tant le problème des activités artistiques a disparu de nos programmes.

Pour la science N� 507 p 7

Le gigantopithèque enfin mis à sa place

La Recherche N° 555 p 12

Un vieux cousin des orangs-outans

Au-delà du fait que Gigantopithecus blacki est maintenant considéré comme l'espèce-soeur des orang-outangs actuels, cet article et cet entretien avec Anne-Marie Bacon montrent tout l'intérêt de la protéomique. En extrayant et en séquençant des polypeptides de tissus minéralisés comme les dents il est possible de construire des arbres phylogénétiques. La technique est particulièrement pertinente lorsque l'ADN, beaucoup plus fragile, est trop dégradé en particulier dans les régions tropicales.

Cet outil supplémentaire ne manque pas d'intérêt car il permet d'étudier de nombreux fossiles qui n'ont pas conservé d'ADN exploitable à cause de leur âge ou des conditions de température. Des textes que nos élèves pourront lire avec profit. Ma préférence personnelle va à l'entretien qui est plus accessible pour nos élèves.


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auteur(s) :

François Cordellier

éditeur(s) :

Tony Neveu, Webmestre

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sciences de la vie et de la Terre - Rectorat de l'Académie de Nantes