Cette revue de presse correspond à une lecture critique des articles sur l'évolution des hominidés parus dans certaines revues scientifiques francophones en 2023. Les articles sont classés par ordre chronologique.
Des os d'oiseaux perforés
ont été trouvés dans un village natoufien au Levant.
L'un d'eux, encore fonctionnel a été essayé. Les
sons produits sont ceux d'un appeau pour rapaces.
Souffler dans un objet creux est un comportement quasiment
inné chez l'homme. Rien d'étonnant à ce que des os
d'oiseaux naturellement creux puisque pneumatisés aient servi d'appeaux
voire d'instrument de musique.
Le scénario
basé sur une origine géographiquement et génétiquement
restreinte de notre espèce semble avoir vécu. En se basant
sur la diversité actuelle des humains et sur des simulations informatiques
un modèle multirégional est proposé. Les populations
eurasiennes seraient issues d'un vaste réseau de populations africaines
ayant échangé entre elles pendant très longtemps
avant la sortie d'Afrique.
Il est donc temps de modifier notre approche du problème
des migrations humaines. Un lot de consolation cependant : Il devient
beaucoup plus facile d'expliquer la diversité des humains actuels.
Le scénario "out of Africa" répondait très
mal à cette question. Reste que les simulations réalisées
ne sont pas expliquées suffisamment.
57 régions
du génome ont subi une pression de sélection importante
au moment où Homo sapiens est sorti d'Afrique. Cette pression de
sélection s'est exercée essentiellement dans la péninsule
arabique où les populations de sapiens auraient fait une pause
de 30 000 ans avant de gagner l'ensemble de l'ancien monde puis les
Amériques.
Si l'information peut paraître intuitive, l'argumentation
basée sur des modèles mathématiques complexes est
tout à fait inaccessible à nos élèves. Elle
n'est d'ailleurs pas exposée. De plus l'idée qu'une sorte
de présélection des plus aptes aurait précédé
la migration est un peu finaliste. Méfiance donc.
L'étude génétique
de populations africaines actuelles fait apparaître qu'au moins
deux lignées de sapiens se sont séparées entre 135 000
et 120 000 B.P. au sein même du continent africain. Elles auraient
cependant continué à échanger des partenaires avant
les migrations hors d'Afrique des sapiens. Il serait même possible
que l'existence de ces deux lignées règlent le problème
de la lignée archaïque fantôme dont la trace existent
dans nos génomes.
Il est intéressant de constater que l'Afrique
n'est pas un continent génétiquement homogène. Cependant
les termes antinomiques de séparation et de mélange risquent
de perturber nos élèves qui ont souvent trop tendance à
parler de mélange quand il s'agit de génétique. L'article
se tient assez loin du coeur de l'argumentation des chercheurs ce qui
le rend très difficile à comprendre.
Des morceaux de crânes
d'enfants paranthropes de moins de 3 ans ont été trouvés
dans des grottes Sud-africaines. Les reconstitutions crâniennes
montrent qu'à cet âge ils atteignaient déjà
80% du volume des crânes d'adultes. Cette croissance très
rapide pourrait avoir constitué un avantage face à la prédation
des grands carnivores
Il est souvent très difficile pour nos élèves
de considérer que la prédation par les carnivores a été
un facteur comme les autres de la sélection naturelle chez l'homme.
A contrario l'évolution récente des humains permet de penser
que l'organisation sociale a fait partiellement disparaître cette
contrainte. Un article qui pourrait donc être utile.
Les
chasseurs-cueilleurs néolithiques faisaient des plans
Les habitants des
déserts d'Arabie Saoudite et de Jordanie ont gravé des plans
de leurs dispositifs de piégeage sur des dalles de pierre. Ils
sont considérés comme représentant une tendance à
la massification des abattages en vue d'échanges avec des voisins
agriculteurs.
Si la chose paraît assez naturelle et repose
sur les mêmes principes que ceux régissant les échanges
entre les chasseurs et les agriculteurs amérindiens, on peut s'étonner
du fait de considérer implicitement les chasseurs-cueilleurs comme
"moins néolithisés" que leurs voisins.
Cet article de Jean-Denis
Vigne nous propose de nous éloigner de la conception ancienne de
la domestication à la fois abrupte et productiviste. Les domestications
des animaux furent à la fois diverses, lentes et semées
d'aller et retour de et vers les formes "sauvages". Elles s'instaurent
sur la base de commensalismes et de mutualismes plus que sur la capture
et la sélection. Une excellente carte montre la diversité
géographique et temporelle de ces processus.
Une bonne occasion de sortir de cette notion de "révolution
néolithique" qui empoisonne nos représentations par
ethnocentrisme et paresse intellectuelle.
Un site de chasse
magdalénien dans le Gard a livré de petites dalles calcaires
gravées de différents motifs. L'article les présente
comme le résultat d'activité de loisir de chasseur momentanément
desoeuvrés.
Cette hypothèse était autrefois vigoureusement
écartée au nom d'une pensée magique ou quasi religieuse.
Pourquoi les magdaléniens n'auraient pas été, comme
nous le sommes, des "gribouilleurs" ?
Marie Soressi citée
dans l'article de "Sciences et avenir" s'exprime directement
dans cet entretien. Elle y décrit la procédure pour obtenir
l'ADN piégé dans la fameuse dent de Wapiti de la grotte
de Dénisova. On y apprend incidemment que l'ADN séquencé
est celui d'une femme sapiens et non d'une dénisovienne.
Un article bien plus intéressant et plus crédible
que celui de "Sciences et Avenir".
De minuscules silex
taillés ont été trouvés dans la "couche
E" de la grotte de Mandrin dans la Drôme qui contient aussi
une dent de lait typiquement sapiens. Il s'agit sans doute de pointes
de flèches datées de 54 000 BP. Les autres niveaux
de la grotte contiennent des outillages néandertaliens. Cette intercalation
au sein d'un ensemble néandertalien est interprétée
comme la trace d'une incursion dans l'Ouest de l'Europe d'Homo sapiens
9 000 ans plus tôt qu'admis classiquement.
Cette interprétation fait encore l'objet de
controverses mais la possibilité de vagues migratoires complexes
et fugaces est ainsi mise en avant.
Un simple traitement
chimique a permis de récupérer et de séquencer de
l'ADN incrusté dans une dent de Wapiti portée en pendentif
et datée de 20 000 BP. Il s'avère que la femme qui
portait ce pendentif était une dénisovienne.
La datation est extrêmement tardive. Cela mérite
d'être approfondi. On notera que cette nouvelle technique d'extraction
va donner accès à de nouvelles données.
Cet article de B.
Wood et A. Williams fait le point sur les connaissances accumulées
sur les Paranthropes. Ce genre très proche des hominines présentait
des innovations anatomiques correspondant à la consommation de
végétaux durs et siliceux. Les découvertes récentes
lui atrtibuent aussi la faculté de façonner des outils lithiques.
Un article important sur ce genre quasiment ignoré
des programmes actuels. Il peut constituer une réponse à
la légitime curiosité de certains élèves.
Le site de Nyayanga
au Kenya a livré à la fois des outillages de type Oldowayens
et des molaires qui ne peuvent avoir appartenu qu'à des paranthropes.
Ils pourraient les auteurs des outils. Ce site semi aquatique où
se pratiquait le charognage est daté de 2,8 ma.
La confection d'outils par des Paranthropes remet
en cause beaucoup d'idées reçues sur les hominidés.
Un article un peu difficile à lire mais peut-être important
tant les concepts d'Homo faber et d'Homo habilis sont maintenant périmés.
L'atlas
génétique des européens du paléolithique révélé
Des chercheurs de
l'Institut Max Planck de Leipzig ont séquencé partiellement
des ADN provenant de 356 chasseurs-cueilleurs du gravettien européen.
Ils ont défini des groupes génétiques et ont suivi
leurs pérégrinations au cours du dernier maximum glaciaire.
Le résultat est complexe et quasiment sans
utilité pour nos élèves car la "granularité"
très fine de ce travail va bien au-delà des exigences de
nos programmes.
Dans la grotte de
Border Cave en Afrique du Sud de nombreuses coquilles d'escargots montrent
des traces de cuisson. Elles sont datées de 70 000 à
170 000 BP.
La chair des vertébrés fait partie des
clichés concernant l'alimentation des hommes "préhistoriques".
Les mollusques, faciles à prélever et à cuisiner,
devraient faire partie de ces représentations.
Des
gravures contemporaines de Lascaux mises au jour près de Nîmes
Des tablettes de
calcaire portant des gravures de chevaux de profils et datées de
20 000 BP ont été trouvées dans un ancien campement
fouillé près de Nîmes.
Cette nouvelle n'a rien de renversant et pourra être
ignorée.
Un artéfact
composite, sans doute l'extrémité d'une arme de chasse a
été trouvé dans une tourbière polonaise. Sa
structure, comme souvent dans les tourbières, a été
très bien conservée. il apparaît donc qu'une grande
maîtrise de la fabrication des outils existait au mésolithique.
A la charnière entre paléolithique et
néolithique, le mésolithique est mal connu. Cet article
sera l'occasion de montrer qu'il existe une continuité assez forte
entre ces trois époques.
Près de 10
% des crânes humains de cet âge retrouvés en Grande
Bretagne et en Scandinavie portent des lésions osseuses typiques
de coup portés à la tête dans l'intention de tuer.
De telles lésions ne peuvent que résulter d'actes guerriers.
Le pacifisme présumé des néolithiques
n'était peut-être que la version paléoanthropologique
du "bon sauvage".
Des pointes de flèches
typiquement fabriquées par des hommes modernes ont été
trouvées dans un niveau intercalé entre des niveaux néandertaliens
de la grotte Mandrin, dans la Drôme. Cela suggère que vers
54 000 BP des sapiens se sont installés dans un territoire
où les néandertaliens étaient présents
La découverte
de pointes de flèches en silex dans un niveau attribué à
des hommes modernes de la grotte Mandrin conduit à penser que la
maîtrise de l'archèterie aurait donné un avantage
à ce dernier sur les néandertaliens qui ne semblent pas
avoir utilisé d'arcs.
Un document de plus à verser au chapitre des
migrations humaines qui généralement ont été
polyphasées et ne se sont pas toujours terminées par une
installation durable. On préfèrera l'article de Pour la
Sciences plus détaillé et mieux illustré.
Ces outils ont été
trouvés à Nyayanga au Kenya et sont datés de 2.6
à 3 ma BP. Ils renforcent l'idée au la fabrication d'outils
n'est pas l'apanage exclusif de l'homme.
Le titre de cet article est malheureux car il laisse
à penser que l'outils est propre à l'espèce sapiens.
Il aurait été grandement préférable d'écrire
avant les hommes car ils précèdent largement l'apparition
du genre Homo.
L'influence
du climat dans la disparition des Néandertaliens
Cet article de Maria
Fernanda Sanchez Goni remet en cause le paradigme souvent exprimé
d'une connexion entre changement climatique et disparition des néandertaliens.
Si la séparation des néandertaliens et des dénisoviens
peut être corrélée à la constitution d'une
zone englacée séparant deux populations prénéandertalienne
en Eurasie, les néandertaliens du Sud de la péninsule ibérique
auraient pu pendant quelques millénaires survivre dans les zones
arides alors protégés de l'arrivée des modernes qui
occupaient déjà les zones tempérées de l'Europe
moyenne et du Nord de l'Ibérie.
Cet article plein de conditionnels sera très difficile
à lire pour nos élèves tant les repères temporels
sont imprécis et mal maîtrisés par eux. Son seul mérite
est de remettre en cause un paradigme fondé sur peu de choses.
Dans 52 % des cas
les humains qui se sont prêté à cette expérience
ont su interpréter correctement les gestes de chimpanzés
ou de bonobos sur des vidéos. Cela prouverait que nous avons conservé
au-delà de la divergence Homo/Pan un accès au langage gestuel
ancestral.
En fait de singes il s'agit uniquement des deux espèces
du genre Pan. 52% semble d'autre part un taux de succès à
peine suffisant pour établir une corrélation.
L'équipe de
Luis Quintana-Murci a étudié la variabilité de 2300
génomes européens anciens. Il a été constaté
que des mutations avantageuses impliquées dans la défense
immunitaire des organismes contre les pathogènes ont été
sélectionnées dès l'âge du bronze. Cela correspond
à une période de croissance démographique favorable
aux pathogène. Corolaire de cette sélection des allèles
de résistance aux maladies infectieuses : Les maladies auto-immunes
sont devenues plus fréquentes.
Beaucoup de gens et par conséquent d'élèves
pensent que la sélection naturelle n'opère plus pour notre
espèce. Cela est bien entendu faux et cet exemple le prouve. Un
article un peu difficile mais qui permet en outre d'aborder la pléiotropie
d'un gène.
A
quel âge avait-on des enfants au paléolithique ?
Chaque être
humain compte à sa naissance entre 25 et 75 mutations "de
novo", dont le type et le nombre dépendent de l'âge
des parents à la conception. En utilisant les données du
projet 1000 génomes une étude génomique permet de
retracer l'évolution de l'âge de première procréation
depuis le paléolithique. Cet âge varie au cours du temps
mais les hommes conçoivent toujours plus tardivement que les femmes.
Une étude sur une aussi longue période
est en soi passionnante mais cet article sera difficilement accessible
à nos élèves et en particulier le graphique utilisant
une échelle logarithmique.On aimerait en tout cas savoir
à quels faits sont attribuables les variations observées.
L'idée que
l'homme s'est auto-domestiqué est en vogue depuis une vingtaine
d'années. Elle repose sur des constatations mêlant anatomie
et comportement. Outre une moindre sécrétion de cortisol
les animaux domestiqués se caractérise par des modifications
anatomiques touchant de nombreux territoires. La plupart de ces territoires
sont issus des crêtes neurales qui se forment pendant les premières
étapes de l'embryogenèse. En s'intéressant au syndrome
de Williams-Beuren qui se caractérise chez l'homme par une hyper
sociabilité et une face plate ils ont constaté que le syndrome
est associé à une délétion sur le chromosome
7. Parmi les 28 gènes impliqués, BAZ1B semble responsable
de la migration des cellules de la crête neurale formant les territoires
affectés par la syndrome de la domestication. Il semble donc que
dans l'espèce humaine la sous expression de ce gène soit
en partie responsable des changements comportementaux et morphologiques
survenus lors de l'apparition de l'homme moderne.
Il ne s'agit pas de ressusciter l'hypothèse
monogénique mais l'idée selon laquelle les mutations affectant
les gènes régulateurs du développement sont primordiales
dans l'évolution est intéressante. Un article malheureusement
un peu difficile à lire pour nos élèves. Il faudra
déminer soigneusement le sujet avant de leur faire lire l'article
par exemple en parlant des renards de Belyaev et Trut.
Il
y a depuis très longtemps des comportements bipèdes chez
les primates
Dans cet entretien
Franck Guy et Jean-Renaud Boisserie développent les hypothèses
concernant l'apparition de la bipédie chez les hominines. Ils soulignent
d'abord qu'il n'y pas une bipédie mais plusieurs. Parmi celles-ci
la bipédie "assistée" des singes arboricoles peut
être considérée comme ancestrale. En l'absence de
restes fossiles d'ancêtres des chimpanzés il est impossible
de savoir si cette bipédie assistée sans "Knucle walking"
était commune aux deux clades. Ce qui est certain par contre c'est
la bipédie de l'homme moderne n'a été développée
que dans notre clade
Un article intéressant qui fournit plus d'hypothèses
que de réponses. A lire pour sortir du scénario caricatural
et très médiatisé qui ruine nos efforts pour appréhender
correctement l'apparition de la bipédie humaine.
Les traces de pas
inscrits dans les cendres volcaniques du site de Laetoli sont célèbres.
Elles appartiendraient à deux espèces différentes
mais contemporaines d'hominines. Dans cet article assez développé
Jeremy Desilva fait un peu le tour des différentes façons
de marcher, correspondant à des espèces anatomiquement diverses.
Il en vient à casser de façon efficace l'image d'une évolution
linéaire de la marche chez les hominines. La diversité des
empreintes est à relier à la diversité des hominines
Un article copieux, conçu sur le modèle
du récit de recherche. Il participe à l'idée d'une
évolution buissonnante des hominines. Nos élèves
pourront le lire avec profit d'autant que l'illustration principale est
particulièrement bienvenue.
Les os et les dents
de carpes retrouvés en grand nombre sur le site GBY au Levant témoignent
de l'action modérée de la chaleur et donc d'une cuisson.
Ce site daté de 800 000 et attribué à Homo erectus
montre donc les signes de véritables préparations culinaires.
Un article un peu anecdotique mais qui permet de casser
l'image d'un homo erectus à la cognition limitée.
La mise au point
de sondes moléculaires complémentaires de certains gènes
mitochondriaux ou portés par Y a permis de mettre en évidence
la très grande proximité génétique des habitants
de la grotte de Chagyrskaya dans l'Altaï. Ils sont ainsi différents
de ceux de la grotte d'Okladnikov, distante de 70 km. Malgré la
circulation de femme entre les groupes le niveau d'homozygotie est comparable
à celui des gorilles de montagne actuels qui sont menacés
d'extinction.
Un article un peu compliqué mais qui éclaire
sans doute une des causes de l'extinction des néandertaliens.
En étudiant
l'ADN de personnes décédées de la peste noire et
de survivants à partir de sépultures bien datées
il apparait que les survivants possèdent pour quatre gènes
des allèles induisant une meilleure réponse immunitaire.
Yersinia pestis est donc un puissant facteur de sélection
naturelle pour notre espèce. Le seul problème est que certains
des allèles sélectionnés semblent induire une fragilité
face à certaines maladies auto-immunes.
L'opinion malheureusement très répandue
selon laquelle notre espèce n'est plus sujette à la sélection
naturelle pourra être facilement infirmée par la lecture
de cet article qui est malheureusement un peu confus quant au vocabulaire
: Gène, allèle sont utilisés tantôt correctement
tantôt à rebours de ce que nous enseignons. Une mise au point
sera nécessaire.
Ce
cristal de roche qui fascinait tant les peuples anciens
Les restes de bâtiments
carbonisés datant du début du Néolithique en Grande-Bretagne
contenaient de nombreuses pièces en cristal de roche taillées
dont on pense qu'elles n'ont pas été utilisées comme
outils mais comme objets de valeur.
Un nouvel article à verser au dossier du néolithique
mais à part l'originalité du matériau cela n'apportera
pas grand-chose à nos élèves.
De
la pêche paléolithique à l'alimentation de demain
Cet article ne concerne
que très peu l'évolution des humains mais il comporte plusieurs
cartes intéressantes en particulier celle concernant les domestications
des végétaux. Elles y apparaissent très diverses
à la fois géographiquement et temporellement.
Voilà une très bonne occasion d'en finir
avec une représentation très européo-centrée
des débuts de l'agriculture.