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mis à jour le 26/12/2017
Cette revue de presse correspond à une lecture critique des articles sur l'évolution des hominidés parus dans certaines revues scientifiques francophones en 2017. Les articles sont classés par ordre chronologique.
mots clés : Evolution Humaine, Hominisation, Homme, hominidé, primates, préhistoire, outil, paléontologie, anthropologie
Une nouvelle histoire de l'homme - La Recherche N° 531S p 60
Grâce à la domestication le chat a gagné le monde - La Recherche N° 531S p 65
La domestication est un sujet à la mode. Elle ne concerne pas toutes les espèces exactement de la même façon. Si l'on peut retracer assez facilement les déplacements des chats domestiques au néolithique et pendant la période historique, il apparaît cependant qu'ils sont très peu différents génétiquement des chats sauvages de la sous espèce lybica. Cela traduit à la fois une faible pression de sélection et une permanence des échanges génétiques avec les souches sauvages. Ce sont les chats les moins farouches qui auraient été à même de limiter la prolifération des rongeurs exploitant les réserves de grains des agriculteurs. Les analyses des ADN mitochondriaux anciens montrent que le chat a gagné l'Europe de l'Ouest principalement par la voie maritime.
Le chat apparaît comme une sorte d'exception génétique au sein des espèces domestiques. Il relève plus du commensalisme que de la véritable domestication. A ce titre il peut éclairer les premières étapes de la domestication des autres espèces. La sélection active par les humains n'ayant débuté que pendant la période historique. Bien que la domestication ne figure nulle part dans nos programmes, le sujet peut intéresser nos élèves. A noter une nouvelle fois l'utilisation du mot "variant" à la place du mot "allèle". Ce néologisme d'origine anglaise surcharge le lexique de la biologie mais il a l'avantage d'être plus compréhensible intuitivement.
L'homme s'est-il autodomestiqué ? - Pour la science N° 483 p 92
Cette chronique d'Hervé Le guyader utilise des informations venant de l'anthropologie classique, de l'éthologie, de la génétique et de l'embryologie causale. Sans reprendre dans le détail les faits rapportés par l'auteur, il semble que l'homme moderne et les animaux domestiques ont connu des modifications notables de quelques gènes responsables du développement embryonnaire de la crète neurale. Ce moindre développement aurait des conséquences dans l'apparition des traits anatomiques communs à tous les animaux domestiques et surtout sur leurs comportements prosociaux. Voilà un très bel exemple de pléiotropie dont les travaux de Belyaev sur le renard argenté furent les précurseurs.
Une chronique tout à fait passionnante qui montre combien le travail pluridisciplinaire est essentiel dans l'étude de l'évolution. C'est un sujet qui mériterait presque de se trouver prochainement dans nos programmes. Un excellent encadré montre la localisation de tous les caractères concernés. A lire pour soi-même d'abord même si l'on peut rester dubitatif quant à la domestication de l'homme par le riz.
Le génome néandertalien se révèle - Pour la science N° 481 p 92
Ce court article correspond à l'année 2013 dans ce numéro rétrospectif. C'est en effet à cette date que l'ADN nucléaire néandertalien a été séquencé. L'homme moderne surtout s'il est originaire d'Eurasie est porteur d'une petite part de cet ADN mais il semble que le métissage entre les deux espèces ait été très réduit suite à la faible fertilité des hybrides.
Un article concis qui peut illustrer l'étude de la notion d'espèce.
Toumaï confirme que nous sommes tous des africains - Pour la science N° 481 p 70
Cet article de Michel Brunet correspond à l'année 2002 de la rétrospective de cette revue. Il en profite pour faire un historique assez complet des découvertes concernant les hominidés fossiles. Pour lui Toumaï est à la fois le plus ancien des hominidés et le plus proche du groupe ancestral ayant produit par la suite Arditipithecus, Australopithecus, et Homo. Il insiste en particulier sur le fait que l'environnement de cette espèce était plutôt boisé.
On reconnaît les éléments de la polémique qui a opposé l'auteur aux tenants de" l'East Side Story". Si celle-ci est maintenant dépassée, l'article peut être précieux dans la mesure où il précise la chronologie des découvertes et des théories.
Dans ce numéro spécial célébrant les quarante ans de la revue, la découverte de la grotte Chauvet correspond à l'année 1994. Sa plus grande conséquence est la remise en cause d'une vision linéaire du progrès technologique. Les auteurs aurigniaciens et gravettiens étaient capables des mêmes raffinnements que les magdalénien qui peignirent Lascaux.
A la lecture de cet article nous comprenons pourquoi les datations par les faits culturels sont peu fiables. A l'époque, il semblait impossible que des peintures aussi belles soient aussi anciennes. Un article facile à lire par nos élèves nonobstant le fait que les manifestations culturelles de l'évolution humaine ne sont guère présentes dans nos programmes.
Cet entretien avec Stéphen Rostain résume une étude publiée par l'institut Max Planck. Il est montré que les forêts tropicales ont été exploitées et modifiées par l'homme depuis 45 000 ans. Ces interventions d'abord très limitées dans leur étendu et leur durée étaient tout à fait soutenables et favorisaient la régénération. Les modes d'exploitation actuels conduisent à une dégradation considérable de ces écosystèmes fragiles.
Cet article peut servir de base de départ pour des travaux d'équipe en MPS ou en TPE dans la mesure où des images satellitaires diachroniques permettent de documenter les évolutions récentes.
L'homme moderne à Sumatra - Pour la science N° 480 p 15
Deux dents d'homme moderne trouvées dans la grotte de Lida Ajer dans l'Ouest de Sumatra ont été datées de 68 000 BP. L'homme moderne aurait donc atteint cette île dès cette date. Cela confirme que de la sortie de l'homme anatomiquement moderne d'Afrique peut avoir eu lieu vers 80 000 BP.
Une brève à verser au corpus des documents sur les migrations.
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janvier 2017
Pour la science N° DS94 p 104 L'homme, une évolution en marche Dans cet article en forme d'inventaire John Hawks infirme l'idée, très répandue, que l'humanité n'évoluerait plus du fait de son succès démographique. Reprenant des exemples maintenant bien connus il montre que l'humanité présente de nombreux allèles récents qui ont été sélectionnés en raison de leur valeur adaptative. La seconde partie de l'article, consacrée aux interactions complexes entre les gènes et aux rôles du hasard et de la chronologie est plus difficile à exploiter. Nos élèves ont souvent une vision très pessimiste de l'évolution humaine récente. Elle est souvent basée sur des idées assez toxiques comme cette de la dégénérescence d'une espèce qui n'est plus en but à la sélection naturelle. Cet article montre au contraire que certains allèles récents ont une forte valeur sélective et ont permis la conquête de nouvelles niches écologiques. |
Pour la science N° DS94 p 96 Les étranges structures de Bruniquel A quelques 300 mètres de l'entrée de la grotte de Bruniquel, des structures faites de tronçons de stalagmites et stalactites ont été agencées en plusieurs structures comprenant de foyers où des hommes ont brûlé des os sans doute pour s'éclairer. La datation des stalagmites et concrétions de calcite qui ont scellé ces structures après leur usage donne un âge stupéfiant de 176 500 ans. Elles ont donc été élaborées par des ancêtres des néandertaliens classiques et donc des contemporains des premiers hommes modernes africains. Des traces d'activités cognitives complexes aussi anciennes n'avaient jamais découvertes auparavant. Pour l'auteur, tout cet ensemble contribue fortement à modifier la représentation que nous nous faisons des néandertaliens. Un article plaisant, écrit sur le mode du récit de découverte avec des illustrations de qualité. Comme beaucoup de ses prédécesseurs il est susceptible de conforter la nouvelle vision que l'on a des néandertaliens. On pourra faire remarquer au passage que les plus anciennes peintures rupestres européennes ne datent que de 36 000 ans. |
Pour la science N° DS94 p 86 Reprenant une chronologie de l'état de la connaissance concernant l'origine des hommes actuels, Michael Hammer montre qu'au cours du temps l'homme moderne, originaire d'Afrique, s'est métissé à plusieurs occasions avec des populations locales. Ces métissages, pour limités dans l'espace et le temps qu'ils soient, auraient constitué un avantage adaptatif certains. Il cite en particulier certains des gènes actifs dans l'immunité présents chez les habitants d'Eurasie et qui sont d'origine néandertalienne. Selon lui la théorie du "grand remplacement" telle qu'énoncée au XX° siècle aurait donc vécu. L'article fourmille d'éléments factuels qui rendent parfois sa lecture difficile pour nos élèves. C'est un peu dommage car cette question des transferts génétiques horizontaux est présente dans nos programmes. |
Pour la science N° DS94 p 78 Le jour où l'humanité a failli disparaître Curtis Marean nous invite à le suivre dans une "belle histoire" qui ferait de la zone côtière de l'Afrique du Sud la patrie originelle de l'humanité actuelle. A partir de travaux réalisés tant à Pinnacle Point qu'à Blombos, il imagine qu'au cours du dernier maximum glaciaire, des hommes anatomiquement modernes ont pu survivre en exploitant des ressources halieutiques et des géophytes. Ils y auraient alors développé de nouvelles technologies comme la taille du silcrète chauffé et les peintures à base d'ocre. Ils auraient surtout développé de nouvelles formes d'organisations sociales qui auraient ensuite permis la "reconquête" du monde une fois les conditions devenues plus clémentes. Un encadré rédigé par Pierre-Jean Texier montre la fragilité d'un tel scénario. Bien qu'il
soit originaire des Etats Unis, Curtis Marean, participe comme Lee Berger
au "lobby Sud-Africain". S'il a raison de contester les résultats
anciens qui situaient essentiellement en Europe la naissance des principales
technologies paléolithiques, rien n'indique que l'Afrique du Sud
soit l'endroit où le goulot d'étranglement a frappé
l'humanité. A la même époque les néandertaliens,
les dénisoviens et sans doute d'autres humanités survivaient
en équilibre avec leur milieu depuis des milliers d'années.
D'autres zones refuges, inconnues pour l'instant ont sans doute existé
pour l'homme anatomiquement moderne. |
Pour la science N° DS94 p 74 Cet article de Franz de Waal tente de faire le lien entre les comportements sociaux des primates non humains et nos comportements. Pour lui ils sont fortement ancrés dans le phénomène d'empathie lui-même dérivé de l'attachement mère-enfant. Il voit là des facteurs de survie du groupe au-delà de la mise en danger de certains de ses membres. Cependant les humains sont les seuls à pratiquer la coopération en dehors des proximités familiales et tribales. La plupart des grand projets humains n'émergent qu'en impliquant des humains répartis sur toute la planète. La réalisation correcte de ses grands projets n'est possible que si les individus sont sensibles à l'opinion publique et soignent donc leur réputation. Un sujet passionnant qui entre peu dans le cadre de nos programmes mais qui peut faire l'objet d'un travail en liaison avec la philosophie. |
Pour la science N° DS94 p 66 Homo sapiens la plus invasive des espèces Sur le mode du récit argumenté, Curtis Marean développe des idées qui avaient été précédemment exposées dans Pour la Science. Pour lui c'est l'émergence d'une capacité d'origine génétique à "l'Hyperprosociabilité" explique le succès de l'homme moderne et la disparition des autres espèces humaines et des grands animaux sur différents continents. Il situe le point d'émergence de cette prosociabilité sur la côte Sud-Ouest de l'Afrique du Sud. Au cours d'un maximum glaciaire la coopération de différents groupes familiaux serait apparue. Il s'agissait de défendre des gisements de coquillages abondants et prévisibles contre d'autres groupes. Comme beaucoup d'auteurs anglo-saxon, Curtis Marean utilise le "Story telling" pour mieux faire passer ses idées. On pourra ne pas apprécier cette façon de court-circuiter le débat scientifique indispensable. Rien de nouveau dans cet article sinon une présentation plus efficace des idées développées il y a quelques mois. Je pense que pour intéressante qu'elle soit, "l'hyperprosociabilité" nécessite plus d'argumentations que d'affirmations. |
Pour la science N° DS94 p 62 La monogamie un atout pour notre espèce La monogamie étant peu répandue chez les primates, il s'agit sans doute d'un caractère dérivé des hommes. En dehors de la question de l'époque où elle est apparue se pose celle des facteurs qui l'on fait apparaître et qui lui ont permis de se maintenir. Trois hypothèses principales ont émergé sans que pour le moment on arrive à trancher entre elles de façon nette : l'espacement territorial des femelles, l'évitement de l'infanticide et l'importance des soins paternels. Il est par contre assez clair que le maintien de monogamie résulte d'un avantage reproductif. Les besoins énergétiques d'un enfant d'hominine sont tels qu'une femelle isolée aurait peu de chance de mener à bien l'élevage de sa descendance. Le père joue alors un rôle déterminant par le fait qu'il prend en charge partiellement le jeune et apporte ainsi un bénéfice en termes de survie. Un article beaucoup plus clair qu'un article récent paru dans la même revue. Il faut cependant bien noter que toutes les hypothèses résultent de modélisations souvent assez fragiles. Ce sujet n'étant pas au programme, on pourra très bien passer son chemin. |
Pour la science N° DS94 p 54 L'humanité façonnée par le climat Dans cet article assez détaillé, Peter de Menocal expose les éléments qui permettent de corréler l'évolution des hominines aux variations climatiques en Afrique. Les carottages en mer Rouge ou dans le golfe d'Aden montrent des variations cycliques de la sédimentation qui s'accordent assez bien avec le cycle de la précession des équinoxes. Chacun des épisodes secs aurait exercé une pression sélective importante sur les hominines, provoquant à la fois la disparition des espèces les moins ubiquistes comme les Paranthropes et la survie des espèces les moins spécialisées : les Hommes. Sans nier l'importance des variations climatique dans l'histoire des hommes, ce scénario déterministe et donc confortable ne doit pas laisser de côté le rôle des migrations et surtout le fait que, les populations étant de petites tailles, les hasards démographiques ont pu être la cause de l'essor ou de la disparition des espèces. |
Pour la science N° DS94 p 46 Les plus vieux outils du monde La découverte des pierres taillées sur le site de Lomekwi remet en cause beaucoup de choses. Ces outillages datés de 3,3 ma ne peuvent être l'oeuvre de l'homme. Trouvés au Kenya dans une zone riche en hominidés fossiles, ils pourraient être le fait de Kenyanthropus ou d'une des espèces d'Australopithèques présents dans la région. Cela pourrait expliquer les traces de charognage découvertes sur des os d'ongulés datés de 3,4 ma. Les travaux expérimentaux pour étudier le processus de fabrication de ces outils montrent que les éclats tranchants résultant de percussion sur une enclume nécessitent des mains habiles et un comportement cognitif assez complexe pour orienter correctement les frappes. La phrase de Bergson "l'homme, c'est l'outil" est donc invalidée par cette découverte. La définition même du genre humain en est bouleversée. Il est heureux que cette référence aux outillages ait peu d'importance dans nos programmes actuels. |
Pour la science N° DS94 p 38 Pour cette espèce représentée par plus de 1 550 os extraits de la grotte de Dinaledi en Afrique du Sud Lee Berger a employé des méthodes hétérodoxes de recherche et surtout de financement et de publication qui lui valent les critiques de la communauté des Paléoanthropologues. Dans une perspective assez polémique, il fait de cette espèce un homme alors qu'il présente à la fois des traits archaïques et des traits modernes. Pour corser l'affaire, toute cette collection n'est pas datée et la disposition des restes au fin fond d'une grotte quasiment inaccessible fait dire à Lee Berger que ce rassemblement d'ossements est le résultat de rites funéraires ayant nécessité la maîtrise du feu pour s'éclairer. On l'aura compris la démarche iconoclaste de Lee Berger dérange fortement la communauté scientifique. La description de l'historique et des méthodes d'exploration de la grotte forment la partie la plus intéressante de l'article. La collection recueillie est exceptionnelle mais il y a fort à parier que comme beaucoup de découvertes récentes, le soufflé finira par retomber. Homo naledi apparaîtra alors comme une forme régionale éteinte d'hominine. Les phylogénéticiens disent depuis longtemps que la découverte d'un ancêtre direct est un évènement hautement improbable. Même si l'on en venait à tenir dans sa main les restes de cet ancêtre, nous ne saurions pas l'identifier comme tel. Il serait temps d'en prendre de la graine. Cela n'enlèverait rien aux caractères exceptionnels des travaux de l'équipe Sud-africaine. On se débarrasserait simplement de cette prétention nationaliste et de toute cette mousse médiatique finalement nuisible à la compréhension. |
Pour la science N° DS94 p 30 Australopithecus sediba est-il l'ancêtre direct d'Homo erectus comme le prétend Lee Berger ou simplement une branche locale du genre Autralopithecus ? C'est l'objet du l'article de Kate Wong qui recense les arguments des uns et des autres. Le seul point de consensus pour l'instant est que cette découverte est d'une qualité exceptionnelle par le nombre et la bonne conservation des éléments trouvés à ce jour. Le site n'étant que très partiellement fouillé pour l'instant, il est probable que de nombreux autres éléments apparaîtront dans l'avenir. L'encadré rédigé par Bruno Maureille montre combien le "plan média" de Lee Berger contribue plus à la construction d'une mythologie qu'à de véritables connaissances scientifiques. En dehors
des grandes incertitudes qui entourent le sujet, cet article me paraît
assez énervant au moins dans l'usage du vocabulaire. Est-ce le
fait de l'auteur ou du traducteur mais il est désagréable
de lire que les Australopithèques auraient des "ancêtres
simiens" ou qu'ils avaient une poigne digne d'un singe ? Cela ajoutera
de la confusion dans l'esprit de nos élèves puisque nous
disons que les Australopithèques comme les Hommes sont des singes
donc des simiens. Notre poigne est celle d'un singe. |
Pour la science N° DS94 p 24 En partant des déclarations fracassantes de Lee Berger à propos d'Australopithecus sediba, Bernard Wood s'applique à démontrer que les hominines de constituent pas une exception parmi les groupes de mammifères. Quasiment à toutes les époques depuis quatre millions d'années les hominines sont représentés par des nombreuses espèces partageant parfois les mêmes habitats. Compte tenu des convergences et des possibles métissages entre les espèces, il est tout à fait impossible de proclamer sérieusement que tel ou tel fossile représente au sein des australopithèques l'ancêtre direct des hommes. Beaucoup plus facile d'abord que l'article original paru il y a quelques temps avec les mêmes illustrations, ce texte permet d'aborder l'évolution des hominidés comme celle d'un groupe tout à fait banal de mammifères actuels. Cet arbre phylogénétique buissonnant qui s'oppose aux représentations classiques doit souvent être remis sur le métier par nos élèves. Pourquoi ne pas conseiller cette lecture aux plus motivés d'entre eux ? |
Pour la science N° DS94 p 16 Pour Brigitte Senut, qui fut l'une des découvreuses d'Orrorin, on a trop négligé les terrains Miocènes pour bien comprendre l'origine des hominidés. Pour trouver des indices concernant la séparation des singes anthropomorphes et des hominines il faut s'intéresser à des terrains âgés de 10 ma. Ils ont été insuffisamment étudiés. Il faut aussi prendre en compte la biogéographie. Pour elle les ancêtres de nos ancêtres sont des animaux de milieux forestiers tropicaux. L'hypothèse du "back to Africa" qui ferait de l'Europe ou de l'Asie le berceau des hominidés n'est pas confirmée. Le portrait-robot de l'ancêtre commun serait celui d'un bipède grimpant facilement aux arbres dans un milieux tropical. Un article pas toujours très facile à lire mais qui contient un paragraphe indispensable : Celui qui est consacré à chambouler les représentations les mieux ancrées dans l'esprit de nos élèves. Ainsi notre bipédie serait peut-être ancestrale tandis que la marche sur les phalanges des Chimpanzés et des Gorilles seraient des états dérivés. |
Pour la science N° DS94 p 8 L'histoire de l'humanité racontée par les fossiles C'est plutôt l'histoire de la paléoanthropologie que raconte Yves Coppens avec force anecdotes historiques et références à ses propres travaux. Un texte facile à lire et qui a le mérite de replacer les différentes découvertes dans leur contexte. |
Pour la science N° DS94 p 7 Cette double page montre deux figures assimilables à des arbres phylogénétiques, le plus grand, déjà paru dans numéro spécial expose les principales espèces d'Hominines dans un repère chronologique. Le plus petit situe les hominines parmi les Hominoïdes. Ces deux figures ppeuvent être très utiles à nos élèves. La plus grande en particulier montre particulièrement bien que nous ne connaissons pas exactement les relations phylogénétiques entre les différentes espèces d'hominines. |
La Recherche N°519 p 22 Des travaux d'archéologie expérimentale ont conduit les chercheurs étudiant les outils de la culture "Howwiesons Poort" à reconstituer les techniques de façonnage. Les nucléus de silcrète ont été volontairement chauffés avant leur débitage par les membres de cette culture datée de 65 000 BP. Ils ont obtenu des outils en tous points similaires aux originaux. Jusqu'à maintenant les plus anciennes traces de cette technique n'étaient connues qu'à partir de 20 000 BP Un des obstacles que peut offrir la lecture de cet article est le fait que, pour la plupart des gens, les outils préhistoriques sont faits de silex. Il a même été démontré que pour être facile à tailler il doit conserver son eau constitutive. A l'inverse le silcrète, qui est un grès à ciment siliceux, est plus facile à travailler lorsqu'il a été chauffé. Une fois cette difficulté levée, il faut constater que la technique décrite a été oubliée pendant 40 000 ans. Voilà de quoi écorner sérieusement l'idée d'une marche harmonieuse et régulière vers le progrès technologique. Tout cela est sans doute une affaire de contingence. |
La Recherche N°519 p 21 Cet entrefilet signale que les plus anciennes traces de culture de pomme de terre ont été découvertes dans le Sud du Pérou. Elles sont datées de 5 400 BP. Un nouvel élément de connaissance concernant l'apparition de l'agriculture dans diverses parties du monde. |
sciences de la vie et de la Terre - Rectorat de l'Académie de Nantes