sciences de la vie et de la Terre

La Recherche N° 554 p 17

Des gravures de Neandertal sur une griffe d'aigle

Des gravures présentes sur une griffe d'aigle datée de 40 000 ans ont été découvertes en Espagne. Elles témoignent d'une pensée symbolique chez les néandertaliens.

Ce n'est pas le premier indice attestant d'une pensée symbolique chez Neandertal. Dans la même région des morceaux de pierre gravés ont été décrits l'an dernier. Cette brève est donc un peu réchauffée et de peu d'intérêt pour nos élèves vu sa concision.

La Recherche N° 554 p 17

Les îles de la mer Egée, un autre chemin vers l'Europe à la préhistoire

Des restes d'outillages ont été trouvés à Naxos, une île grecque de la Mer Egée. Ils sont datés de 200 000 ans environ et témoignent d'une activité néandertalienne. L'utilisation d'embarcations n'est cependant pas établie puisque la très forte baisse du niveau marin à cette époque permettait sans doute de passer à pieds secs.

Un document intéressant sur les voies de migrations possibles bien avant l'arrivée de l'homme moderne en Europe.

Pour la science N� 506S p 28

Denisova notre cousin d'Asie sort de l'ombre

Depuis 2010 et la découverte de son ADN dans une phalangette de fillette, les informations sur cette forme humaine s'accumulent et se complexifient. Le réexamen des collections de fossiles trouvés en Chine et au Thibet a permis d'attribuer certains de ces restes à de probables dénisoviens. La morphologie particulière des molaires peut être un des critères retenus pour assoir une détermination. Cette morphologie particulière se retrouve dans une proportion notable chez les chinois actuels. Des études des fragments d'ADN dénisoviens contenus dans l'ADN des peuples actuels permettent d'autre part de scinder les dénisoviens en deux groupes distincts. Ceux du Nord auraient cédé au thibétains actuels un allèle leur permettant de vivre à haute altitude tandis que les mélanésiens et les aborigènes actuels seraient porteurs de portions de génome héritées des dénisoviens du sud.

Cet article assez développé et bien illustré trouvera sa place assez facilement dans le chapitre sur l'apparition de l'homme moderne. L'encadré sur le mode d'emploi de la paléogénétique et d'un niveau un peu élevé pour nos élèves mais peut satisfaire ceux qui sont particulièrement curieux.

Pour la science N� 506S p 13

Du lapin pour les néandertaliens

16 084 os de lapin ont été trouvés dans les strates néandertaliennes de l'abri sous roche de Pié-Lombard dans les Alpes-Maritimes. Les grosses proies n'étaient le seul gibier de ces chasseurs.

Voilà de quoi remettre un peu en cause le statut de tueur de mammouths des hommes de Neandertal. Une brève peu exploitable dans nos cours.

Pour la science N� 506S p 09

Classes sociales à l'âge du bronze

Cette étude à la fois génétique et isotopique établit qu'à l'âge du bronze, la transmission des biens était patrilinéaire, les élites vivaient au milieu des gens du peuple mais n'épousaient que des femmes de haut rang venues d'autres groupes.

Tout rapprochement avec les sociétés d'ancien régime et même postérieures ne serait pas abusif. Une brève qui ne sera pas exploitable dans nos cours mais qui donne à réfléchir sur la résilience des structures sociales.

Pour la science N� 505 p 15

257 traces de pieds néandertaliens en Normandie

Ces empreintes dans une boue sableuse ont été scellées par une dune dans le Cotentin il y a 80 000 ans. Elles montrent que le groupe était majoritairement constitué d'enfants et d'adolescents ce qui pose quelques questions quant à la taille réelle des groupes familiaux chez les néandertaliens.

La découverte est rarissime et le résultat un peu discordant avec les représentations actuelles des néandertaliens. Reste cependant que de telles études ne sont guère exploitables dans le cadre des programmes de lycée.

La Recherche N° 553 p 22

Des biberons au néolithique

Des tombes d'enfants de l'âge du bronze ont livré des petits récipients en céramique contenant des restes d'acides gras de laits de bovins, ovins ou caprins. Il s'agirait donc de biberons montrant que le lait de ruminants était substitué au lait maternel. Cela peut avoir des conséquences démographiques importantes. Chez les chasseurs cueilleurs l'allaitement durait plusieurs années. L'utilisation de lait non maternel aurait pu raccourcir la période de lactation des mères néolithique et diminuer le délai entre deux grossesses.

Une brève intéressante en soi mais qui ne correspond pas aux objectifs des programmes actuels.

Pour la science N� 105H p 102

Des fantômes tapis dans notre ADN

Les séquences d'ADN humains s'accumulent et ces données ont été traitées par l'apprentissage profond, une technique d'intelligence artificielle. Il semble, au vu des résultats, que le registre fossile et même celui concernant l'ADN sont très incomplets et que des lignées humaines disparues aient contribué aux génomes des humains actuels.

Cet article contient malheureusement peu d'éléments factuels et reste donc à la surface des choses. C'est finalement l'encadré rédigé par Loïc Mangin qui constitue la partie le plus intéressante et la plus exploitable. Il faut noter à ce propos que le discours sur l'évolution est sans doute trop marqué par le progressisme et la réussite de l'homme moderne. La disparition est un élément fondamental de l'évolution et nous n'en parlons que très peu.

Pour la science N� 105H p 94

Homo sapiens, une espèce mosaïque

Cette remarquable synthèse s'attache surtout à l'étude de l'ADN des néandertaliens. On y apprend en particulier qu'ils furent très peu nombreux et répartis sur un territoire immense. La faible diversité génétique, la petite taille des groupes humains les ont sans doute fragilisés. L'étude de Denisova en est à ses tout débuts. Ce qui est certains en revanche c'est que ces deux espèces ont contribué pour quelques pourcents aux génomes de certaines populations actuelles.

Un article clair qui pourra être utile à nos élèves, en particulier le schéma qui présente les trois théories de l'évolution des hommes modernes.

Pour la science N� 105H p 88

L'humanité racontée par ses microbes

Cet article de Tara Smith fait le parallèle entre l'ADN mitochondrial et celui d'Helicobacter pylori dans la reconstitution de l'histoire évolutive de l'humanité..

Si les études d'ADN mitochondriaux sont bien connues, l'histoire parallèle de la bactérie gastrique l'est beaucoup moins bien que les deux s'accordent pour une origine africaine de l'humanité actuelle. Un article un peu difficile à lire pour nos élèves.

La Recherche N° 552 p 24

Comparaison de phalanges entre hominines

Pour la science N� 504 p 17

Le petit doigt de Denisova m'a dit

Les comparaisons génétiques et anatomiques conduites entre la phalange de Denisova et celles d'Homo sapiens et neandertalensis concluent à une plus grande proximité entre sapiens et denisova qu'entre cette dernière et néandertal.

Une brève à considérer avec prudence compte tenu de la connaissance très parcellaire de l'anatomie des denisoviens.

La Recherche N° 552 p 14

Découverte du crâne d'un ancêtre de Lucy

Pour la science N� 504 p 10

Le crâne du supposé ancêtre de notre ancêtre présumé

Comme souvent sous ces titres accrocheurs se cache une réalité beaucoup plus complexe. Le crâne MRD, découvert en Ethiopie est daté de 3.8 ma et identifié comme appartenant à un mâle de l'espèce Australopithecus anamensis. Il serait d'ailleurs le représentant le plus récent de cette espèce. Le considérer comme celui d'un ancêtre de Lucy est peu abusif dans la mesure où les restes les plus anciens de l'espèce afarensis sont quasiment contemporains. Voilà donc un rameau du buisson de hominines qui s'allonge.

Les documents iconographiques de bonne qualité son propres à illustrer la diversité des hominines anciens. Pour son titre plus distancié on préfèrera sans doute l'article de Pour la science.

La Recherche N° 551 p 22

Tout le scénario avancé repose sur des datations assez incertaines

Dans cet entretien Jean-Jacques Hublin exprime beaucoup de réserves quant aux résultats publiés par H. Harvati sur les deux calottes crâniennes trouvées très proches l'une de l'autre dans une grotte du Péloponnèse.

Ces réserves tiennent autant aux aspects anatomiques qu'à la méthode de datation. Une découverte à laisser de côté en attendant d'y voir plus clair.

Pour la science N� 503 p 9

Le plus ancien homicide européen

Un crâne daté de 33 000 BP trouvé dans une grotte de Roumanie présente des lésions caractéristiques qui évoque une mort provoquée par un coup de massue.

Un article plus proche de la médecine légale que de la paléoanthropologie.

Pour la science N� 503 p 6

Un très vieux crâne grec présumé sapiens

Deux calottes crâniennes trouvées dans le Poloponnèse font polémique. Selon une équipe de recherche l'un d'eux pourrait appartenir à une sapiens archaïque datant de 210 000 BP.

La lecture détaillée de l'article montre qu'aucun consensus ne se dégage quant à la datation et à l'identification de ces calottes crâniennes. On passera donc prudemment son chemin.

Pour la science N� 502 p 36

Le cas des aborigènes

Les aborigènes d'Australie, chasseurs-cueilleurs, en raison de la colonisation tardive de leur île ont pu livrer des informations essentielles sur les modes de vie antérieurs au néolithique. Les colonisateurs mais aussi les membres de ces peuples ont pu livrer des témoignages décisifs sur les guerres meurtrières et incessantes entre les différentes groupes. Il ne s'agit pas de combats rituels mais souvent d'embuscades et d'attaques surprises avec des intentions clairement meurtrières.

Il ne s'agit pas de paléoanthropologie mais d'anthropologie et l'on voit ainsi réfutée une vision rousseauiste des sociétés de chasseurs-cueilleurs. Ce cas est-il généralisable aux sociétés antérieures au néolithique ailleurs dans le monde ? On peut en douter mais cet exemple met fin au manichéisme : Les guerres ne sont pas apparues avec la sédentarisation et l'agriculture.

Pour la science N� 502 p 15

La première BD d'Angoulême

Une plaque gravée de 23x18 cm, trouvée sur un site de fouille de sauvegarde près de la gare d'Angoulême a été datée de l'Azilien. Elle montre les corps de divers animaux.

L'intérêt principal de cet objet est de montrer que l'art figuratif que l'on pensait disparu à la fin du magdalénien a continué à être pratiqué à la période suivante. Compte tenu de nos programmes actuels ce fait sera difficilement exploitable en classe.

Pour la science N� 502 p 14

Faible démographie néandertalienne

Pour tenter de calmer le jeu des hypothèses autour de la disparition des néandertaliens, Anna Degioanni et ses collègues ont fait des simulations en se basant sur les modèles proposés pour l'évolution démographique d'autres espèces animales. Bien que peuplant la vaste Eurasie, les néandertaliens n'ont jamais été plus de 70 000. Après avoir testé de nombreux paramètres, les chercheurs ont découvert qu'une légère baisse de la fertilité chez les néandertliennes suffisait à expliquer leur disparition en quelques milliers d'années.

Bien entendu une telle modélisation ne permet pas de déterminer la cause de cette hypofertilité mais elle a le mérite de souligner qu'il n'est nul besoin d'évoquer une hypothèse catastrophiste. Un article que l'on pourra utiliser pour répondre à ceux de nos élèves qui voient dans l'homme moderne un prédateur de Néandertal.

La Recherche N° 549 p 23

L'histoire de l'art préhistorique chamboulée

Une plaquette de grès siliceux gravée de représentations animales a été trouvée sur un chantier de fouilles préventives dans le quartier de la gare d'Angoulême. Elle est datée de l'Azilien récent (12 000 B.P.).

L'illustration est de qualité mais la brève ne dit pas en quoi l'histoire de l'art préhistorique est chamboulée. On passera donc son chemin avec un peu de frustration à moins d'aller sur le site de La Recherche où un article développé existe.

La Recherche N° 30H p 76

L'évolution de l'homme entre chien et loup

Pierre Jouventin est connu pour avoir élevé et observé un louveteau femelle devenu adulte au sein de sa famille. Cet article ne se résume pas à cela. En se basant sur le fait que les analyses de restes osseux couplées aux études de l'ADN font remonter la domestication du loup à l'arrivée des premiers chasseurs cueilleurs sapiens dans les régions nordiques, il fait l'hypothèse que la domestication il y a plus de 30 000 ans correspond à une grande amélioration des techniques de chasse et de la quantité de nourriture disponibles pour les groupes humains qui possédaient des chiens. Quant au processus de domestication il penche pour l'imprégnation de louveteaux prélevés dans des tanières. Les expériences de Belaïev sur le renard argenté pourraient expliquer la sélection des individus les moins agressifs, ancêtres de nos chiens actuels. Il émet ensuite l'hypothèse que l'avantage reproductif conféré à sapiens par la domestication du chien aurait contribué au déclin des néandertaliens ne possédant pas de chiens et confrontés à une démographie beaucoup plus faible.

Un article qui intéressera sans doute nos élèves sans rentrer complètement dans le cadre des programmes actuels.

La Recherche N° 30H p 5

Les primates sont capables d'imaginer ce que pense l'autre

Dans cet entretien Frans de Waal livre les points les plus importants de ses travaux sur le comportement social et les capacités cognitives des singes. Il invite en particulier à abandonner tout anthropomorphisme et sentiment de supériorité. Bien qu'ils soient génétiquement proches de nous les animaux vivent dans des mondes sensoriels, émotionnels et cognitifs que nous avons beaucoup de mal à concevoir. Pour autant ils ne sont pas dépourvus d'empathie, de sens de la coopération, de la justice et de la consolation.

Un article qui trouvera difficilement sa place dans les programmes de SVT actuels. Son mérite essentiel est de montrer que nos comportements actuels s'appuient sur des caractéristiques largement partagées avec d'autres animaux.

La Recherche N° 548 p 71

Sapiens à l'oeil nu

Cette citation du livre de François Bon nous invite à considérer la conquête de nouveaux continents comme le résultat de profondes modifications des échanges et des structures sociétales pendant les 50 000 dernières années. Ainsi les échanges de biens à courtes distances, les territoires réduits et les règles matrimoniales endogames auraient cédé la place à l'exogamie, les échanges à grandes distances et des territoires étendus. Dans une dernière partie, l'auteur envisage une conquête de l'espace qui ne serait que la prolongation du phénomène.

A l'exclusion de la dernière partie, la description correspond à une thèse assez ancienne qui décrit un saut évolutif assez récent au sein de l'espèce sapiens. Cette thèse perdait de la vitesse assez récemment sous la pression des découvertes concernant les sapiens anciens et les néandertaliens. Pour toutes ces raisons, il sera peut-être prudent de ne pas accorder trop de crédit à cet ouvrage qui correspond pour certaines de ses parties à de la science-fiction en ce sens qu'il s'affranchi un peu trop rapidement des problèmes physiques et énergétiques qui limiteront immanquablement l'expansion humaine alors que les expansions anciennes n'utilisaient que des énergies renouvelables.

La Recherche N° 548 p 69

L'homme moderne, à l'assaut de tous les milieux

Dans la rubrique "livres" cet article met l'accent sur divers milieux emblématiques qui ont été colonisés par l'homme : La steppe à mammouth, les littoraux et les grottes. C'est l'occasion de rappeler les profondes mutations qui à la suite de ces conquêtes ont modifié les milieux et aussi notre espèce.

Un article qui n'entre pas réellement dans les thématiques des programmes actuels sauf peut-être en ce qui concerne l'importance des migrations.

La Recherche N° 548 p 14

L'Asie du Sud-Est, carrefour évolutif de l'humanité

Des dents de petites tailles, des phalanges de pied recourbées, c'est à peu près tout ce que l'on sait d'Homo luzonensis, daté de 50 000 à 67 000 ans et trouvé dans la grotte de Callao sur l'île de Luçon. L'assemblage original de ces caractères conduit à le décrire comme le représentant de cette nouvelle espèce d'hominine. Le rapprochement avec Homo fiorensis est tentant mais la distance et les différences anatomiques conduisent à penser qu'il s'agit plutôt d'une autre espèce témoignant de pressions de sélections similaires.

En l'attente d'en savoir plus il faut sans doute critiquer la notion de "carrefour évolutif", mot valise sans grande signification. Cette nouvelle espèce illustre plutôt une évolution en milieu insulaire. Le carrefour en question pourrait plutôt relever d'impasses plurielles.

Pour la science N� 500 p 92

Du pot au lait à la mucoviscidose

Comme la drépanocytose, la mucoviscidose est une maladie monogénique. Elle se trouve être beaucoup plus répandue en Europe occidentale que dans d'autres régions du monde. Cette fréquence élevée résulte d'un avantage hétérozygote qui confère aux porteurs sains une résistance notable aux diarrhées sécrétoires liées à des infections. En Europe l'allèle p.Phe508del, responsable de la maladie est beaucoup plus fréquent que les autres allèles du gène CFTR ce qui fait penser que son origine est peut-être restreinte à un petit nombre d'individus. En calculant dans diverses populations européennes l'âge du plus récent ancêtre commun porteur de la mutation on obtient des âges de l'ordre de 4700 B.P pour l'Irlande alors que ces âges sont décroissants lorsque l'on s'achemine vers le Sud-Est européen. Ces dates correspondent à l'expansion de la culture campaniforme qui se caractérise par la fabrication de vases en forme de cloche utilisés pour les produits laitiers. Une population d'éleveurs de bétail, porteuse de cette mutation et consommant du lait aurait donc connu une expansion géographique importante à cette époque.

Voilà un article très intéressant pour nos élèves. De nombreux concepts y sont à l'oeuvre. On retiendra en particulier la notion d'avantage hétérozygote et l'importance génétique et culturelle des migrations.

La Recherche N° 548 p 16

Des dénisoviens au Tibet

Pour la science N� 500 p 14

Deux nouvelles pièces du puzzle dénisovien

Une mandibule dénisovienne trouvée à Xiabe au Tibet suggère que les dénissoviens étaient génétiquement adaptés à la vie en très haute altitude. On retrouve dans l'ADN des tibétains actuels une petite partie de cet ADN dénisovien et en particulier l'allèle EPAS1 qui réduit les effets du manque d'oxygène. Dans une autre étude concernant les habitants actuels de Papouasie Nouvelle Guinée relativement riche en ADN dénisovien, les allèles provenant des dénisoviens serait responsables de l'adaptation à la vie dans les forêts humides tropicales.

On peut bien sûr discuter du rôle exact des portions de génomes dénisoviennes mais il est indéniable que ces articles peuvent contribuer à illustrer les introgressions génétiques.

Pour la science N� 499 p 48

L'archéologue, le singe et l'outil

En s'intéressant aux outils utilisés par les macaques à longue queue et les Sapajous, Michael Haslam tente de combler une lacune considérable : Celle qui a trait aux objets utilisés par les primates non-humains. Il se pose particulièrement la question de l'apparition, qui pourrait être fortuite, de l'industrie des éclats. Aucune des espèces étudiées, sauf l'homme, n'a utilisé ces éclats même s'ils peuvent être le résultat non intentionnel du cassage des noix.

Sous la forme d'un récit de fouille, ce texte s'emploie à démythifier le célèbre "l'outil c'est l'homme". Un article qui sera peu utilisable dans le cadre des programmes actuels mais qui pose la question du hasard dans l'apparition des comportements humains.

Pour la science N� 499 p 17

Homo luzonensis, nouveau philippin

Les os de pied et de main ainsi qu'une dent trouvés dans une grotte de l'île de Luçon ne correspondant à aucune espèce humaine connue ont été attribués à une nouvelle espèce "Homo luzonensis".

Il y a peu de choses exploitables par nos élèves dans cette brève : Attendre et voir.

Pour la science N� 499 p 14

Une trace de néandertal ?

Parmi les traces d'animaux imprimées dans une paléodune à Gibraltar se trouverait une trace de néandertalien.

Pour la science N� 499 p 7

L'agriculture a favorisé les sons "f" et "v"

La Recherche N° 547 p 19

Le langage humain influencé par des facteurs biologiques

Les consonnes labiodentales "f" et "v" semblent être l'apanage des populations ayant à leur disposition des aliments faciles à mâcher et donc de celles qui ont tiré leur subsistance de l'agriculture. La configuration dentaire des chasseurs cueilleurs, légèrement différente, n'aurait pas permis d'émettre ces sons facilement.

Une hypothèse vérifiée par des méthodes probabilistes difficile à comprendre pour nos élèves. La publication de "Pour la science" qui est un entretien avec l'un des auteurs de l'étude est bien plus précise et exploitable que celle de La Recherche.

La Recherche N° 544 p 12

Définir l'espèce

Cette réponse de Cécile Bon à un courrier de lecteur est très éclairante.

Question et réponse sont courtes et correspondent bien à des interpellations courantes dans nos classes. A garder donc dans nos archives.

Pour la science N� 497 p 66

Sommes-nous des guerriers-nés ?

Cet article d'un anthropologue tente de dépasser les querelles anciennes entre les tenants de l'origine génétique de notre propension à faire la guerre et ceux qui pensent qu'elle résulte de l'instauration récente des conditions qui provoquent des guerres. Il définit la guerre comme étant radicalement différente de simples homicides en ce qu'elle engage des groupes entiers les uns contre les autres. S'en tenant aux éléments archéologiques, il constate que les traces de conflits armés impliquant de nombreux individus sont très rares voire inexistantes au paléolithique. Pour lui le mésolithique et plus encore le néolithique ont vu l'installation progressive de la guerre sur la base de problèmes démographiques et d'accès aux ressources.

Fort heureusement cette question n'est pas dans nos programmes. Cela donnerait lieux à des discussions surtout idéologiques sans véritables bases scientifiques puisque les indices de morts violentes sont rares et ne peuvent que rarement être rattachés à des faits guerriers.

Pour la science N� 497 p 50

Faire parler les vieux débris

La ZooMS (zooarchaeology by mass spectromety permet à partir du collagène de déterminer à quel genre appartenait un fragment osseux. Cette technique s'applique particulièrement bien aux fragments osseux de petite taille qui ne sont pas étudiables sous l'angle de l'anatomie. En appliquant cette méthode aux très nombreux petits fragments trouvés à Denisova et à Vindija, il a été possible de déterminer ceux qui appartenaient à des hominines. Une extraction puis un séquençage de l'ADN a parfois été possible. Les résultats révèlent la très longue cohabitation et les métissages entre les denisoviens et les néandertaliens.

Un article rédigé sous la forme d'une narration qui peut plaire aux élèves et qui est très accessible. Un grand encadré illustre la technique de le ZooMS. Il sera sans doute nécessaire de faire un parallèle entre la spectroscopie de masse et l'électrophorèse qui sont deux techniques discriminant les fragments peptidiques par leur taille.

Pour la science N� 497 p 8

La grotte de Denisova enfin bien datée

La Recherche N° 545 p 14

L'histoire de la grotte de Denisova se précise

La luminescence stimulée optiquement et les méthodes de reconstructions phylogénétiques ont été utilisées pour faire une datation précise des fossiles et des variations climatiques de la grotte de Denisova. Les denisoviens et les néandertaliens s'y sont côtoyés et métissés pendant une très longue période s'étendant de 374 000 à 32 000 BP. Aucune trace génétique d'Homme moderne n'a été décelée sur le site, ce qui conduit à penser que tous les objets découverts ont été façonnés par des denisoviens ou des néandertaliens.

Avec la découverte d'éléments culturels attribuables au denisoviens, une troisième espèce entre dans le club très fermé des humains capables d'utiliser une cognition semblable à la nôtre. Un article un peu difficile à lire en raison de difficultés à situer ces éléments sur la frise du temps. L'article de la Recherche, plus développé, est sans doute plus facile à lire.

La Recherche N° 544 p 12

Définir l'espèce

Cette réponse de Cécile Bon à un courrier de lecteur est très éclairante.

Question et réponse sont courtes et correspondent bien à des interpellations courantes dans nos classes. A garder donc dans nos archives.

Pour la science N� 496 p 42

Et le réchauffement acheva le Magdalénien

La fin de la dernière glaciation n'est pas un épisode simple dans la mesure où les vagues de froid parfois longues de 1300 ans se sont glissés dans un contexte de réchauffement progressif qui s'achève avec le début de l'holocène. Pendant toute cette période instable les magdaléniens biens adaptés à un environnement de steppes et de toundra froides se sont trouvés confrontés à des changements climatiques brutaux auxquels ils s'adaptaient avec une latence d'environ un siècle à chaque fois. Cela fragmente les populations qui perdent l'homogénéité culturelle caractéristique des magdaléniens. Le développement des forêts à l'Holocène permet alors aux cultures Aziliennes de se développer mais elles ne sont plus aussi homogènes qu'à l'époque précédente.

Cet article de synthèse vaut surtout par ses encadrés et l'illustration en forme de frise chronologique. On y voit clairement que les soubresauts climatiques ont entraînés des variations importantes de la faune et de la flore. C'est cet aspect "changement climatique" qui est sans doute le plus exploitable pour nous dans le cadre des programmes actuels.

Pour la science N� 496 p 15

Little foot enfin dégagé

Le squelette de cet Australopithèque trouvé à Sterkfontein est maintenant connu à 97%. C'est le plus complet que l'on connaisse. Il pourrait s'agir d'une nouvelle espèce dont les relations avec les autres espèces d'Australopithèques sont loin d'être éclaircies.

L'illustration de l'article ne permet pas de se rendre compte des différences entre les espèces. Dommage.

Pour la science N� 496 p 6

Des outils vieux de 2,4 millions d'années en Afrique du Nord

La Recherche N° 544 p 20

Les humains ont atteint l'Afrique du Nord plus tôt qu'on ne le pensait

Des techniques de datations très sophistiquées ont permis de dater les outils trouvés à Aïn Boucherit près de Sétif de 2,4 millions d'années. Ces outils Oldowayens accompagnaient de nombreux ossements d'animaux de savane portant des traces de découpes. Il apparaît donc que la culture oldowayenne n'était pas cantonné à l'Afrique de l'Est.

Cette découverte conduit à proposer deux hypothèses : Celle d'un développement indépendant de cette culture dans plusieurs régions d'Afrique qui entre en concurrence avec l'idée d'une diffusion des populations oldowayennes dans tout le continent africain. On préfèrera sans doute l'article de La Recherche, illustré et plus facile à lire.

Pour la science N� 495 p 18

Les plus anciennes peintures sont à Bornéo

Illustrée d'une grande photo, cette brève témoigne du renversement d'un paradigme. Alors que l'on pensait que l'art pariétal du paléolithique supérieur était cantonné à l'Europe, ces peintures indonésiennes sont les plus anciennes jamais découvertes.

Pendant très longtemps, des européens ont proclamé que l'Europe était le berceau de l'art en raison de ses peintures pariétales paléolithiques. Cela se retrouve parfois encore dans le discours médiatique sur la préhistoire. Voilà une bonne occasion de réfuter cette affirmation aux relents racistes.

Pour la science N� 495 p 14

Levallois très tôt en Chine

Les outils lithiques de la grotte de Guanyindond en Chine, taillés selon la méthode Levallois, c'est à dire le débitage d'un bloc de pierre pour obtenir de nombreux outils, ont été datés de 160 000 à 170 000 ans. C'est une date très précoce pour cette région du monde. On ignore l'identité des auteurs.

A ranger dans la catégorie "les choses ont toujours commencé plus tôt qu'on ne le pensait" mais cette brève ne sera pas d'un grand secours dans le cadre des programmes actuels.

La Recherche N° 543 p 66

177 000 à 194 000 ans

C'est la datation du plus vieux fossile d'homme moderne découvert en Israël. La migration de cette espèce hors d'Afrique est donc vieillie de 50 000 ans.

Un fait qui peut être mis en relation avec l'ancienneté de l'espèce en Afrique et le métissage avec les néandertaliens au Moyen-Orient

La Recherche N° 543 p 66

Les plus vieilles peintures figuratives à Bornéo

Cette scène de chasse a été datées de 40 000 ans environ.

Les sites extra européens sont progressivement explorés et montrent que l'art pariétal est largement répandu et de façon précoce.

La Recherche N° 543 p 62

Denny, symbole du rôle de la génétique dans l'étude de la préhistoire

L'extraction de l'ADN d'un os long de cette jeune fille découvert dans un niveau daté de 90 000 ans de la grotte de Denisova à permit d'établir qu'elle était une métisse de première génération. Cet exemple sert de base à un long développement concernant les antagonismes réels ou supposés entre paléogénéticiens et archéologues.

Il n'y a guère d'informations nouvelle sur Denisova 11 en elle-même et le débat entre les deux disciplines semble un peu monté en épingle. La paléo génétique n'est qu'un outil de plus dans la sacoche des paléoanthropologues et les paléo généticiens n'ont jamais revendiqué la possibilité d'accéder aux dimensions sociales et culturelles des espèces qu'ils étudient. Un article qui apportera peu de choses à nos élèves.