Le cours suivant, les productions sont disposées à l'extérieur, sur un banc en pierre à l'entrée du bâtiment principal. Le caractère inhabituel de la situation et le vent qui fait tomber les productions rend l'attention difficile à mobiliser. Mais face à ces totems qui ne veulent pas tenir debout, des questions se posent et la discussion s'engage autour des notions de verticalité, de socle. Puis la sculpture de Millecamps à côté de laquelle nous nous étions installés semble apparaître soudainement.
Un dialogue s'instaure entre les productions et l’œuvre.
Des similitudes sont repérées, à commencer par la verticalité qui ouvre à des questions de sens. Si les élèves ont pu associer aisément la verticalité des totems amérindiens à la fonction de représentation du clan, celle de l’œuvre de Millecamps est plus difficile à cerner.
“Les totems des indiens représentent le clan, la sculpture représente le collège”
Chloé G., 5C
Cet élan vers le haut ne représente-t-il pas finalement un des enjeux du collège ?
Puis des différences : l'une est abstraite, les autres figuratives. La distinction encore un peu floue pour certains entre sculpture et statue se précise alors. Plusieurs totems, comme ceux des amérindiens sculptés dans des troncs, ont des formes fermées, cylindriques. La sculpture d'Yves Millecamps se présente comme des bandes de papier pliées, enchevêtrées, tressées, des formes ouvertes qui laissent passer le regard.