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l'île au trésor

mis à jour le 14/06/2007


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Comment travailler l'imaginaire tout en questionnant la représentation et la narration.

mots clés : imaginaire, forme, carte, plan


-compétences - commenter verbaliser , créer, savoir-faire (maîtriser des gestes et des opérations)
- questions - espace représenté; matière, support

 
Depuis plusieurs semaines, les élèves ont abordé en classe les questions liées à la représention de l'espace, qu'il soit littéral ou suggéré. Par le biais de divers dispositifs aux consignes précises en une seule séance, je les invitais à expérimenter par la pratique plusieurs types de réponses.

Afin de poser un temps de réflexion plus ouvert sur la forme lié au format, et à approfondir la question de l'espace limité, je cherchais une proposition qui inciterait l'élève travailler son imaginaire tout en réutilisant certaines découvertes techniques.

Une reproduction de la carte de l'île au trésor d'après le roman de Robert-Louis Stevenson reproduite dans le livre Nature, Art, Paysage de Gilles A.  Tiberghien  me renvoyait à un exercice connu  tiré de La petite fabrique de l'image. Dans cet ouvrage sur l'image, les auteurs consacrent quelques pages à l'imaginaire de la carte,  évoquant à la fois l'objet iconique et le support narratif. Tout cela m'inspirait une proposition qui pouvait alors aussi interroger un support spécifique à savoir un papier déchiré, puis froissé, abimé, et enfin déplié et aplati.

La forme aléatoire de cet espace devait aussi inviter l'élève à mettre en oeuvre une image et à me raconter une histoire de pirates par différents graphismes adaptés.

Le bon moment se précisa lorsque les classes travaillèrent cet imaginaire en cours de français avec l'action collège au cinéma et le film d'animation de Jean François Laguionie "L'Ile de Blackmor".

 

Une boule de papier déchirée est posée sur la table de chaque élève.
Le professeur projette la bande annonce du film "Pirates des Caraïbes".

  Imaginer la carte de votre île au trésor !

documents remis aux élèves :
  • extrait du texte de description de l'île de Stevenson
  • illustrations liées à l'univers des pirates (portraits, bateaux, symboles, etc.)

séance 1 : découverte du support et de la forme aléatoire de l'espace à travailler. peinture sur le support froissé. dessin des codes visuels  liés à la représentation topographique.

séance 2 : peinture. Présentation d'un nouvel outil : la plume et de l'encre de chine pour dessiner et écrire sur la carte. Mise en oeuvre de légendes et autres trouvailles littéraires.

séance 3 :  fin du travail. Possibilité de mettre du blanc correcteur. verbalisation au tableau. prise de notes dans le cahier.
 


 
propos d'élèves

" J'ai imaginé mon île au fil de mon crayon. Terrifiante, sans formes, semée de pièges.Celle-ci s'appelle l'île de Red Sea"
Flora, 5A.

" Au début, je l'ai faite au hasard puis j'ai fait comme une tête de mort. Ensuite j'ai essayé de faire des yeux, un nez et une bouche dans la forme de la feuille. Tout est imaginaire. Mon travail est un espace plat."
Anthony, 5A
 
Ce que les élèves ont abordé en classe

  • La carte renvoie renvoie à un imaginaire lié au récit : ainsi parmi les cartes au trésor, il y a celles qui racontent un voyage, qui disent des itinéraires et dessinent des parcours et d'autres qui inventent des destinations farfelues, voire utopiques.
  • Le paysage se matérialise en deux dimensions : comment le représenter ? quel système de repérages et d'indices peut donner du sens à cet espace ? comment montrer un chemin, une rivière, une forêt ?
  • Le plan de l'ïle au trésor invite l'élève à l'invention de noms de lieux et ainsi  à créer un endroit mystérieux, inquiétant voire dangereux ou féerique. Un monde symbolique aux limites inconnues.

Quelles références artistiques présentées aux élèves ?


De nombreux artistes contemporains ont travaillé à partir de l'imaginaire de la carte.

On pourra ainsi évoquer le travail de
Jasper Johns ( les oeuvres de la série des Maps de 1961, montrent,certes les Etats-Unis dégoulinant de couleurs oranges et bleues mais aussi l'une des principales obsession de l'artiste, à savoir la planéité ).

Les élèves pourront aussi découvrir un ensemble de dessins des artistes du Land Art qui créant très souvent leur projet d'intervention dans un espace extérieur et parfois lointain, lui donnait dès lors par la production de document cartographique une réalité supplémentaire.

On pensera aux divers travaux de Christo, de Robert Smithson, de Richard Long, ou encore de Dennis Oppenheim mais aussi au texte de Gilles A. Tiberghien qui écrit à leur sujet : " Si ces artistes se sont intéressés aux cartes, ce n'est pas seulement parce qu'elles leur permettaient de se guider ou de repérer les endroits où ils se proposaient d'intervenir, mais c'est aussi pour les possibilités plastiques  qu'elles offraient et les dérives fonctionnelles qu'elles leur permettaient : c'est que la carte a probablement un rapport essentiel avec la chose artistique."
 (extrait de  Nature, Art, Paysage . Chapitre 2 : le Land Art : cartes et espaces de l'art, page 50-51.)
 
Références

- La petite fabrique de l'image de Jean Claude Fozza, Anne Marie Garat et Françoise Parfait ( Edition Magnard, 1995 ).
- Nature, Art, Paysage  de Gilles A. Tiberghien ( Editions Actes Sud / Ecole Supérieure du Paysage/ Centre du paysage, 2001 )

Un ouvrage épuisé : Cartographie : Cartes et figures de la Terre. Paris, Centre George Pompidou, 1980 avec de très nombreuses illustrations en noir et en couleur. Catalogue de l'exposition présentée au Centre Georges Pompidou du 24 mai au 17 novembre 1980 et réalisée par le Centre de Création Industrielle, en collaboration avec la Bibliothèque Publique d'Information, le Musée national d'art moderne, le Service audio-visuel.
 
auteur(s) :

jean pierre marquet

information(s) pédagogique(s)

niveau : 5ème

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

L'objectif est d'amener l'élève à  appréhender la pluralité des modes de représentation sur deux axes : espace à deux dimensions, espace à trois dimensions.
Espace à deux dimensions : renforcer la compréhension de la différence entre espace littéral (pour ce cycle : espace physique du support) et espace suggéré ( pour ce cycle : l'illusion de la profondeur). Faire prendre conscience de l'existence de différents modes de représentation de l'espace.

documents complémentaires

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