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collège Alexandre Mauboussin, Mamers

mis à jour le 25/08/2015


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Quelle place pour le 1% artistique dans l'enseignement des arts plastiques ? L'exemple du collège Alexandre Mauboussin, cité scolaire de Mamers ( Sarthe).

mots clés : insitu, architecture, artiste, volume, espace


 
À Mamers, la cité scolaire est composée de plusieurs bâtiments réalisés à différentes époques : le collège et les ateliers du lycée professionnel sont des préfabriqués des années 1970. Le lycée, bâtiment rénové, ainsi que l’internat datent des années 2000.

Cette cité est étendue et ouverte, les élèves y circulent librement passant d’un espace à l’autre.Les  trois pôles d’enseignement (collège, lycée d'enseignement général et lycée professionnel) accueillent environ 1000 élèves sur une surface de 2.4 hectares. Au centre de cette cité se trouve l'oeuvre du 1% artistique.


vue d'ensemble

Architecte : Jean Balladur, 1971. Artiste : Michèle GOALARD (née en 1936),
« Cheminement de sphères », 1972, 18 sphères (diamètres variables) en béton, environnement jardin végétalisé et minéral.

Cette œuvre de Michèle GOALARD est constituée de 13 sphères en béton de taille différente peintes en blanc et d’une sculpture évoquant une femme au centre. Certaines sphères sont comme éclatées et le spectateur peut mentalement  les reconstituer. L’artiste a pensé cette œuvre comme un dialogue avec le paysage. En effet, elle a mis en place des buttes avec les restes des fondations du bâtiment du collège, puis disposé dans cet espace ses sculptures.  Pour cela, elle a lancé des billes sur une  maquette reproduisant cet espace et le hasard a choisi la disposition. (Les sphères sont surtout placées dans les creux, assez serrées.)  Les deux cèdres du Liban déjà en place dialoguent aussi avec cette œuvre. L’artiste a pensé cet espace comme un lieu de rencontre de détente pour les élèves et les usagers de la cité scolaire. D’après les personnes ayant connu l’œuvre à son origine les sphères étaient peintes, et plus étalées dans la cité (les deux plus grandes éclatées était à l’entrée du collège.) Les sphères sont repeintes et nettoyées en blanc tous les deux ans environ par les agents de la cité scolaire.

 
 

En cours d'arts plastiques

Dans le cadre d'ateliers de pratiques artistiques (organisés conjointement par le rectorat et la DRAC), l'artiste Nathalie DUBOIS est intervenue auprés d'un groupe d'élèves de l'établissement.

 
lance pierre

Après une première présentation et une discussion autour de mon travail, nous avons très vite engagé un débat autour de l'oeuvre de Michèle GOALARD présente dans la cour du collège, nous avons évoqué la commande aristique, ses enjeux -au sens large-, la place de l'artiste, et le contexte historique de cette commande.

Les échanges étaient très spontanés, nous avons questionné l'oeuvre autour de son esthétique, son sens, pourquoi elle se trouvait là, ce qu’elle voulait dire.

Ensemble, nous avons fait des croquis, des esquisses sur les possibilités que nous offraient les sphères. Nous tenions compte des contraintes extérieures, des matériaux et du coût.

Nous avons ensuite décidé d’intervenir sur l’oeuvre elle même par des interventions éphémères. L’idée était de se l’approprier. Les sphères ont été de formidables supports de travail, de la Chuppa Chups géante, au lance-pierre, puis des logos de marques. 

Je pense que l'oeuvre à été un déclencheur de rencontres des différentes classes autour d'un objectif commun. J'ai pour ma part trouvé cette intervention riche de sens et j'ai pu apprécié l'investissement des différents participants."

Nathalie DUBOIS
artiste

 

Une organisation interclasse.


À la suite de la venue de Nathalie Dubois, les élèves du lycée professionnel (ébéniste et tourneurs usineurs) ont réalisé à partir de leurs idées une frise (2.5 mètres sur 1 mètre) qu’ils ont accrocher dans la salle d’arts plastiques. Les collègiens pouvaient, pendant le cours, prendre quelques minutes pour noter des idées pour la semaine Land art jusqu’au mois de mai. Les projets prennent forme la semaine avant l’installation dans les espaces verts de l'établissement. Un groupe d'élèves de quatrième décide de commencer la sphère billard : ils ont donc pendant leur heure de cours fait un pochoir du chiffre et laissé sur la frise des indications pour un groupe suivant ( la couleur et comment l’évider ). L’heure d’après, un groupe de cinquième a fini le pochoir et est allé vérifier les mesures, ainis de suite. Au fil des séances chaque table est devenue « la table de la préparation d’une sphère en particulier ».
 

La semaine Land Art.

Les élèves préparent cette semaine depuis le début de l’année. En début d’heure, l’accueil d’une classe s’est fait au niveau des sphères, des groupes d’élèves décident de commencer un projet de la frise ou finissent une sphère déjà commencée. La salle de classe est ouverte sur cet espace autorisant une organisation et une gestion du matériel en toute autonomie.

des interventions d'artistes ( plasticien et paysagiste, F. VIEL), sont organisées avec des groupes d'élèves volontaires. Les lycéens installent également leur travaux. Le vernissage se déroule en présence des acteurs du projet et des invités.

Ces travaux d'élèves ont permis de découvrir et de s'approprier l'espace quotidien de la cité scolaire. Les élèves ont également abordés les questions de paysage. Ils ont travaillé in situ et souvent dans une posture inhabituelle. Ils ont  réfléchis aux modalités d'exposition (accrochage, mise en scène, mise en espace) et sur l'idée de la commande publique.


 

chupa chups
 

Les élèves ont ainsi :

  • transformé la perception d'un espace par la modification de volume, par la couleurs ou par l'intrusion d'effets visuels ou l'ajout d'objets.
  • abordé les notions d’écart entre le projet initial sur papier et la réalisation finale dans l'espace réel, ainsi que les notions concernant la fabrication d’objet et la création de nouveaux points de vue.
  • travaillé en collaboration au sein d'un groupe, de la classe et plus largement de la cité scolaire.
  • partagé des compétences.

Ce projet a permis de découvrir des pratiques artistiques contemporaines en relation avec l'espace (in situ, installation, environnement, Land Art).
L'objet photographique comme trace et document a également été abordé.
cerises
 

Commentaires d'élèves :

«  Cela ne va pas durer longtemps mais ça donnera un nouvel aspect à ce collège sans couleurs. » Stenji, 4C 

«  On a fait un projet avec tous le collège, on a été solidaire et le travail a été collectif. »

« Les points forts du projet : tous les élèves de la cité scolaire ont travaillé dessus ! »
Valentin 4A  

«  Ce que j’ai bien aimé c’est qu’on a travaillé dehors, en groupe et qu’on pouvait venir quand on voulait (sur les heures d’études) » Floriane 4A

 

Les suites : 

Les photographies des réalisations seront exposées dans un lieu culturel de Mamers et notalmment dans le cadre des journées Européennes du Patrimoine. Les habitants vont redécouvrir les espaces, la plupart sont passés par le collège et le lycée et se souviennent de cette œuvre. En effet, pendant longtemps les photos de classe étaient prises à cet endroit.

Une rencontre avec l’artiste est envisagée avec notamment les lycéens de l’option cinéma-audiovisuel qui pourraient ainsi réaliser un documentaire.

 
auteur(s) :

clémence herbillon, professeur d'arts plastiques

contributeur(s) :

cécile morazet, professeur de SVT
guillaume bordet, professeur d'ébénisterie

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

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