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apprendre à choisir
mis à jour le 08/12/2007
Apprendre à faire des choix après avoir joué avec le hasard.
mots clés : photo, représentation, écart, numérique
questions - couleur, production; image, cadrage, point de vue; présentation, représentation
Afin de permettre à nos élèves de sixième de faire la différence entre peindre et colorier, nous leur proposons des exercices exploratoires pour découvrir les possibilités qu'offrent les supports, outils, médiums et matériaux.
Dans ces situations nos élèves se prêtent volontiers au jeu et lors des accrochages nous pouvons facilement leur faire constater la richesse des possibilités.
Bien souvent nos propositions font abstraction de la représentation afin qu'ils se concentrent sur le problème posé, peindre sans pinceau, sans peinture, sur un support inattendu etc.
Après ce type d'exercices, j'ai souvent constaté que lors de situations moins exploratoires où les élèves sont amenés à faire des choix, les expériences précédentes ne sont pas forcément exploitées autant que nous le souhaiterions. C'est pourquoi j'ai cherché comment passer de ces exercices de découverte à un travail où il s'agit de faire des choix pour répondre à une intention.
Pour la première étape de ce travail j'ai choisi de partir d'une prise de vue photographique que les élèves ont réalisée à partir de la proposition suivante :
un coin de ma chambre
faites une photo
3 appareils photo jetables ont été mis à leur disposition offrant la possibilité de faire les prises de vue dans le courant de la semaine
Les élèves ont parfaitement géré le passage de l'appareil entre eux dans la semaine, ce qui témoigne de leur capacité à s'organiser efficacement.
Lors de la verbalisation, il a pu être mis en évidence que l'on pouvait parler de "point de vue" à 2 niveaux.
1/ Comment j'ai orienté mon appareil (l'angle de vue que j'ai choisi, plongée, contre plongée, angle de vue normal...)
2/ Quelle partie de ma chambre j'ai choisi de montrer. Pour beaucoup d'élèves le choix a été dicté par ce qu'ils aimaient (leurs peluches, leurs images, médailles, télé...)
Il a pu ainsi être mis en évidence qu'ils avaient donné à voir ce qu'ils aimaient, donc un peu ce qu'ils étaient, qu'ils avaient fait des choix, qu'ils avaient donc une intention.
Pour ce travail les élèves ont bien souvent fait un choix sans le "réfléchir" vraiment auparavant, mais celui-ci existe tout de même, la verbalisation a permis de leur en faire prendre conscience.
vocabulaire abordé à cette occasion
cadrer
plan serré, plan rapproché
plan d'ensemble
premier plan, arrière plan
angle de vue
vue frontale
plongée, contre plongée
contre-jour
pour la seconde étape, les photos ont été scannées et l'objectif était de les transformer en utilisant les filtres de photoshop avec pour consigne
créez une ambiance et nommez-là
un ordinateur pour 2 en salle multimédia
25mn par élève environ
 |  |  |  |
| "étrange" | "fouillis, désordre" | "champêtre" | "sombre" |
à l'issue de ce travail, nous sommes passés directement à l'étape suivante
pour cela les images sont imprimées (format 13X18 cm)
utilisez votre travail informatique et transposez-le avec les matériaux et outils mis à disposition
vous garderez la même idée d'ambiance
format raisin
gouaches, pastels secs et gras, fusains, papiers divers
pinceaux, rouleaux, éponges
2 séances
certains élèves travaillant vite feront deux propositions
J'ai choisi le format raisin sachant que l'utilisation d'un format plus grand qu'à l'accoutumée amènerait automatiquement les élèves à se poser de nouvelles questions par rapport à leur travail et entre autres celles de la relation à la taille du support. De plus la classe comportant 28 élèves il allait falloir obligatoirement trouver des solutions pour que chacun trouve sa place.
Ainsi, sans qu'aucune consigne ni conseil ne soit donné, des élèves firent le choix de rester à leur table, de travailler au sol ou sur les surfaces verticales disponibles. Parmi ceux qui restèrent à leur table, beaucoup éprouvèrent le besoin de travailler debout. J'ai pris des photos des élèves travaillant, celles-ci furent affichées au moment de la verbalisation et permirent de venir compléter ce que les élèves dirent d'eux-même sur leur position face au support.
Les autres questions soulevées par le problème du format était bien entendu les questions du choix des outils et matériaux auxquel s'associent celles du geste.
Donner un "modèle" est cependant toujours délicat, il devient vite une "référence", (c'est le prof qui l'a choisi ). En partant de leur photo, le problème se posait moins. Mais passer de la photo à la peinture (ou au collage) nécessitait une étape intermédiaire, donner un sens à cette image. En choisissant l'informatique comme passerelle, j'espérais également "désacraliser" l'utilisation de cet outil encore"magique" pour nos jeunes élèves. Nous regrettons souvent l'utilisation abusive des effets des filtres, en imposant leur utilisation (si possible pas trop gratuite) je souhaitais leur faire prendre conscience de l'aspect stéréotypé et finalement assez pauvre de cet outil. Je n'ai même pas eu besoin d'évoquer le problème lors de la verbalisation, d'eux-mêmes ils ont fait la différence et ils ont été unanimes pour dire que peindre (ou coller) avec ses mains étaient bien plus passionnant qu'avec l'ordinateur.
la couleur au-delà de son rôle d'identification
relation au support (sa dimension, sa position dans l'espace)
relation outil/geste/taille du support
relation médium/effet obtenu
touche, facture
choix d'une technique
agrandir une image, respect des proportions
garder l'essentiel
simplifier
la notion d'écart
références artistiques
photos d'artistes travaillant ( à propos de geste, relation au support, positionnement dans l'espace)
- Alechinsky
- Kuroda
- Picasso
- Georges Braque, l'estaque, huile sur toile, 1906 (écart, ambiance colorée, touche, plan d'ensemble)
- Claude Monet, reflets de saules, huile sur toile, 1919 ( simplification, écart, ambiance colorée, touche, plan rapproché, vue plongeante)
- André Derain, barques à Collioure, huile sur toile, 1905( touche, ambiance colorée, vue plongeante)
- Matisse, Jazz, le lanceur de couteaux, papiers gouachés découpés, 1947 (collage)
annick guérive
information(s) pédagogique(s)
niveau : 6ème
type pédagogique : leçon
public visé : enseignant, élève
contexte d'usage : classe
référence aux programmes : La ressemblance
A partir du moment où l'élève représente, se posera à lui la question de la ressemblance. Cette exigence de ressemblance l'oblige à s'interroger sur le rapport qu'entretient sa production avec le référent...
...il sera en mesure de prendre conscience de la valeur expressive des écarts, selon les moyens, selon l'instrumentation, des différences inévitables, entre le modèle et son imitation, qui peuvent fortuitement ou involontairement accentuer idéalement la ressemblance ou la détourner spectaculairement.
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