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Bataille
mis à jour le 14/12/2020
Questionner la représentation par des pratiques différentes à chaque îlot.
mots clés : représentation, ressemblance, abstraction, geste, temps
Nous sommes en début d'année scolaire en 6e, durant les séances précédentes les élèves ont eu l'occasion d'appréhender les questions de la représentation d'objets avec ou sans modèle, en deux et trois dimensions.
Les questions de ressemblance et d'écart ont donc été déjà évoquées.
Incitation :
En 20 minutes, représenter une bataille !
Papier à dessin format A5
Une technique par îlot : peinture, dessin, collage
Contrainte : en deux dimensions
Questions que se pose l'enseignante :
- En quoi la représentation peut-elle être réaliste, expressive, ou symbolique ?
- Comment les élèves vont-ils saisir l'idée de ressemblance et d'écart ?
- Comment vont-ils tirer parti des techniques et du temps imposé pour questionner leurs manières de représenter?
- Comment les amener à découvrir d’autres manières de représenter notre monde environnant?
L’idée même de la « bataille » permet ces multiples réponses : une bataille figurative, réaliste ou alors plus symbolique, représentée par des formes, des couleurs ou des contours simplifiés qui s’écarteraient de la réalité pour aller peut-être vers plus de gestualité, d’expression ou même d’abstraction.
Le temps accordé à la pratique permet à l’élève de s’écarter du détail, car même s’il lui sera éventuellement possible de poursuivre son travail ou d’expérimenter avec d’autres techniques dans un second temps, les 20 minutes imposées en début d’activité participent à cette impossibilité de mimer la réalité.
Différenciation :
Lorsque les élèves arrivent dans la classe et s’installent à leur place, plusieurs indices sont disposés devant eux : sur chaque îlot sont disposés différents outils ainsi qu’un pictogramme indiquant la technique à utiliser.
Selon les ateliers/ilots, les élèves répondent donc à la demande par le moyen du dessin, de la peinture ou du collage. Ils apprennent ainsi à tirer parti des différentes techniques et outils proposés en exploitant leurs qualités formelles et/ou expressives, et comprennent que leurs usages peuvent avoir une incidence sur la représentation.
Verbalisation-évaluation :
A l’issue du temps de pratique, nous prenons un temps de mise en commun des travaux. Il permet aux élève de faire un retour des expérimentations menées, et au professeur d’évaluer les élèves.
Les îlots sont alors déplacés et réunis par deux afin de mélanger les techniques. Les élèves ont donc sous les yeux 8 réponses de Batailles différentes.
Quatre questions sont distribuées aux élèves, une par groupe, elles sont projetées aussi au tableau. Un temps d’échange entre eux leur permet de regarder les travaux et de répondre à la question, un élève volontaire se chargera ensuite d’apporter la réponse du groupe au reste de la classe, amenant des discussions entre chacun.
- Les questions posées aux différents groupes :
1) Vos représentations sont-elles identiques ? Qu’est-ce qui change ?
2) Les techniques changent-elles la manière de représenter la bataille ?
3) À quoi reconnaît-on qu’il s’agit d’une représentation de bataille ?
4) Vos représentations ressemblent-elles à la réalité ?
Reconnaît-on toujours des éléments de la réalité dans vos travaux ?
Propos d'élèves :
« Nos représentations de bataille ne sont pas toutes identiques. Cela dépend de notre inspiration du moment et de nos techniques aussi. Parfois il y a de la couleur, parfois il y a des détails, et parfois ça ne représente pas forcément une vraie bataille. » Louane
« Oui, nos représentations changent selon les techniques. On remarque qu’avec le collage on ne peut pas faire beaucoup de détails contrairement au dessin. Avec la peinture, on voit que certains on fait des éclaboussures de peinture et d’autres ont simplement représenté des formes. » Nathan
« On reconnaît qu’il s’agit d’une bataille grâce aux scènes que nous avons représentées. Par exemple, on peut voir sur certains travaux des personnages qui se battent ou des objets qui s’affrontent. Mais parfois, on ne reconnaît pas ce qui est représenté, c’est complètement imaginaire » Thaïs
« Non, ça ne ressemble pas toujours à la réalité, parfois ça ne ressemble à rien de réel. C’est juste des formes et des couleurs qui se mélangent. » Romain
Références abordées avec les élèves :
Une lutte de manière figurative et très détaillée, le geste est précis et minutieux :
Pieter Brueghel l'ancien
Le combat de Carnaval et Carême, 1559, huile sur panneau de bois, Musée d'Histoire de l'art de Vienne.
La question de l’abstraction par le geste, c’est le corps tout entier de l’artiste qui est sollicité durant le processus de creation :
Jackson Pollock
Autum Rhythm (Number 30), 1950, peinture sur toile, Metropolitan Museum od Art, New York.
Un motif reconnaissable malgré le fait que l’artiste propose une représentation qui s’éloigne de la réalité :
Henri Matisse
L'escargot, 1952-53, papiers découpés, Londres, Tate Modern.
L’idée de la bataille est reconnaissable dans l’opposition des formes et des contrastes de couleur :
Giacomo Balla
Pessimisme et optimisme, 1923, huile sur toile, Milan, Galerie Nationale D'Art Moderne.
Le format choisi pour représenter la bataille était un A5. Il s’agissait d’une première expérimentation rapide c’est pourquoi je souhaitais limiter l’espace de la feuille.
Dans un second temps, les élèves qui souhaitent aller plus loin dans leurs recherches pourront essayer de répondre à nouveau à la demande par le moyen d’une autre technique afin de varier les expérimentations, cette fois sur un format plus grand.
Julia Hobé
information(s) pédagogique(s)
niveau : Cycle 3
type pédagogique : leçon
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes :
Cycle 3 - La représentation plastique et les dispositifs de présentation
L'autonomie du geste graphique, pictural [...]
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