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de la maquette à la photographie

mis à jour le 17/02/2018


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Quel est le rôle de la lumière dans l'appréhension d'un espace intérieur ?

mots clés : photographie, maquette, espace, lumière


Document sans nom

 

Réalisez la photographie d'une maquette
dont l'intérieur est éclairé.


Etapes :

  • Esquisser un projet en réalisant plusieurs dessins préparatoires.
  • Construire la maquette en variant l'entrée de la lumière
  • Produire plusieurs photographies de l'espace éclairé (divers points de vue...)
  • Choisir une (ou plusieurs) image(s) de l'espace créé.
  • rédiger un compte-rendu en présentant toutes les intentions.

 

Objectifs

  • Développer une sensibilité à l'espace en étant attentif à la lumière.
  • Comprendre la photographie comme est un acte qui engage des choix.
  • Apports culturels en architecture et en photographie contemporaine.
  • Apports techniques photographiques et infographiques.
 

Projets d'élèves

Lucille L, Sans titre

Le sujet consistait à fabriquer une maquette en faisant passer la lumière à l’intérieur et prendre la scène en photo. J’ai représenté un couloir, avec l’idée d’un couloir sans fin, où il n’y aurait presque pas de luminosité, seulement au bout du couloir. J’ai fabriqué des ouvertures, de la plus grande à la plus petite, pour donner une impression de profondeur.
J’ai réalisé ma maquette avec des morceaux de carton que j’ai mesuré de la taille voulue, puis assemblés. Par la suite j’ai peint les murs et ajouté du scotch pour marquer les ouvertures.
J’ai laissé une ouverture au bout de la maquette pour faire entrer la lumière dans l’espace ainsi que sur les côtés pour faire entrer la lumière de différentes manières.



Margot M-D, Sanctuaire

Première proposition
J'ai souhaité représenter le bureau où l'artiste fait des recherches sur l'art, prend des notes qui lui seront utiles pour réaliser ses œuvres. Des toiles vierges sont disposées à droite, un tableau en liège où sont punaisées plusieurs fiches et croquis, des étagères avec divers matériaux à portée de mains, une échelle en bois est posée contre le mur gauche afin d’accéder au velux si besoin. Au centre, le bureau, avec des feuilles et un carnet, une chaise tournée vers le bureau sur un tapis. Des rayons de lumière provenant du velux forment de longues bandes claires à travers la pièce.
Un filtre sépia qui a été ajouté, donne à la photo une ambiance sombre, mélancolique, une sensation de vide, perturbante.

Vue en plongée depuis l'ouverture de la fenêtre de toit


Seconde proposition

J'ai souhaité représenter le coin où l'artiste peint ses œuvres. Un chevalet avec une toile est au centre de l'image, une petite table avec une palette et un pinceau posé à côté. En haut à gauche, une peinture plus petite est accrochée au mur. Sur la droite, la porte de la pièce est entrouverte sous une étagère pleines de livres. Des rayons de lumière provenant du velux et de la porte semblent se refléter et éclairent tout l'espace de l'image.
Un filtre sépia qui a été ajoutée, donne à la photo un rendu clair et sombre à la fois, et rend les rayons lumineux semblables à des formes presque fantomatiques. La porte ouverte intrigue; suggère une présence qui s’apprête à rentrer dans la pièce ou à en sortir.


Troisième proposition
J'ai souhaité représenter un atelier d'artiste, hommage à mon oncle qui est peintre.
Des peintures sont accrochées sur le mur gauche par une corde, une étagère remplie de livre surplombe la porte d'entrée, entre-ouverte. A droite, une échelle en bois est apposée au mur. Au premier plan, le bureau et la chaise où l'artiste travaille. Plusieurs étagères pleines de matériaux variés sont à portés de main. Au sol, un tapis s'étend de la chaise jusqu'au centre de la pièce. Au fond, une toile peinte posée sur un chevalet, à côté d'une petite table avec une palette et un pinceau. La source de lumière principale provient de la porte entre-ouverte, et on peut apercevoir un léger éclairage provenant de l'ouverture d'où la photographie est prise.
Un filtre sépia qui a été ajouté,  accentue un rendu contrasté, un effet de clair-obscur. L'ambiance est mystérieuse, due au jeu des ombres et des effets de lumière.




Anaïs L, Sans titre

Le sujet consistait à réaliser une maquette d’un espace de notre choix pour, plus tard, en faire des photographies en jouant avec la lumière qui le traverse. J’ai donc choisi de représenter un salon, en m’inspirant du salon de la série Sherlock, avec des étagères et un canapé, ainsi que quatre ouvertures pour la lumière.  J’ai choisi un salon car c’est un lieu chaleureux, vivant, destinée à recevoir des invités, mais aussi un lieu calme où l’on peut lire ou se reposer.
La pièce entière est blanche, j’ai fait passer, du sol au plafond, des ficelles de la même couleur. La lumière que j’ai choisie est rouge, orangée car c’est une couleur chaude et qui amène de la couleur à mon espace.
Le blanc me faisait penser aux nouveaux appartements ternes. Le blanc est paradoxal car, bien qu’il contienne la totalité des couleurs du spectre lumineux, il apparaît à l’œil humain comme une absence de couleur. A l'origine, la blancheur est sans couleur, passive, peut-être même sans vie, neutre comme la mort et la blancheur des os, en contradiction avec la définition d’un salon. Quant aux ficelles tendues qui traversent la pièce, elles renforcent une certaine fixité de l’espace.  Elles peuvent être comparées à des toiles d’araignées, à des coupures dans l’espace qui empêchent de passer ou bien à des éléments qui remplissent l’endroit après sa mise à l’abandon, comme la végétation qui envahit les endroits délabrés et reprend le dessus sur celui-ci. Pour finir, la lumière rouge-orangée représente l’arrivée de couleur, l’idée que la pièce sera à nouveau chaleureuse et accueillante. Le orange est une couleur tonifiante et piquante qui insuffle une dose de bonne humeur partout où elle passe. On l'associe souvent à la créativité et à la communication.
Après avoir pris plusieurs photographies, j’ai donc choisi de prendre celle-ci car, bien que nous ne distinguions pas bien qu’il s’agisse d’un salon, mais on peut cependant voir les étagères. Aussi, je ne voulais pas que les ficelles soient au centre de ma photographie. C’est pourquoi la profondeur de champ est faible et les rendent floues. La lumière arrive dans la pièce comme un lever de soleil et semble la séparer en deux espaces. Elle la traverse par deux ouvertures, la porte, qui est entrouverte, laissant entrer toute chose, et l’autre, l’arche, qui est constamment ouverte à l’espace avoisinant. La lumière transformant donc le blanc en orange.



 

Kiljan J

Sur cette photographie, nous voyons une pièce non meublée. C'est une entrée de maison abandonnée, ce qui explique la présence de deux barricades sur les deux portes. On remarque aussi des taches sur le sol qui renforcent cet aspect d'endroit abandonné, négligé ou sale.
Dans cette entrée il y a quatre ouvertures (trois portes et un trou dans le plafond) , mais seulement deux sont visibles sur la photo. Une de ces ouvertures non visible (le trou dans le plafond)  a servi de position pour photographier. La photo est en noir et blanc,  le contraste a été augmenté créant un blanc brillant sur le mur à gauche. Au final le rendu est très clair grâce à la lumière projetée par mon téléphone portable à travers un trou entre la barricade et le cadre de la porte qui est en face de l'objectif de l'appareil photo. La lumière arrivant de cet endroit crée deux zones d'ombres dans les deux coins.

La vue en plongée de ma maquette.

Etant donné qu'elle est prise à travers un trou dans le plafond, on a l'impression qu'on ne devrait pas regarder l’intérieur de cette maison, que le point de vue est celui de quelqu'un qui espionne.

 

RÉFÉRENCES CULTURELLES

1. LA SCÉNOGRAPHIE ET LE RÔLE DE LA LUMIÈRE

La lumière occupe une place importante dans le domaine théâtral et cinématographique. Qu'elle soit naturelle ou artificielle, elle a été exploitée pour montrer, dévoiler, embellir ou encore faire passer une émotion.

dessin scénographie

Edward GORDON CRAIG : Projet de décor pour Hamlet
Dessin original : sanguine et crayon, avec rehauts de craie ; 29 x 45,4 cm
Signé et daté, 1909  
BnF, département des Arts du spectacle, Fonds E.G. Craig Maq.
 

Adolphe APPIA cherchait à mettre en valeur un jeu tridimensionnel des acteurs pour former une certaine relation avec l'espace de jeu. Appia est le créateur d'une nouvelle conception scénique et de l'éclairage.


Adolphe APPIA, Orphée et Euridyce de Glück, Hellerau, 1912
Dessin
 

2. LE DÉCOR DANS LE CINÉMA EXPRESSIONNISTE

L'Expressionnisme pour Rudolf Kurtz, est  une « Weltanschauung », c’est-à-dire une conception du monde à la fois culturelle et politique. Elle serait une réaction de jeunes peintres et poètes contre l’Impressionnisme. Il s’opposerait donc à la réceptivité passive de l’artiste vis-à-vis du réel.

Cette maquette de décor traduit un sentiment d’inquiétude et de menace grâce à une composition en spirale pour rendre plus visible la psychologie du personnage principal du film.

dessin
Dessin de André ANDREJEW pour Raskolnikoff de Robert Wiene, 1923
Encre et lavis d’encre sur papier, 19 x 26 cm
 

3. ARCHITECTURE ET LUMIÈRE


Le vitrail gothique

C'est en cherchant à faire rentrer la lumière divine dans les lieux de culte de l'architecture romane que naît la cathédrale gothique. Si c'est une approche conceptuelle de la lumière dans l’architecture, la nature immatérielle de la lumière va pénètrer à travers des vitraux et ses reflets dans l’édifice vont sanctifier et embellir la cathédrale. Le vitrail devient une sorte de filtre entre l’intérieur et l’extérieur, entre Dieu et les hommes. Pénétrée par la lumière, elle transfigure la beauté divine.

 
Vue des vitraux de la Sainte Chapelle à Paris



La lumière dans l'architecture de la fin du XIXe et XXe siècle


Antoni GAUDI, Intérieur de la Sagrada Familia, 1882-... (toujours en construction)


LE CORBUSIER, Intérieur de la Chapelle Notre Dame de Haut,  1953-1955
 


La lumière dans l'architecture contemporaine

« La lumière fait vibrer les choses, mais s’il n’y a rien, rien ne vibre... » Carlo Scarpa

Carlo SCARPA, Cimetière de la Famille BRION-VEGA, 1969 

Un autre architecte contemporain comme Alvaro Siza est sensible à la lumière :

« Dans un bâtiment, j’aime la lumière, la pénombre et même l’obscurité. Ce sont des choses en rapport, complémentaires. Dans un pays du Sud, cette idée de profondeur, de variation et de contrôle de la lumière est très importante. On a toujours dans la mémoire l’exemple de l’Alhambra de Grenade où l'on est envahi par la lumière et le soleil dans le jardin, et on entre dans un espace et on passe dans un patio qui protège  qui donne l’ombre et on entre dans une loggia où la lumière est moins intense et on passe dans une autre chambre où déjà il y a la pénombre et on va jusqu’à la sérénité totale. Ce sont des dimensions de l’architecture que l’on ne peut pas perdre. Que l’on doit utiliser. »
Alvaro Siza, architecte (extrait du DVD Architectures, vol. 1. Collection Architecture - Éd. Arte Vidéo – 2001)

 

4. LA PHOTOGRAPHIE CONTEMPORAINE

On s'étonnera qu'à l'ére des images de synthèse certains photographes contemporains s'ingénient à créer des maquettes parfois même à l'échelle humaine avec des matériaux comme le carton pour les photographier.

Voir l'article : Images du soupçon: Photographie de maquette de Camille MORINEAU dans Art Press n°264                  

Thomas DEMAND
est un artiste né en 1964 à Munich qui reproduit en carton en taille réelle des décors d’endroits qui existent déjà avant de les photographier et de les détruire.

Thomas DEMAND, Kontrollraum / Control Room, 2011
C-print mounted on plexiglas, 200 x 300 cm

James CASEBERE, né en 1953 à Lansing (Michigan, USA)

Son oeuvre est essentiellement constituée de photographies de maquettes d'architectures.
Casebere construit soigneusement des modèles réduits d'architecture (en plâtre, carton et polystyrène) et peints qu'il photographie puis tire en grands formats. Se servant d'un éclairage et des effets complexes de clairs-obscurs, des angles de prises de vue il génère des effets théâtraux pour mettre en scène une réflexion sur l'espace, la lumière et l'architecture, où la figure humaine est absente.

James CASEBERE, Red Room #1, 2003
C PRINT
 
 
auteur(s) :

Philippe Szechter, Lycée Jean Perrin, Rezé (44)

information(s) pédagogique(s)

niveau : 1ère L

type pédagogique : leçon

public visé : non précisé

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : Figuration et construction. Ce point du programme est à aborder sous l'angle de la question des espaces que détermine l'image et qui déterminent l'image. (...)  L'image contient elle-même des espaces : espace littéral, espace suggéré (le point de vue, le cadrage, les représentations spatiales), espace narratif, etc.

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