arts plastiques - InSitu

Forts de ces expérimentations, les élèves vont devoir cette fois représenter -ou en tout cas évoquer- la nature. Les objectifs d’apprentissage étant une approche sensible de la matière pour un regard sensible, de prendre la mesure de la réalité concrète d’une production, d’une œuvre, d'éprouver les effets du geste et de divers outils, de prendre plaisir au dialogue entre les instruments et la matière, de comprendre que l’aspect d’une peinture dépend (entre autres) des outils utilisés, des gestes effectués et de l’intention expressive du peintre (avec la valeur expressive de l’écart), que ces choix (outils, gestes, …) font partie de la démarche de l’artiste, et enfin :

"En quoi la visibilité du geste peut-elle donner du sens à la lecture d'une oeuvre?"

 Pour cette première séance, les élèves découvrent cette demande :

Matériel mis à disposition :
Peinture noire
Support papier 65cm x 17cm divisé en 8 cases
Outils divers exceptés les pinceaux: éponges, rouleaux (sans manche), coton tiges, brosses à dent, carton, plastiques… Et aux élèves de demander selon leurs idée

Temps : 20 minutes

A la fin du temps de pratique, les élèves sont invités à remplir le tableau ci-dessous :

Ce tableau permettra aux élèves d'aborder des mots de vocabulaire tels que l’adjectif « pictural », outil, empreinte, trace, geste, corps,  texture,  transparence/opacité, motif, répétition, effets... mais aussi de se familiariser avec les notions plasticiennes que sont le "corps" "l'outil" "la matière" et "le geste".

Les expérimentations ne sont pas évaluées, elles serviront surtout à nourrir la réflexion de l'élève lors de la séance suivante.

À la séance suivante, il s'agira de réinvestir les découvertes.
Les élèves sont invités à verbaliser ce qui a été produit la semaine précédente. Nous remarquons comme il a été difficile de remplir le tableau, notamment pour caractériser les effets produits.
Des exemples de travaux sont vidéo-projetés :

Des photographies des productions avaient été réalisées à la séance précédente. Je  fais remarquer aux élèves à quel point le changement d'échelle lors de la projection est impressionnant.
Les expérimentations sur petit format deviennent immenses dans la salle et nous pouvons mieux apprécier les « belles matières ». Le mot « pictural » est rappelé. Je fais également remarquer aux élèves que même si on ne voit pas la personne au travail (ou l'artiste dans son atelier), on perçoit quelque chose des gestes effectués (des outils pas forcément) : la visibilité du geste peut donner du sens à la lecture de l’œuvre (agitation, densité, répétition, etc.).

Pour introduire le travail de cette séance, deux œuvres sont vidéo-projetées l'une après l'autre:
- Les Buissons foisonnants de Manon TRICOIRE
- Les Arbres en hiver de Lucile PIKETTY.

Je rappelle aux élèves qu'il faut OBSERVER DÉCRIRE et EXPLIQUER.
Une courte analyse collective à l'oral s'engage. J'invite les élèves à s'intéresser particulièrement aux gestes effectués. Nous cherchons les points de comparaison de ces deux oeuvres. Le mot « nature » fait surface ce qui me permet d'expliquer qu'il va justement falloir "évoquer la nature".
Le titre du travail est donné : "Impressions de nature"

Matériel mis à disposition :
Format A3 préparé en amont
Peinture noire
Outils divers exceptés les pinceaux

Critères de réussite :
- Montrer un paysage naturel / de la végétation en s'inspirant des oeuvres présentées
- Tirer parti des outils et du matériel mis à disposition pour créer les effets recherchés

 

J'insiste fortement sur les mots "impression" et "évocation" afin que les élèves ne recherchent pas à représenter exactement un paysage naturel mais plutôt à évoquer cette nature et ce, dans les mêmes conditions de travail que la semaine précédente.

Ils vont devoir réfléchir à leurs outils, leurs gestes et cette fois, peut-être également jouer avec l'eau pour obtenir des nuances de gris (chose qui n'avait pas été nécessaire lors des expérimentations).

Le matériel est distribué. Je fais remarquer aux élèves que j'ai préparé leur support : un feuille de dessin au format A3 collée sur un papier journal grâce à un scotch de masquage. J'explique que cela créera un cadre et une « respiration » à leur image (surtout qu'ils n'auront que la peinture noire à disposition), que cela mettra en valeur leur travail.
Puis la peinture et le plaisir de peindre s'engagent...

À la séance suivante, les travaux seront redistribués afin que les élèves collent un document d'auto-évaluation au dos de leur travail : une échelle descriptive autour de la compétence visée (Expérimenter, produire, créer : choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent).