arts plastiques - InSitu

« Dessinez ensemble sur un support papier de 3 x 4 m accroché sur le mur et posé au sol. »

Des contraintes différentes sont imposées à chaque participant et tirées au sort (exemple : fusain ; pinceau et encre ; argile ; règles graduées ; foulard pour bander les yeux, etc.).

Le travail demandé pour la séance suivante est une réflexion écrite autour de ces deux questions :

• Comment avez-vous mis votre corps à l'œuvre ?
• Comment cette entreprise de co-création a-t-elle nourrie votre pratique habituelle ?

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L'évaluation des réponses écrites donne lieu à des échanges sur les expériences personnelles et collectives vécues.

Réponse d'Emma : « J'ai travaillé avec comme contrainte : utiliser l'argile. J'ai malaxé, tapé, écrasé et lancé des morceaux de terre contre le papier aléatoirement en laissant des empreintes dans la matière. La collaboration m'a d'abord paru contraignante par peur de gêner ou même de gâcher les réalisations des autres. Cependant cela m'a ensuite permis d'enrichir ma production car notre travail se coordonnait. Les matériaux, les techniques et les espaces étaient mixtes. On aurait dit une installation. »

Décision collective de commencer une autre production commune afin d'approfondir les compétences plastiques et techniques et les correspondances liées au travail collaboratif entre les élèves.

Objectifs :

• appréhender pratiquement le rôle joué par les divers constituants plastiques et matériels et savoir les utiliser ;
• maîtriser les techniques ;
• savoir s'adapter à des contraintes matérielles et techniques nouvelles.

Proposition d'un nouveau support, aux mêmes dimensions, avec les mêmes contraintes de départ.

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Nouveaux échanges.

Nouvelle réponse d'Emma : « Mes choix dans l'occupation du support ont changé. J'ai pu prendre du recul sur l'espace occupé. Cette fois, J'ai augmenté mon volume d'espace de travail. Je voulais me lier avec l'espace des filles, ne pas faire de "coupures" dans nos travaux respectifs. L'argile est devenue une matière en mouvement dans notre travail. J'ai donné du dynamisme à notre composition en faisant circuler l'argile autour du fusain de Coralie et j'ai demandé à Camille de le recouvrir d'encre pour varier sa couleur ocre. Nous avons plus communiqué nos intentions dès le départ pour vraiment fusionner notre travail et en faire un vrai travail collaboratif. Avec nos techniques, nous avions plus confiance en nous. Nous avancions dans la même direction. »

Après une courte discussion, volonté commune du groupe d'élèves d'aller plus loin dans l'occupation de l'espace.

Demande à l'initiative de la professeure : 
« Travaillez maintenant cet espace en trois dimensions, autour de la sculpture et l'architecture. »
Exemples : atelier/labyrinthe ; atelier/grotte ; atelier/monument. La photographie témoignera des changements d'état de la production et sera travaillée aussi pour ce qu'elle est : cadrage, point de vue, lumière, etc.

Pour la semaine suivante, il est demandé d'analyser l'œuvre de Miquel Barceló et Josef Nadj : Paso Doble.

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Après discussion, des déceptions apparaissent quant à l'objet tridimensionnel obtenu. Cette sculpture est "hésitante" dans sa mise en œuvre. De toute évidence, il a manqué de cohésion dans les décisions prises par les élèves. Il est alors envisagé de ne pas rester focalisé sur la sculpture et de revenir sur un des objectifs initiaux qui consistait à privilégier l'action et le mouvement des corps et laisser place à l'intuition.

Nouvelle demande de l'enseignante :
« Chorégraphie. Travail en autonomie au cours duquel sera produit un enregistrement vidéo. »

Commentaire de Camille : « On voulait faire partie de l'œuvre. Sur les photos, on voit le corps en mouvement, mais nous voulions aller plus loin. Nous avons cherché une chorégraphie, des gestes mécaniques, répétitifs puis ensuite nous faisions des gestes aléatoires, longs, libres, on déchirait le papier, on le froissait, on rentrait directement en contact avec la production. Cette production est éphémère mais nous la conservons grâce à la vidéo et la photographie. »

Il est demandé pour la séance prochaine d'éclaircir les définitions de : chorégraphie, performance, happening.

A partir des rushes tournés pendant la chorégraphie/performance de la séance précédente, il est demandé à chacune des élèves de s'approprier individuellement le travail fait collectivement en réalisant un montage vidéo d'une durée de 30 secondes, où le son - prélevé dans les espaces du lycée - sortira de sa fonction illustrative.

Deux études de cas : le son à l'œuvre chez Tony Oursler et Bill Viola.

Paroles d'Emma : « J'ai fait un collage de moments que j'ai répétés ; je ne voulais pas qu'il y ait de la concordance entre l'image et le son, je voulais qu'il y ait de la confusion pour le spectateur ».

« Quel est le statut de votre vidéo ? »

Une des réponses des élèves : « C'est devenu une production numérique car nous avons fait des choix très personnels quant au son : des collages, des superpositions, des répétitions. Nos montages sonores ne dégagent pas du tout la même ambiance. Le son est un matériau qui peut devenir plus important que l'image. C'est de la durée que l'on peut étirer ou accélérer. »