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interpréter

mis à jour le 28/08/2013


Vignette-2.jpg

Interpréter le travail "réunir" d'un camarade.

mots clés : peinture, grand format, esquisse/oeuvre



                      Adeline F                                                                  Elisabeth (d'après Adeline)
 
Le dispositif

Chaque élève tire au sort une esquisse réalisée par l'un de ses camarades.
Demande : réinterprétez à votre manière en vous appropriant l'esquisse d'un autre.
4 formats raisins assemblés. - Peinture et autres techniques. - Temps : 4 à 6 heures.


Les objectifs

Citations, appropriations, réinterprétations, ruptures, écart, matérialité.
Passage du petit format au grand format
(échelle, proportion, détails, micro/macro, gestes, postures).
Appropriation/interprétation : rejouer ; refaire, choix sémantiques/plastiques.
Ce qu'ils apprennent à partir de l'esquisse : faire/refaire à la manière, suivre l'autre, se suivre... Quelle liberté ? Qu'est-ce qu'interpréter (cf musique ou théâtre) ? Copier/inventer (se détacher ? rupture ?) La question de l'auteur.
 


                     Léone                                                                    Olivier (d'après Léone)



     Amélie                                                                               Adeline F (d'après Amélie)
 
Paroles d'élèves

« Se l'approprier sans changer. Pour que l'esquisse ne soit pas totalement changée, j'ai choisi de garder la composition de départ, les principaux éléments sont au même endroit. Par moment, j'ai gardé ses coups de pinceaux, à d'autres les effets ne sont pas les mêmes. Les techniques de peinture ne sont donc pas les mêmes. Les images d'origine sont abstraites. Le fait que l'esquisse ne soit pas de la même personne c'est déjà la réinterpréter. » Elisabeth

« J'ai repris la composition foisonnante de l'esquisse de départ en réinterprétant les figures et personnages avec mon style personnel, qui est plus graphique, pour donner une unité à l'ensemble ». Olivier

" J'ai repris le travail d'Amélie en gardant les éléments principaux, accentuez les couleurs et la matière. J'ai changé la phrase plusieurs fois. " Adeline F.

« J'ai suivi la technique de Mathilde en utilisant l'empâtement et en essayant de garder le même geste. Par contre, j'ai intégré une grotte en bas où le personnage contemple les animaux peints. J'ai voulu que se confondent le personnage qui regarde et celui qui est peint. » Laly

« J'ai  réalisé une sorte de zoom sur le paysage de départ pour mieux représenter avec précision les contrastes (reflet des arbres sur le lac, propagation de la lumière du soleil dans le ciel). Je suis partie avec l'idée d'alchimie des couleurs : l'orange, le bleu et le vert s'étendent sur toute la surface grâce aux coups de pinceaux horizontaux qui amalgament les différents éléments. Dans un deuxième temps, le fait de peindre à la verticale m'a donné la possibilité de laisser apparaître les dégoulinures de la peinture. J'ai tout d'abord laissé la peinture à l'eau couler naturellement puis j'ai redessiné les coulures au pinceau afin qu'elles soient davantage prononcées. Le soleil semble par exemple fondre de chaleur. Cela donne l'impression que le paysage va s'effondrer. De plus, rendre la peinture qui coule visible rappelle au spectateur qu'il s'agit d'une peinture et donc d'un monde imaginaire qui peut se déconstruire de la même manière qu'il s'est construit. » Léone

 

                     Mathilde                                                                    Laly (d'après Mathilde)
 
Questions soulevées lors de la verbalisation 

Le schéma traditionnel : esquisse/œuvre ? Suivre ou repousser ? Détourner ? Contourner ? Quelle stratégie ? Suivre sans liberté (refaire) ou liberté d'interpréter ?

L'esquisse comme une grille, un ensemble d'indices ? Est-il plus facile de créer à partir d'une esquisse ou à partir de rien ? Réponses multiples et complexes : cela emprisonne (image de départ à agrandir et à respecter) et cela libère à la fois (l'enjeu se déplace du quoi au comment ).

Agrandissement (micro/macro) : les gestes et postures induits par le grand format.

L'acte «créateur» dans cette situation : être dans l'idée de l'autre et se poser par conséquent la question de la singularité ? De l'originalité ?

Unité plastique : cohérence / homogénéité ; figuratif / abstrait ; composition ; intégration / disparition des fragments (réappropriation).

 

                     Mégane                                                                    Léone (d'après Mégane)

 
Situation qui permet de bien enclencher la réflexion sur filiation et rupture. Travail sur très grand format assez rapide. Le groupe a bien réagi à la contrainte du tirage au sort (ludique et mobilisatrice). Le terme « interpréter » a parfois été entendu comme « refaire » ou bien comme  « faire table rase ». Il a fallu remédier à cela et préciser ce que l'on peut entendre par « réinterpréter ».  Des difficultés sont aussi apparues lorsque l'esquisse était totalement abstraite pour ceux qui avaient produit une esquisse plutôt figurative. Sur la matérialité également : certains ont simplifié les opérations techniques et transformé les fragments. Le bilan a conduit à interroger le dispositif esquisse/œuvre et donc la question de l'acte créateur (limite liberté/contrainte). Il a fait apparaître également que certains avaient l'impression d'avoir été confrontés à une véritable expérience picturale et à des questions et opérations plastiques nouvelles.
 
auteur(s) :

thierry froger et philippe neau

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale L

type pédagogique : leçon

public visé : élève, enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : Oeuvre, filiation, rupture : Ce point du programme est à aborder sous l'angle d'une interrogation de la pratique et de ses résultats formels au regard des critères institués à différentes époques.
Être moderne ou antimoderne, en rupture ou dans une tradition.
Penser sa pratique à l'aune des valeurs relatives au présent et dans l'histoire.
Faire état de stratégie, goût, sincérité.
Suivre, opérer des déplacements, transgresser, etc.
Passage de l'esquisse à l'œuvre (chemin traditionnel) ; référence à la culture de l'histoire, la tradition (l'académisme) : être dans un moment, une suite liée de l'histoire de l'art ;
Le dispositif traditionnel ; maître/modèle ; élève/copie ;
Le chemin de l'oeuvre : Ce point du programme est à aborder sous l'angle d'une analyse du processus global qui fait suite à l'intuition et à la réflexion.

ressource(s) principale(s)

Vignette-1.jpg réunir 28/08/2013
Travail pictural à partir de trois fragments.
peinture, détails, homogénéité et hétérogénéité philippe neau et thierry froger

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