arts plastiques - InSitu

espace pédagogique > disciplines du second degré > arts plastiques > enseignement > leçons

la belle et la bielle

mis à jour le 31/10/2015

Quand le mot est à l'œuvre.

.
Deux petits textes sont à l'origine de la production réalisée par Lola.

Le premier extrait concerne Magritte :
« Un aspect particulièrement significatif de l'œuvre de René Magritte est son exploration de la relation de l'image peinte avec l'apparence et la réalité. Un indice de cette recherche se trouve dans la présence de mots sur ses toiles. Il veut montrer avant tout que l'utilisation de mots pour décrire des objets n'est pas absolue mais relative. Il n'y a donc pas de liaison logique entre l'objet et le mot utilisé pour le décrire. » (Michel Palmer, D'Ensor à Magritte. Art belge 1880-1940, éd. Racine, Bruxelles, 2002)

Le second extrait concerne Ruscha :
« Ed Ruscha décrit la relation qu'entretiennent les mots et les images comme deux choses qui ne demandent même pas à se comprendre l'une et l'autre. Cette hétérogénéité entre langage et espace est au cœur de son œuvre picturale ». (Christophe Gallois, commissaire de l'exposition The Space of Words, MUDAM, Luxembourg, 2009)

A la suite de René Magritte et Ed Ruscha, il s'agissait de mettre en œuvre un « glissement de sens » entre les mots et l'image peinte, créant ainsi une « dynamique d'hétérogénéité ».

Daniel Sage, professeur d'arts plastiques (Lycée C. Claudel, Blain)

acrylique sur carton, 2 éléments encadrés, 105 x 75 cm

Je venais d'acquérir une compilation de numéros du magazine Femina datant du début du XXème siècle ; le motif de la toilette mondaine me semblait intéressant graphiquement et picturalement. Je pensais aussi que c'était un bon point d'ancrage pour créer un anachronisme, si possible facétieux. L'étape suivante consista à réfléchir sur les champs, sujets et activités les plus éloignées des préoccupations de ces dames. La mécanique automobile m'apparut inévitable, surtout depuis ma rencontre avec le mot « bielle ». Ainsi, un seul mot allait suffire, il serait simplement découpé directement dans la peinture.
De la « belle » à la « bielle », le décalage magrittien réoriente ainsi l'illustration dans le sens de « La Parade amoureuse » de Picabia, biaise la lecture du regardeur sans qu'il puisse y échapper, ôtant ainsi à l'image toute dimension d'objectivité.

Lola, élève de Terminale L

contributeur(s) :

Daniel Sage

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale

type pédagogique : production d'élève

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

œuvre, filiation et ruptures

haut de page

arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes