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la lumière comme matière

mis à jour le 06/03/2022


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En quoi le noir est une présence affirmée de la lumière ?

mots clés : lumière, noir, reflet, peinture, outils


Document sans nom
 





Suite à une séquence de sensibilisation à la technique de la gravure « Que viene el coco », je me suis rendu compte que certains élèves essayaient de représenter la lumière en inversant les valeurs, la noirceur de la pièce était blanche et la lumière faite en noir, ce qui m’a fait penser aux peintures de Soulages au musée Rodez.

 



Avant de débuter cette séquence, j’ai invité la classe à se renseigner sur le peintre Pierre Soulages, sans les diriger ni leur donner de fiches à renseigner, mais juste regarder ses peintures et s’informer sur sa démarche artistique en leur disant que nous en parlerons à la séance prochaine.

 

Pour cette séance, il s’agit de penser la peinture en travaillant sur la notion de lumière. Je souhaite que les élèves réfléchissent à comment représenter mais surtout comment rendre sensible et donc matérialiser la lumière en peinture.

Les élèves doivent s’interroger sur les effets de matière pour réfléchir la lumière ou la représenter, la révéler, effets que la peinture peut produire. Ils doivent se retrouver en situation d’expérimenter puis de produire de l’épaisseur et/ou de la transparence pour faire jouer entre eux des effets de lumière avec le support et les outils utilisés.

 
 

A leur arrivée dans la salle, les élèves découvrent sur les tables quelques éléments préparés pour lancer l’activité ; Il y a un échantillon de papier noir (15cm x 15cm), 2 pinceaux différents, petites brosses, et pinceaux fins.

 

Après avoir pris connaissance de ce qu’ils ont à disposition, je leur annonce qu’en effet,

Avant d’expliciter plus en avant la demande, je note le mot « lisse » au tableau et leur demande à quoi renvoie ce terme pour eux.

 
 

Cette évaluation diagnostique me permet de saisir au mieux ce que savent les élèves et ce que je peux donc leur faire découvrir à travers l’activité proposée. Je précise alors la demande en écrivant au tableau l’énoncé :



Il s’agit d‘une expérimentation. Le temps imparti pour cette entrée en matière est court (10 minutes).

 
 



Une verbalisation permet de faire un bilan sur les découvertes effectuées par les élèves. La peinture noire sur le fond noir pose en effet de bonnes questions de contrastes, de reflets en fonction de la place du spectateur, de préciser le terme de nuances, d’évoquer l’épaisseur, le genre du monochrome et de s’interroger sur notre perception lorsque la peinture sera sèche.

En somme, la lumière est ici évoquée sous tous ses aspects, son invisibilité, sa force à changer la perception d’une image et à la révéler, la manière et les gestes effectués en peinture qui peuvent créer des sensations lumineuses différentes, les moments et les heures de la journée qui modifient cette intensité lumineuse.

 

Aux termes associés à « lisse », d’autres mots font donc leur apparition et viennent enrichir les connaissances des élèves sur cette question de la lumière.
Cette réflexion se doit d’être consolidée voire approfondie. Je leur demande de travailler à un projet sur cette notion de lumière en écrivant au tableau :

Temps 2 séances, Travailler à 2 sur une feuille demi raisin, vous ne pouvez utiliser que de la peinture noire.

Différents outils leurs sont distribués : gros pinceaux, rouleaux, couteaux, ainsi qu’un cercle de papier blanc censé représenter la lune, qu’ils peuvent placer ou ils le souhaitent sur leur feuille sans la tacher. Une fois la peinture sèche ils ont la possibilité d’utiliser du vernis.

L’évaluation est présentée en amont aux élèves au tableau.

 
 

Lors de la verbalisation finale, je les questionne sur ce qu’est un monochrome, et nous commençons à parler des différentes nuances de noirs et des effets qu’ils produisent. 

Les élèves parlent et échangent sur les traces laissées dans la peinture, pour représenter les effets de la lumière sur la mer. Ils évoquent les images des peintures de Soulages, en parlant  d’épaisseur, et de la disposition de ces traces qui pour certains sont en lien avec la lune alors que d’autres non.

Nous évoquons la question de la composition, et de la matérialité de la peinture. La façon dont ils ont utilisés les différents outils, par petites touches ou en aplat, questionne les effets du geste et de l’instrument. Les effets de la peinture encore humide et ceux d’une peinture sèche créant des effets de contrastes, comme le blanc de la lune sur le fond noir.

Certains me disent qu’ils voient mieux de coté, et se posent la question du spectateur.

 
 

A la fin de la séance je leur présente :


                                 
                Vincent Van Gogh, la nuit étoilée, juin 1889, huile sur toile, 74x92 cm, MoMA (cliquez sur l'image)

 

                    Pierre Soulages, Peinture 162x181 cm, 17 déc 2004, peinture acrylique (cliquez sur l'image)

 

   Dominique Blais, Révolution Synodique (correspondance), 2018, Musée des Arts de Nantes (cliquez sur l'image)

 

Ces 3 références permettent aux élèves d’enrichir et d’élargir ce qu’ils ont expérimenté.

L’installation de Dominique Blais "Révolution synodique ( correspondance )" 2018, leur pose plus de questions, et ils ont à cœur de comprendre la démarche poétique de l’artiste qui questionne le temps, et le cycle changeant de la lune reflétant la totalité ou une partie de la lumière du soleil.

Cette notion de la lumière sera retravaillée en 4eme avec par exemple une activité autour des Impressionnistes et aussi en 3eme avec un travail sur la photographie numérique.

Plus de productions d'élèves ICI.

 
contributeur(s) :

yvan rios

information(s) pédagogique(s)

niveau : Cycle 4, 5ème

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

 

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