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la nuit en couleurs

mis à jour le 12/03/2025


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Comment réinvestir des savoir-faire dans une production picturale sur grand format en groupe dans un temps court ?

mots clés : peinture, couleurs, geste, espace, temps


Document sans nom
Cette séquence picturale est proposée au milieu du premier trimestre, dans une démarche spiralaire d’approfondissement.

Au tout début de l’année, les élèves ont réalisé un travail individuel sur la main et la recherche de la couleur de peau en peinture en passant par un exercice de mélange de couleurs primaires.

Cela leur a permis d’apprendre à se connaître. Une évaluation diagnostique a été posée à l’issue de ces deux séances.

Malgré leur enthousiasme, un certain nombre d’élèves sont en difficulté quand il faut se réapproprier l’exercice de mélange des couleurs.

Une deuxième séquence au cours de laquelle les élèves vont être amenés à fabriquer le plus de couleurs possibles dans une production collective, est lancée. La séance doit permettre de réinvestir les savoir-faire dans un travail de groupe. Les élèves n’ayant pas toujours saisi les avantages à travailler les mélanges des couleurs pourront être portés par le groupe, chaque élève pourra développer ses compétences artistiques dans une proposition qui fait appel à l’imagination et à la cohésion.

 



La technique est imposée : travail à la gouache avec les trois couleurs primaires, et le blanc restera accessible. Cela permettra aux élèves de réinvestir les notions sur les couleurs abordées lors des dernières séances (nuances, tons rompus, gris colorés) et les savoir-faire associés.

 
 

La Nuit étoilée à Arles de Van Gogh est réalisée à la fin septembre 1888, représentant Arles la nuit. Avant de réaliser ce projet, Van Gogh l'a évoqué dans une lettre adressée à sa sœur Wilhelmina :

« Je veux maintenant absolument peindre un ciel étoilé. Souvent, il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour, colorée des violets, des bleus et des verts les plus intenses ? Lorsque tu y feras attention tu verras que certaines étoiles sont citronnées, d’autres ont des feux roses, verts, bleus, myosotis. Et sans insister davantage il est évident que pour peindre un ciel étoilé il ne suffise point du tout de mettre des points blancs sur du noir bleu »

Lettre numéro 537 du 9/16 septembre 1888.


Cette citation est lue aux élèves au début de la séance et après le ¼ d’heure lecture. Une autre version de la Nuit étoilée a été étudiée en 5ème au cours d’une séquence sur le paysage et fait partie des œuvres de référence. A l’issue du ¼ d’heure lecture, la proposition suivante est énoncée :

 

« La Nuit… des couleurs à l’infini… »

40 minutes

Suite à un échange sur les termes proposés, les consignes sont précisées : il s’agit d’un travail bidimensionnel à réaliser par îlot sur les grands formats prédécoupés en cercle, rectangle ou carré.

Les groupes disposent de deux palettes chacun comportant de la peinture. Ils peuvent ajouter du blanc et aller se resservir. Ils ont accès à de larges pinceaux brosses. Le temps imparti est d’une quarantaine de minutes, avec une contrainte forte : la production doit « être finie » à la fin de la séance.

 

Une élève demande s’il est possible de faire de l’art abstrait. La mise au travail est rapide. Plusieurs groupes partent sur la représentation de la voie lactée avec un croissant de lune. Un groupe fabrique un pochoir pour conserver le blanc de la feuille et peindre une couleur vive sur la lune. Un autre réalise une grande composition abstraite très colorée sans référent figuratif.

Un groupe se concerte pour peindre une aurore boréale, deux groupes réalisent des peintures figuratives : une représentation de maisons de nuit sur une moitié de leur format rectangulaire et sur une plage de nuit sur l’autre moitié en vis-à-vis. Un arbre très coloré. A l’issue de la séance, en rangeant, les élèves voient le travail réalisé par tous les groupes.

Un élève dit des travaux figuratifs qu’ils sont hors-sujet. Nous faisons le point en rappelant que la consigne n’était pas la « nuit étoilée », mais « la nuit », donc les élèves étaient libres de partir sur tous types de représentation. Une des élèves du groupe qui a réalisé un paysage urbain et la plage trouve que son groupe est « allé plus loin que les autres ». Nous revenons sur les termes employés en remplaçant « plus loin » par « dans une autre direction, ailleurs ». Un groupe a essayé de dessiner une rue en perspective à la mine graphite mais l’abandon de leur intention de départ leur a permis une mise au travail rapide avec les larges brosses.

Les mots « beau », « dégradés », « moderne », « représentation de l’espace », « représentation des étoiles », « coloré », « inoubliable », sont exprimés lors des échanges et autres propos entre élèves. Certains élèves se sont immergés dans la peinture et ont peint avec leur main ou ont laissé des traces de main dans la peinture de manière intentionnelle. La séance a témoigné d’un réel plaisir de peindre et de mettre les mains dans la matière. Un travail sur la relation du corps à la production artistique pourrait être envisagé dans le prolongement de cette séquence.

 

Nous projetons en fin de séance une vue des œuvres abstraites de Rothko récemment exposées à Paris. C’est l’occasion de découvrir le travail de l’artiste dont ils seront amenés à étudier une œuvre lors du voyage en Espagne et de la visite au Musée Guggenheim de Bilbao.

Les références peuvent être modifiées en fonction des productions des élèves mais il paraît pertinent de leur montrer des œuvres dont le sujet central est la couleur (Rothko) et qui ont pu être faites à plusieurs mains (Chagall).



 

Les élèves seront évalués sur une compétence disciplinaire « Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques individuels ou collectifs » et sur une compétence transversale : « Participer activement, au sein d’un groupe, à l’élaboration et à la formalisation d’un projet artistique ».

L’inspiration initiale pour cette séquence vient d’une lecture attentive du petit livre des couleurs de Michel Pastoureau, 2005, les Correspondances de Van Gogh et le dossier pédagogique du Musée Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris sur La matérialité de la peinture.

 



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auteur(s) :

laure peigné

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux, Cycle 4, 4ème

type pédagogique : leçon

public visé : non précisé, enseignant

contexte d'usage : atelier, travail autonome

référence aux programmes :

La matérialité et la qualité de la couleur

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