arts plastiques - InSitu

J'ai choisi de travailler à partir de l'œuvre de Vincent Van Gogh intitulée Le Semeur (1888) à l'aide du numérique. Cette toile possède de nombreuses qualités picturales : couleurs intenses, touches épaisses, gestes marqués. Lorsque l'on regarde l'image qui résulte de la suppression de la figure du semeur, son absence peut être ressentie mais pas tant que cela. On peut même se demander si Van Gogh était obligé de représenter le semeur. Les grains qui s'écoulent de sa main sont comme les rayons que le soleil diffuserait sur l'ensemble de la surface. Pourquoi ne pas nommer désormais cette peinture « Le Soleil » (qui est aussi le titre d'une peinture de Munch datant de 1912), en raison de la place centrale qu'il occupe et en raison de l'intérêt de Van Gogh pour l'astre solaire. (Léa)

L'idée d'ôter toute présence humaine à un tableau qui contenait trois figures était un défi. Mais un tableau avec un tel rythme dans les motifs et les couleurs pouvait bien se passer de personnages... Je n'ai pas véritablement cherché à reproduire fidèlement toutes les couleurs. Je les ai même un peu transformées. Comme si j'avais refait la tapisserie de cette pièce ! Ce que je retiendrai de cet exercice, c'est la difficulté à retranscrire précisément l'effet « grossier » et spontané qu'a donné Vuillard à sa peinture. Peut-être est-ce à cause du changement d'échelle ? J'ai en effet agrandi Le Prétendant (1893), qui est à l'origine une peinture aux dimensions plutôt réduites (31,8 x 36,4 cm). (Lola)

La suppression de la figure humaine a laissé place à un grand vide blanc qu'il a fallu combler en recréant de nouvelles silhouettes végétales. Au départ, cette photographie d'Elliott Erwitt (New York, Central Park, 1974) représente une femme, dont seules les bottes et l'extrémité du manteau sont visibles, promenant ses deux chiens : d'un côté un Chihuahua assez cocasse, de l'autre, un Danois aux pattes impressionnantes. Après transformation numérique, on se rend compte qu'étrangement l'animal a remplacé l'humain : on a même l'impression que c'est le Danois qui tient naturellement son Chihuahua en laisse ! L'animal a ainsi pris les commandes. Réflexion sur la nature humaine ou simple coïncidence liée à la retouche de l'image ? (Juliette)