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livre d'artiste : Le multiple et le singulier

mis à jour le 17/04/2024


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En quoi le livre peut-il être support d’une création singulière intégrant des techniques du multiple ?

mots clés : estampe, geste, support, outil, unique, multiple, co-création


Document sans nom
Au commencement, quelques livres d’artistes sont mis à disposition des élèves.
Afin d’engager la pratique, la proposition est faite de créer collectivement un livre pouvant utiliser des techniques de gravure en creux ou en relief, s’associant ou non à d’autres techniques. C’est un point de départ permettant d’engager une réflexion sur le multiple. L’objectif est de favoriser une démarche artistique réflexive et singulière faisant collaborer des élèves de première et de terminale option.
En quoi le livre peut-il être à la fois support et médium, dialoguant avec d’autres champs de pratique ? En quoi ce format peut-il ouvrir le champ des idées ?  Livre objet, livre d’artiste ? Œuvre unique ou multiple ? Objet « sacré » ou médium familier et démocratique de l’art  ? Domaines de la matérialité ? Du concept ? Espace du langage ? De l’image ?

 

 
Le binôme s’est très rapidement donné un ensemble de contraintes : travailler la figure humaine, s’intéresser aux questions d’ombres et de lumières, employer la linogravure. Ce cadre étant posé, c’est avec une grande liberté et dans une posture très attentive à l’expérimentation, qu’ils ont pu varier les types de papiers qui allaient recevoir l’empreinte des visages gravés. Papier ondulé, calque, papier de soie, papier à grains, papier froissé … une joyeuse exploration s’est engagée avec chaque fois le plaisir de découvrir les effets plastiques occasionnés. Répétition et variation, tels étaient les mots d’ordre.
Le livre est conçu de telle sorte qu’il peut se lire « traditionnellement » ou en se dépliant. L’objectif est ainsi de proposer des vis-à-vis entre les différentes représentations, jouant d’effets de suites ou de contrastes. Gauvin et Valentin ont fait le choix de réinvestir les deux plaques de linogravure afin de créer un écrin pour leur création.

 

Le parti-pris de ce travail est le suivant : prendre pour point de départ un livre existant, qu’il devienne support de réflexion, matière au détournement et à la création d’un objet nouveau. Constant est musicien et propose d’apporter un livre de méthode de solfège. Stan affectionne le travail de l’encre et les questions de traces et d’empreintes. Les échanges conduisent le groupe à imaginer des empreintes qui viendront perturber la lecture des partitions, une lecture brouillée par la répétition de motifs pouvant évoquer des formes de fréquences sonores. La nouvelle partition est ainsi interprétée grâce à un logiciel de composition musicale. Chaque empreinte est interprétée de façon sonore en essayant de retrouver la forme de la fréquence que le motif gravé représente.
Le livre se regarde autant qu’il s’écoute. L’équipe propose une écoute au casque, en stéréo, afin de renforcer l’expérience sensorielle.



(Cliquez sur les images pour télécharger le morceau)

 

En feuilletant le livre de Sophie Calle  Sans lui , Zoé et Maëlie ont noté, par amusement avant tout, quelques expressions trouvées au fil des pages : « divorcée pulmonaire », « un cœur s’ennuie »,  et autres formules qui suscitaient en elles de la poésie, de la curiosité ou un sentiment d’étrangeté. Le jeu s’est rapidement transformé en quête, faisant naître des images mentales qu’elles ont traduit par des croquis. Puis les techniques de linogravure et de gravure sur plaque de rhénalon leur ont permis de donner une matérialité à ces croquis, avec le souci de faire dialoguer textes et images, de penser la composition et l’espace de la double page, de jouer de motifs uniques et multiples.

 

Sarah a apprécié travailler ce format du livre. Elle a souhaité réinvestir ce support, en s’émancipant de la demande qui était faite d’employer des techniques de gravure mais en réinvestissant néanmoins les techniques de reproductibilité, cette fois grâce à l’impression numérique.
C’est ainsi qu’elle abouti à ce petit livre proposant une expérience de lecture perturbée. Ce dernier mot est répété sous les formes les plus décalées et improbables, il est malmené, retourné, raturé… proposant une lecture perturbante aux plus fervents défenseurs de l’orthographe.

 

Des références en lien avec avec les productions des élèves ont été vues en fin de séquence :

-Anne Paulus, CHUT(E), 2022, Livre d'artiste, gravuresur bois, papier artisanal, feutre naturel etcéramique, 37 x 16 x 2 cm (livre fermé)
-Pierre Beloüin, Awan~Siguawini~~Spemki~~~, 2006, dépliant 12 pages + CDROM 8 titres, 300 exemplaires
-Yves Chaudouët, Film, 2003, 160 pages, dos carré cousu collé, impression noir & blanc,19 x 10 cm.
-Bernard Villers, Ose, 2010, Leporello à quatre volets, impression numérique recto verso noire sur papier cartonné blanc, 15 x 10,5 cm (format plié), 15 x 42 cm (format déplié).

 

Licence Creative Commons
 
auteur(s) :

marion raffray

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

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