En 3e, les élèves doivent travailler en groupes (3 à 5 élèves) : ils doivent imaginer que l'un d'entre-eux prend le pouvoir sur les autres et faire une photographie qui le montre.
« Imaginez qu'un élève du groupe domine les autres, réalisez une photographie qui montre ces nouvelles relations entre vous ... »
Le contenu des verbalisations a le plus fréquemment porté sur les rouages propres à la mise en scène dans le cadre de l'appareil photographique avec quelques idée de composition et d'utilisation de la lumière.
Extrait du compte-rendu distribué aux élèves :
Les codes des images, comment sont-elles construites ...
On a pu jouer sur plusieurs points.
Le jeu des acteurs, leurs poses, les expressions du visage, leurs gestes.
La position du dictateur par rapport aux autres personnages. Il est le plus souvent le plus haut dans l'image, s'il est de face, il s'impose au spectateur, s'il est de dos, il s'impose à la foule.
La position du dictateur par rapport à la caméra :la prise de vue en plongée (de haut) écrase, la prise de vue en contre-plongée (de bas) magnifie le personnage.
Le cadrage permet de placer le personnage au centre ou dans les zones déterminées par les lignes de force de la composition classique et au premier plan.
Le décor avec l'éclairage qui peut créer un halo lumineux comme dans les représentations religieuses (« culte » de la personnalité), placer le dictateur en contre-jour (il semble menaçant) ou en pleine lumière en contraste avec l'arrière-plan. La lumière peut aussi insister sur les expressions du visage.
Le décor en y installant des symboles (drapeaux, références à l'empire romain ...) et des hauteurs, des arrière-plans signifiants.
Le décor en ordonnant les figurants, les objets, les meubles, les bâtiments selon une symétrie axée sur le dictateur (l'axe de symétrie de Versailles est placé sur la chambre du roi).
Une classe s'est posée la question de la différence entre parodie et caricature, permettant d'évoquer le statut de l'objet de propagande comme construction utilisant les mêmes procédés que les objets artistiques ... à d'autres fins.
Les références proposées sont autant des documents historiques (photographie témoignant d'une manifestation nazie à Strasbourg) que des œuvres (photogrammes du film de C. Chaplin, Le Dictateur). Le temps manquant et la pression de l'épreuve d'histoire des arts ont occulté des références plus contemporaines qui auraient fait dévier les analyses vers la notion de temps, témoignage, construction, réalité (Jeff Wall : Milk, 1984).