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mon image - mon oeuvre
mis à jour le 17/03/2016
Une leçon construite dans le cadre du TraAM 2016
mots clés : image, reproductibilité, perception, numérique, présentation, citation, détournement
Je souhaite que les élèves manipulent et éventuellement transforment une œuvre jusqu'à ce qu'elle devienne la leur, qu'ils se demandent comment une image dont je ne suis pas réellement l'auteur peut devenir mienne.
Quel(s) rapport(s) peut-on créer entre l'image et son référent ? Quel(s) nouveau(x) sens peu(ven)t être produit par les écarts qui résultent de la transformation de l'image initiale ?
On pourra également observer et confronter les moyens traditionnels (dessin, peinture...) et les moyens numériques, leur hybridation.
Ce qui est dit aux élèves
« Cette image devient mon œuvre à moi »
On doit reconnaître l'image de départ, elle ne disparaît pas.
Technique et moyens libres.
Les conditions de travail, les moyens à disposition
Les élèves de cinquième travaillent d'après une peinture de Lorenzo Lippi « Allégorie de la simulation » 1640_MBA Angers
Ils ont l'image projetée au tableau, de multiples copies en noir et blanc, et quelques copies en couleur. L'image est également à leur disposition dans le dossier commun de la classe.
Ils disposent de quelques ordinateurs, d'une imprimante couleur et d'un ou deux appareils photographiques numériques.
Les travaux des élèves
On a une telle diversité de médiums que la confrontation des travaux doit probablement être plus simple quand elle est différée en deuxième séance et que toutes les propositions se présentent sous forme d'image.
Différents moyens utilisés par les élèves : utilisation de logiciels tels Photofiltre, Photoshop 7, Paint.net, travail de photographie (certains en détournant des fonctions telle la fonction « Panorama »), travail en peinture, fabrication d'objets optiques (type rotoreliefs), couture (certains choisissent de recréer le costume)...
On doit noter que les élèves qui ont utilisé des logiciels de traitement d'images en ligne aboutissent souvent à une qualité de travail relativement maigre du fait du manque de souplesse de ces applications gratuites en ligne.
Malgré la diversité des approches, la trace reste toujours une image.
Les propos des élèves
À partir de quel moment l’œuvre change-t-elle d'auteur ?
Nous avons évoqué la formation des peintres qui passait par la copie, l'hommage, la parodie, la distance critique, le détournement, l'écho à la tradition, l'appropriation par la signature, le plagiat, la citation comme reprise intentionnelle d'une œuvre d'art dans une autre.
Ça devient notre œuvre...
« quand on a un petit temps de réflexion avant de comprendre l'image » Pau
« quand l'image ne raconte plus la même histoire » Alix
« à partir du moment où on la revisite à notre façon » Marine
« quand on écrit notre nom dessus » Damien
« quand je l'ai modifié ou transformé » Tanguy
« quand elle nous reflète » Caroline
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Man Ray, Le Violon d'Ingres, photographie argentique, 28x22 cm, 1924, Paris, Centre G. Pompidou
Edouard Manet, Olympia, huile sur toile, 103x190 cm, 1863, Paris, musée d'Orsay.
Titien, Venus d'Urbino, huile sur toile, 119x165, 1538, Galerie des Offices, Florence.
Marcel Duchanp, L.H.O.O.Q., reproduction retouchée, dimensions non communiquées, 1919, Paris, Centre Georges Pompidou.
Bilan enseignant
La situation a été proposée à différentes classes de cinquième sur une seule séance. Ce temps est un peu court pour recueillir des propos suffisamment réfléchis des élèves. Deux séances auraient été préférables.
Cette situation sera proposée à des classes de quatrième avec plus de temps et plus de matériel à disposition.
Par ailleurs, autant les élèves s'emparent avec plaisir de cette situation, autant les problèmes de matériels ont freiné l'enthousiasme de certains (nombre de postes et d'appareils photo disponibles).
Certains élèves désirent absolument passer par l'outil informatique sans avoir la moindre connaissance du fonctionnement de celui-ci. Ils sont motivés par l'envie. Dans ce cas, la situation devient un prétexte pour découvrir l'outil. C'est en multipliant les occasions de se confronter à ces pratiques numériques que les élèves vont acquérir les réflexes (stockage, enregistrement, copie des fichiers dans le bon dossier) et les stratégies nécessaires à la cohérence de leur projet.
Les élèves qui passent par les techniques traditionnelles aboutissent parfois à des résultat très proches de ceux obtenus avec des logiciels de retouche d'image (exemple de superpositions d'images obtenues en jouant sur le contre-jour). La confrontation de ces pratiques permet de concentrer l'analyse des réalisations sur des questionnements artistiques partagés quelques soient les outils choisis sans monopoliser le débat sur les problèmes techniques.
Thierry Hoppe
information(s) pédagogique(s)
niveau : Cycle 4
type pédagogique : leçon
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes :
Questionnements :
La représentation ; images, réalité et fiction :
- L’autonomie de l’œuvre d’art, les modalités de son autoréférenciation.
- La conception, la production et la diffusion de l’œuvre plastique à l’ère du numérique.
Compétences travaillées :
Expérimenter, produire, créer
- Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
- S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
- Recourir à des outils numériques de captation et de réalisation à des fins de création artistique.
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