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mis à jour le 08/04/2022
mots clés : paysage, photographie, installation, fil, espace, corps
Noémie GOUDAL, Study on perspective III, 2021
Cette séquence pensée pour des élèves de première spécialité arts plastiques s’inscrit après la rencontre d’une artiste et de son travail au sein de la galerie du lycée, Sandra GEORGET et après la visite au centre d’art de St Nazaire, Le Grand Café, de l’exposition Post-Atlantica de Noémie GOUDAL. La première idée était de faire travailler les élèves sur la notion et l’image de paysage afin de travailler l’entrée du programme visant à représenter l’espace et suggérer l’espace :
"Conceptions de la représentation de l’espace : déterminants culturels des grands systèmes perspectifs, permanences et renouvellements… Modalités de la suggestion de l’espace : illusion de profondeur et d’étendue, systèmes non perspectifs, apports du numérique…"
Cette idée a alors été renforcée par la visite de l’exposition de Noémie GOUDAL : cette artiste repense le paysage et le modifie sans trucage post production. Elle le remet en scène directement sur place, le fait disparaitre ou réapparaitre.
Cette séquence arrive en milieu d’année. Les élèves après avoir exposé le travail de Sandra GEORGET, en avoir été commissaires, avaient été marqués par son univers intime et son utilisation du textile, du fil rouge au propre et au figuré. Je décidai alors de les faire travailler sur ce matériau : le fil et de les faire travailler ainsi l’entrée du programme visant la matière et le matériau :
"Caractéristiques physiques et sensibles de la matière et des matériaux : potentialités plastiques de la rigidité, souplesse, élasticité, opacité, transparence, fluidité, épaisseur, densité, poids, fragilité… Modalités et effets de la transformation de la matière en matériaux : matières et matériaux transformés, fabriqués, amalgamés dans une visée artistique."
Suite à la visite de l'exposition Post-Atlantica de Noémie Goudal, élèves se sont questionnés sur la possibilité de photographier un paysage inédit. |
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Les élèves sont maintenant invités à continuer à poursuivre leur questionnement sur le paysage mais cette fois-ci associé au matériau fil et en ouvrant le champ des médiums. A partir de ces deux entrées, le paysage et le fil, les élèves reçoivent une série de propositions sous la forme suivante :
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Dans cette liste de propositions, les élèves peuvent en choisir plusieurs mais au minimum en travailler deux. Seul ou groupe, ils doivent proposer une réalisation questionnant au moins deux de ces propositions. Le matériau obligatoire est le fil (toutes sortes de fil…) |
Laurent Millet, Je croyais voir un piège, 2012 | |
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Cette approche permet d’ouvrir les intentions des élèves et de rappeler l’installation et l’in situ. Une banque de références artistiques sur le fil et le paysage est apportée aux élèves au fil des discussions et explications des projets :
Le travail de Pierrette Bloch.
Les installions de Vincent Mauger.
L’installation de Cécile Bart à la chapelle de l’oratoire à Nantes en 2010.
L’exposition des surréalistes de 1942 scénographiée par Marcel Duchamp.
La démarche de Daniel Buren quant au paysage.
Re-végétaliser une ville |
« J’ai choisi dans les propositions : installer le paysage et bout de ficelles.
J’ai pensé à créer un paysage à partir de morceaux de tissus et de fils. Ma question :
Vais-je réaliser un paysage tout en broderie ou juste faire quelques parties d’un paysage sur une photographie. J’ai opté pour la deuxième option.
Ensuite, j’ai eu de nombreuses idées mais je suis restée sur celle qui me marquait le plus…
Re-végétaliser une ville et par conséquent recréer des espaces verts. Pour cela, je montre une ville prise en vue aérienne, ou l’on aperçoit que des bâtiments sans verdure. Ma tâche est donc de remettre des espaces verts dans cette ville. »
Adèle
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« Tout d’abord, nous avons choisi l’entrée « construire le paysage » de ce sujet. D’après le dictionnaire Larousse, construire veut dire bâtir conformément à un plan ainsi que réaliser quelque chose en assemblant les différentes parties. Nous avons défini le paysage comme un large point de vue composé de plusieurs éléments qu’il rassemble en une même image. Le paysage est souvent lié à la nature. Ce sujet nous permet d’aborder les notions de composition, d’ensemble, et de création. Nous pensons que la démarche et le paysage sont primordiaux dans ce projet. Nous nous sommes demandé au fur et à mesure de nos discussions, si un paysage pouvait être invisible ? Et comment compose-t-on, de quels éléments construit-on un paysage ? C’est éléments sont t-ils indispensables et/ ou indissociable ? Et enfin, percevons-nous tous le paysage de la même façon ?
Nous nous sommes aussi intéressées au son car c’est un thème d’actualité, en effet des expositions sont pensées avec des sons comme “ L’âme de la forêt” et des sons sont aussi conçus pour des œuvres comme Belvédère Sonore, aujourd’hui visible à Genève. Dans ces deux cas les sons subliment ou font le lien entre les œuvres alors que pour nous il s’agit plus de l'œuvre en elle-même.
Nous imaginions d’abord un paysage plus forestier et avons tenté d’enregistrer et de sélectionner les bruits qui nous y faisaient penser.
Sur ces notes nous avons ajouté différents sons dans une certaine continuité pour balader le spectateur dans son propre paysage. Nous avons essayé de chercher une certaine logique pour aider à la construction du paysage, nous l’avons découpé en partie comme si nous le découvrions plan par plan, en focalisant notre attention sur les différents endroits qui composent le paysage. Ce découpage a aussi pour but de montrer que l’on peut aussi interpréter ce paysage comme un paysage plus psychologique, avec des moments de qui relatent des émotions comme le calme ou ce moment plus anxiogène ( celui où les “battements” s’accélèrent et qu’il y a un son plus fort ). Il y a aussi une sorte de note qui crée “le fil conducteur” de l'écoute, elle est présente du début à la fin et permet de ne pas perdre le spectateur. Le son assez régulier qui peut être interprété comme un battement de cœur permet de rythmer le son. Nous avons procédé par tests, essais/erreurs, jusqu’à (avec le temps imparti) trouver un rendu qui nous convienne. Tous ces choix techniques et esthétiques ont été faits dans le but de créer un paysage qui évolue au fur et à mesure que le son avance.En plus de construire un son, un paysage se construit progressivement dans l’esprit du spectateur. Finalement, la réalisation nous évoque, maintenant qu’elle est aboutie, un lieu immense comme un désert. Nous retenons de cela que même en ayant tenté de se rapprocher d’une ambiance forestière chacun et chacune peut créer sa propre interprétation. Nous pensons aussi qu’il s’agit d’un son expérimental. »
Lilou, Norah, Capucine et Zélia
(Re) créer le paysage grâce au fil Paul |
« Pour ce projet j’ai essayé de répondre à la question : Comment peut on (re)créer le paysage grâce au fil ? J’ai coupé une photo de paysage japonais en 4 feuilles A4. Ensuite j’ai collé du fil à coude, fil par fil, sur plusieurs endroits de cette photographie. Cela est, je trouve, très intéressant car en plus de recréer le paysage, j’ajoute une touche de relief. Ma mère, qui a beaucoup fait de couture, avait une montagne de fil de couture qui traînait dans un coin de sa chambre. J’ai donc utilisé en tout environ une dizaine de bobines de fil de couleurs différentes. »
Paul
De bouts de ficelles
Lucie |
« Dans un premier temps, j’ai réfléchi sur les deux mots clés séparément, sans unité. Je me suis demandé sous quelle forme je voulais travailler le fil, et quel genre de paysage m’intéressait. Je me suis alors questionnée sur ce qu’était un paysage, car je n’étais pas sure d’en avoir toutes les notions. Pour moi, le paysage, c’est un ciel, une ligne d’horizon, quelques plans qui se superposent pour créer un ensemble.
Je pense toutefois, que c’est beaucoup plus varié que ça, mais pour ce projet-ci, je voulais m’en tenir à ces notions qui constituent, à mon sens, la base. Je me suis ensuite rendu compte qu’un paysage n’est qu’un fragment, qu’un point de vue, visant à représenter une réalité. Tout ce qui n’est pas visible sur le paysage n’existe plus. Ainsi, dans mon projet final, je choisis d’installer un paysage, et de le représenter comme un fragment, d’une réalité de bouts de ficelles… Je me suis rapidement tournée vers le crochet puisque c’est une technique que j’aime travailler et elle me semblait adéquate. Pour finir, j’ai ajouté des bouts de ficelles sur les cotés et le bas de ma maquette pour créer l’illusion que celle-ci a été arrachée d’un vrai monde. Ces morceaux de ficelle et la forme « aléatoire » de ma maquette nous montre qu’il s’agit seulement d’un fragment, d’une petite représentation du réel."
Lucie
Paysage anthropisé
Lou |
« Le paysage est une étendue spatiale, naturelle ou transformée par l’homme qui présente une certaine identité visuelle ou fonctionnelle. Le sujet était composé de tout type de fils et proposait plusieurs problématiques dont « corps-végétal » que j’ai décidé de prendre tout en retravaillant la notion de végétal. Que pouvait être un végétal ? Un végétal est relatif aux plantes (arbres, fleurs etc…). Un des paysages végétal emblématique n’est autre que la forêt. Forêt que j’ai eu envie de lier au problème du réchauffement climatique. Ainsi pour connecter le végétal à cette problématique, la forme industrialisée du végétal que l’on peut retrouver notamment dans les journaux, magazines etc…m’a semblé la plus adaptée. Comment remettre à leur place les végétaux transformés ?
Evoquer la déforestation, l’industrialisation de la nature ainsi que du paysage anthropisé par le biais de la photographie, qui elle même une fois imprimée sur du papier se lie au végétal, a semblé évident. Mais comment faire de mes idées un projet artistique ? Tout d’abord, mettre l’humain au centre du projet, en tant que géniteur de paysages transformés, comme élément central des drames climatiques que nous vivons actuellement. »
Lou
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Elisabeth S'installer dans le paysage |
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aurélie dourmarp
niveau : tous niveaux, --- LYCÉE ---, 1ère
type pédagogique : leçon
public visé : élève, enseignant
contexte d'usage : atelier, classe
référence aux programmes :
Conceptions de la représentation de l’espace : déterminants culturels des grands systèmes perspectifs, permanences et renouvellements…
Modalités de la suggestion de l’espace : illusion de profondeur et d’étendue, systèmes non perspectifs, apports du numérique…
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes