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raconter une histoire en images

mis à jour le 08/03/2009


eva2.jpg

Comment enchaîner des images pour raconter une histoire.

mots clés : narration, BD, image


compétences - réinvestir, transférer
questions - image,narration, montage; relations texte/image; statuts de l'image
 
Cette leçon fait suite à la leçon :
une autre vue
Après avoir abordé les différents cadrages et angles de vue à partir de leurs réalisations je souhaitais que les élèves s'attardent cette fois-ci sur la narration  en mettant en scène plusieurs images. Je leur est donc proposé d'utiliser l'ensemble des images réalisées par la classe pour y piocher celles qui leur permettraient de raconter une petite histoire. Ces images  qui avaient été numérisées auparavant par chaque élève furent donc imprimées et mises à disposition  de tous.

Racontez une courte histoire en choisissant 4 images dans l'ensemble des réalisations de la classe.
 
Avec cette proposition, je souhaitais qu'ils prennent conscience de l'importance du  choix des plans qui permettaient de raconter leur histoire.
Quel(s) plan(s) pour dire quoi ?
C'était également une occasion d'évaluer ce qu'ils avaient  retenu suite au travail précédent où il avait été repéré que le choix du cadrage était porteur de sens.
 
Il s'est avéré que beaucoup d'élèves optèrent pour le principe de la bande dessinée, et lors de la verbalisation il a pu être question de phylactères, d'onomatopées, mais aussi de mise en page car, même si les propositions furent peu variées sur ce point, quelques élèves firent des propositions qui permirent d'en parler.

Pour la verbalisation, afin que la lecture fût possible par tous, les réalisations avaient été numérisées et purent ainsi être projetées .
 

Il a alors été remarqué que :

Certains élèves avaient éprouvé le besoin de faire un encadré avec du texte  (descriptif) en plus des dialogues présentés sous forme de bulles ( phylactères).
Il s'avérait que celui-ci était parfois redondant avec ce que montrait l'image et les auteurs reconnurent que c'était pour eux un moyen pour faciliter la compréhension du lecteur, ce dernier ne comprendrait-il donc pas ce que disent les images ?
 
 

 

Parfois, ce texte permettait de compenser ce que l'image ne parvenait pas à dire, soit parce que le plan choisi n'était pas approprié, soit parce que l'auteur voulait dire trop de choses en une image. Nous avons pu alors parlé du problème posé par la décomposition d'une histoire en images.
 



Il fût également repéré que certaines images étaient plutôt des illustrations du texte mis sous forme d'encadrés, il n'y avait pas de dialogue, bien que la mise en page était celle d'une bande dessinée.
 

A propos des dialogues, il fût constaté que dans certains cas la lecture n'en était pas aisée, la réponse se lisant avant la question. Les auteurs de ces images se défendirent en faisant valoir qu'ils ne trouvaient pas la place dans l'image, d'autres argumentèrent qu'ils n'avaient qu'à faire déborder les bulles
 des vignettes. Une discussion s'ensuivit sur ce qui peut ou pas se faire. Y aurait-il des codes ? Peut-on les transgresser ?
 

Les "codes" nous amenèrent à parler des formes des phylactères, de l'écriture du texte et des onomatopées. Beaucoup d'élèves reconnurent ne pas avoir penser à l'aspect sonore de leur histoire tout en  admettant qu'ils voyaient cela couramment dans les bandes dessinées et qu'ils en comprenaient bien le sens.


 
 
La majorité des élèves  a fait le choix d'aligner les images en une seule bande. Il est vrai que la proposition de 4 images de formats identiques s'y prêtait . J'ai pu cependant remarquer pendant l'effectuation que quelques uns avaient tenté autre chose, mais qu'insatisfaits, ils étaient revenus à une solution , disons, classique.
Parmi les plus téméraires, l'un d'eux redécoupa ses images et fit une présentation singulière qui souleva des réactions intéressantes.
" ce n'est pas une bande dessinée "
" ça ne se fait pas des images de ces formes là"
" on ne voit jamais ça"
 
 
 
Quelques élèves optèrent pour une proposition délibéremment de type illustration. Ils plièrent leur  feuille en deux afin d'en faire un livret.
Mais curieusement, l'impact de la BD étant très fort, les dialogues se retrouvèrent parfois dans une ou des bulles , comme si l'écriture d'un dialogue dans un roman leur était inconnue.

L'autre point remarqué concerna le sens donné aux images. De nombreux élèves avaient choisi  les mêmes images, (souvent parce qu'ils les trouvaient bien faites) et elles figuraient dans des histoires différentes, elles pouvaient donc prendre différentes significations ? En cherchant bien, ils mesurèrent combien l'association d'images pouvait modifier le sens de celles-ci. Ainsi, au delà du cadrage, de l'angle de vue et de ce qu'elles représentent les images pouvaient prendre divers sens.
Il ne m'a pas paru utile d'employer le mot polysémie, cette découverte les amusaient, ils essayaient de trouver toutes les utilisations faites d'une même image, l'important c'est qu'ils aient repéré cette situation.


ce qui a été montré à la suite de la verbalisation
- Guido Crepax, pour le choix des cadrages, leur enchainement et l'organisation des vignettes dans la page.
- Franquin, les idées noires, une vignette uniquement constituée d'onomatopées.
- Philippe Geluck,
le chat, pour des  mises en page où toutes les images ne comportent pas de cadre, varient par leur taille et par leur traitement, ( couleurs, au trait, photos...)
- Jacques Rouxel, les shadoks, sens de lecture variés, lecture sur deux pages, mélange BD/illustrations.

vocabulaire abordé
case, vignette, onomatopée, bulle, phylactère, planche, album
 

information(s) pédagogique(s)

niveau : 5ème

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : l'image, la narration

ressource(s) principale(s)

rebond.jpg une autre vue 10/02/2009
Aborder les questions du point de vue, de l'angle de vue, du cadrage.
cadrage, angle de vue

documents complémentaires

site web
le site.tv
pour ceux qui sont abonnés, un document sur Philippe Druillet, la création en bande dessinée
ressource
une autre leçon sur la narration : sens dessus dessous

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